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Connaissez-vous le phénomène des « ghost pills » ou « comprimés fantômes » ?

Publié le 7 janvier 2023
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Il s’agit de la présence dans les selles d’une partie non digérée ou insoluble d’un médicament à libération prolongée pris par voie orale. Cette présence peut inquiéter les patients, qui se demandent si le principe actif a bien été absorbé. Le phénomène des « ghost pills » concerne par exemple des médicaments comme l’oxycodone, la venlafaxine, la prazosine, la doxazosine, le diltiazem, la nifédipine ou encore le méthylphénidate et le glipizide. Pour ces médicaments, la forme galénique permet la libération du principe actif soit par un mécanisme de libération osmotique, soit grâce à une matrice inerte. Dans le premier cas, les liquides gastro-­intestinaux pénètrent dans la gélule ou le comprimé à travers une membrane semi-perméable et, en exerçant une pression osmotique positive, expulsent le principe actif par un orifice ou des pores existants. Dans le second, la matrice inerte forme un réseau poreux tridimensionnel au sein duquel le principe actif piégé va lentement se libérer dans le tractus gastro-intestinal. Dans les deux cas, la substance active est parfaitement absorbée et seule la partie insoluble du médicament se retrouve dans les selles. La mention de ce phénomène ne figure malheureusement pas dans toutes les notices des médicaments concernés.

Source : « Brèves de pharmaco-addictovigilance », centre régional de pharmacovigilance Nord-Pas-de-Calais et centre d’addictovigilance des Hauts-de-France n° 69, novembre 2020-janvier 2021.

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