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- « Chez l’enfant, c’est l’impasse thérapeutique »
« Chez l’enfant, c’est l’impasse thérapeutique »
La dépression de l’enfant correspond-elle à un nouveau syndrome ?
Jusqu’alors non détectée, la souffrance psychique de l’enfant existe depuis longtemps. C’est le développement récent des thérapies cognitivocomportementales qui a permis la prise en charge adaptée de la dépression des moins de 12 ans. Près de 2 % des enfants sont concernés en France, soit 100 à 200 000 ou encore un par classe. De la naissance à la préadolescence, le facteur de risque social est moins marqué que chez l’adulte. Sans aucun doute, on retrouve souvent une vulnérabilité familiale d’ordre génétique expliquant les nombreux cas de dépression dans la fratrie ou chez les ascendants.
Y a-t-il un profil type de l’enfant dépressif ?
Contrairement à une idée reçue, un enfant déprimé n’est pas triste. Mais il va exprimer son mal-être avec le langage du corps (maux de ventre, de tête…). Cette somatisation s’accompagne d’irritabilité, l’enfant changeant de personnalité en quelques semaines. Son comportement nuit alors à sa scolarité et à son développement en général. Dans 30 % des cas, il existe un problème de boulimie.
Avez-vous recours aux antidépresseurs ?
Uniquement chez les enfants à partir de six ans lorsque la psychothérapie ne suffit pas. Mais aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tricycliques. De plus, leur toxicité impose la prudence. Quant aux IRS, ils ne disposent de l’AMM qu’à partir de quinze ans. Nous sommes actuellement dans une impasse thérapeutique face à une maladie responsable de plus de 1 000 décès par suicide par an chez les enfants et jeunes adolescents. L’insuffisance de moyens se retrouve au niveau des thérapeutes avec seulement 1 050 pédopsychiatres, mais aussi au niveau du nombre restreint de lits pour enfants dans les services psychiatriques.
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