Canicule : quels risques pour la conservation des médicaments et dispositifs médicaux ?

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Canicule : quels risques pour la conservation des médicaments et dispositifs médicaux ?

Publié le 17 juin 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Les températures dépassent largement les 30 °C. Médicaments, suppositoires et ovules, lecteurs de glycémie et leur bandelettes ou électrodes… où conserver les produits de santé pendant la canicule ?

La forte hausse des températures doit-elle faire modifier les conditions habituelles de conservation des médicaments et des produits de santé ?

Pour commencer, pas de modification pour les médicaments qui se conservent habituellement entre + 2 °C  et + 8 °C : ils restent au réfrigérateur. Un réfrigérateur dont la température doit cependant être contrôlée régulièrement.

La vigilance porte tout particulièrement sur les médicaments habituellement conservés à température ambiante. Pour ceux à conserver à une température inférieure à 25 °C ou à 30 °C, « le dépassement ponctuel, de quelques jours à quelques semaines de ces températures n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la qualité de ces médicaments, note l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un document à destination du grand public. En effet, en cas de vague de chaleur, les médicaments stockés dans des conditions normales au domicile des patients ou dans les pharmacies sont exposés à des conditions de stress thermique inférieures aux températures des épreuves de stabilité (qui ont montré l’absence de dégradation après exposition de plusieurs semaines à une température constante de 40 °C). » Un bémol pour les médicaments biologiques qui se conservent après ouverture hors du réfrigérateur à des températures ne dépassant pas les 25 °C ou 30 °C, pour lesquels il faut consulter le RCP ou contacter le laboratoire. Les médicaments sans mention particulière de conservation « ne craignent pas une exposition aux températures élevées telles qu’observées pendant les périodes de canicule (les essais de stabilité ont montré l’absence de dégradation après exposition pendant 6 mois à une température de 40 °C) », note l’ANSM.

Quant aux suppositoires, ovules, crèmes…, sensibles à la chaleur, l’ANSM conseille de juger leur aspect à l’ouverture : « Tout produit dont l’apparence extérieure est visiblement modifiée ne devrait pas être utilisé, cette altération de l’aspect extérieur pourrait indiquer une modification des propriétés de la forme pharmaceutique (indépendamment de la qualité de la substance active). »

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Autres matériels sensibles à la température : les lecteurs de glycémie, leurs bandelettes ou électrodes et leurs solutions de contrôle. Les bandelettes ou les électrodes doivent être conservées dans un endroit frais et sec dans l’intervalle de température indiqué sur l’emballage et dans la notice d’utilisation. En aucun cas elles ne doivent être placées au réfrigérateur « car, dans ce cas, au moment de l’utilisation, le brusque changement de température provoque une condensation incompatible avec une bonne utilisation des bandelettes (ou électrodes), souligne l’ANSM. Elles ne doivent pas être congelées. » Mêmes recommandations pour les solutions de contrôle. Les capteurs Freestyle Libre se conservent jusqu’à 25 °C mais fonctionnent jusqu’à 45 °C, l’idéal étant de les conserver dans une pièce fraîche (placard de la salle de bain par exemple). Les capteurs ne doivent pas être placés au réfrigérateur. L’intervalle de température de conservation des lecteurs de glycémie est en général plus large que celui des bandelettes. Cependant, si le matériel (lecteur, bandelettes et solutions de contrôle) est soumis à un changement brusque de température, il est impératif de le laisser revenir à la température ambiante avant de procéder à une mesure glycémique, conseille l’ANSM.