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CANICULE : La polymédication a contribué à l’hécatombe

Publié le 13 septembre 2003
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La canicule remet la surconsommation médicamenteuse sur la sellette. Et la CNAM met la pression sur les médecins.

Le rapport de la « mission d’évaluation » sur la catastrophe sanitaire de cet été dénonce les failles de notre système de santé : « panne » du système d’alerte de l’Institut de veille sanitaire, administrations cloisonnées, absentéisme des généralistes et manque de personnels de soins. Les experts évoquent aussi la polymédication, facteur aggravant chez des personnes âgées déjà fragilisées. En France, aucune molécule n’a été clairement désignée, mais l’Afssaps est sollicitée afin d’étudier les conséquences de la prise de médicaments sur la survenue des hyperthermies malignes.

Si l’hécatombe d’août dernier représente un phénomène épidémiologique sans précédent, l’hospitalisation des plus de 80 ans pour iatrogénie médicamenteuse n’a, elle, rien d’exceptionnel (20 % des admissions). Forte de ce constat, la CNAM élabore un programme visant à optimiser les prescriptions. Première étape : un accord de bon usage des soins a été signé avec les généralistes. Objectif : mieux contrôler les prescriptions prises simultanément (des bilans annuels entre généralistes et patients âgés sont envisagés) et supprimer les doublons. Pierre Fender, médecin-conseil adjoint auprès de la CNAM, s’insurge : « Il y a trop d’associations aberrantes comme les anxiolytiques et les somnifères, responsables de chutes et de fractures du col du fémur. » Et d’évoquer aussi le risque d’hémorragie digestive induit par les prescriptions d’AINS mal contrôlées. Pour Pierre Fender, la réduction des prescriptions à un strict minimum commence par la suppression de médicaments inutiles dont les veinotoniques et les vasodilatateurs…

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