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Au retour de la maternité

Publié le 13 mars 2004
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EN PRATIQUE : L’ALLAITEMENT MATERNEL

AU COMPTOIR : « J’ai des crevasses au niveau du mamelon qui me font très mal »

« J’allaite ma fille qui vient d’avoir un mois. Depuis quelques jours, j’ai horriblement mal à chaque fois qu’elle tète. A tel point que je me demande si je ne vais pas arrêter. Que puis-je faire ? »

Votre réponse

« N’arrêtez pas l’allaitement de votre fille, ce serait vraiment dommage ! Vous souffrez certainement de crevasses au sein. Ne vous inquiétez pas, c’est assez fréquent. Il faut avant tout vérifier que votre bébé est bien positionné lorsqu’il tète. Utilisez pendant 2 ou 3 jours des bouts de sein en silicone pendant les tétées pour diminuer la douleur. Pour favoriser la cicatrisation, appliquez cette crème à base de lanoline purifiée après chaque tétée. »

L’allaitement maternel est recommandé par l’OMS et l’ANAES pendant les 6 premiers mois du bébé, mais des difficultés peuvent surgir. Une bonne connaissance de leur prévention et des solutions à proposer doit permettre de ne pas arrêter trop tôt.

Conseils pour la tétée

Il n’existe pas de règles qui régissent la durée et la fréquence des tétées. L’allaitement du nouveau-né doit se faire à la demande.

-#gt; Au cours d’une même tétée, la composition du lait maternel évolue. Le lait est tout d’abord aqueux, fluide et riche en lactose. Il permet de mettre le bébé en appétit et d’étancher sa soif ; puis, il devient plus épais et plus riche en graisse afin de le rassasier.

-#gt; Il n’est pas nécessaire de nettoyer les seins avant et après chaque tétée. Au contraire, un nettoyage excessif semble augmenter le risque de douleurs des mamelons. Une toilette quotidienne des seins à l’eau et au savon (non parfumé) sous la douche est suffisante.

Par contre, l’application de colostrum ou de lait maternel sur le mamelon après chaque tétée permet de prévenir l’apparition de crevasses. En effet, le lait de fin de tétée est riche en anticorps et en facteurs de croissance. C’est un excellent antiseptique et cicatrisant.

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Les accessoires

Leur vocation est de faciliter l’allaitement ou de prendre en charge les petits soucis qui surviennent fréquemment.

– Coussinets d’allaitement

Jetables ou lavables à 60 °C, ils se glissent dans le soutien-gorge et absorbent le lait s’écoulant des seins entre deux tétées. Sous réserve de les changer régulièrement (de préférence à chaque tétée), ils ne favorisent ni la macération ni le risque d’infection car la peau de l’aréole et du mamelon est très résistante à l’humidité. Les modèles plastifiés sont à éviter.

– Coquilles recueille-lait

Formées d’une double coque, l’une au contact du sein, l’autre à distance, elles ménagent un espace libre en regard du mamelon et évitent ainsi tout frottement, ce qui favorise la cicatrisation des crevasses. Elles permettent le recueil du lait s’écoulant des seins entre deux tétées. Le lait ainsi recueilli doit être jeté. En revanche, utilisé au cours d’une tétée sur le sein controlatéral, les 30 à 50 ml qui s’écoulent – souvent spontanément – peuvent être conservés et congelés. Autre utilisation : le port de coquilles, en appuyant sur l’aréole, stimule l’éjection du lait. Cela peut être mis à profit en cas de congestion mammaire.

– Protège-mamelons en silicone

Ils sont utilisés pendant la tétée lorsque le mamelon présente une hypersensibilité ou des crevasses. Simple écran contre la douleur, ils ne doivent pas être utilisés plus de 2 jours, de préférence simplement en début de tétée, moment le plus douloureux. Ils diminuent le réflexe d’éjection du lait et peuvent favoriser l’engorgement, ainsi que la perte de la technique spécifique de succion du sein.

– Tire-lait

Il permet de recueillir le lait maternel lorsque l’allaitement au sein est impossible (seins douloureux, reprise du travail de la maman, bébé hospitalisé, traitement médical incompatible avec l’allaitement…). Le tire-lait crée une dépression rythmique qui reproduit la succion du bébé, soit environ 60 mouvements par minute à une dépression de 220 mmHg. Son utilisation a tendance à stimuler la lactation, ce qui peut être mis à profit en cas de production insuffisante.

-#gt; Les tire-lait peuvent être manuels ou électriques. Le tire-lait manuel n’est pas remboursé. Il est adapté à l’utilisation ponctuelle. La location hebdomadaire d’un tire-lait électrique bénéficie d’une prise en charge LPPR. Il implique également l’achat de la téterelle, du tube de raccord et du biberon. Il faut veiller à ce que la cadence et la pression d’aspiration soient réglables. Il est également très important que le tire-lait soit facile à nettoyer correctement.

-#gt; Si le lait est destiné à être conservé, il peut être recueilli soit dans un biberon, soit dans un sachet spécial. Le lait maternel, riche en anticorps, se conserve mieux que le lait de vache, soit jusqu’à :

– 4 heures à 25 °C,

– 24 heures à 15 °C,

– 5 à 8 jours au réfrigérateur (0 à 4 °C),

– 6 à 12 mois dans un congélateur maintenu à -18 °C.

Les complications de l’allaitement

La plupart des complications peuvent être prises en charge à l’officine.

– Crevasses, irritations

-#gt; Elles occasionnent des douleurs difficiles à supporter par la maman pendant les tétées. Elles sont principalement dues à un mauvais positionnement du bébé au cours de la tétée. La prévention repose sur le positionnement correct du bébé. La toilette excessive des mamelons avant et après chaque tétée peut également être un facteur déclenchant.

-#gt; L’application de solution ou de crème sur les seins doit se faire avec prudence en choisissant un produit non toxique, non allergisant, peu épais pour éviter la macération et peu odorant pour ne pas gêner le bébé. La lanoline purifiée (Lansinoh, Purelan, qui sont des lanolines hypoallergéniques) ou une solution d’oligoéléments cicatrisants (Oligoderm) peuvent être utilisés en cas de crevasses pour accélérer la cicatrisation.

-#gt; Proscrire la vaseline (non comestible), les graisses d’origine animale et les huiles végétales allergisantes (huile d’amande douce, de tournesol…).

– Engorgement mammaire

Il s’agit d’un oedème engendré par une stase au niveau capillaire et lymphatique et par une augmentation du volume de lait produit. Il est physiologique lors de la mise en route de la lactation, et ne devient pathologique que s’il s’accompagne de fièvre, de frissons et de douleurs.

Non pris en charge, il peut évoluer vers une mastite. Sa prévention est liée à des tétées précoces, sans restriction de durée et de fréquence.

– Mastite

Elle se manifeste par une inflammation localisée d’une partie du sein, des rougeurs, des douleurs, une augmentation de la chaleur du sein, éventuellement associées à de la fièvre et des symptômes pseudo-grippaux. Non prise en charge, la mastite peut rapidement évoluer vers un abcès du sein. Ce dernier se caractérise par l’écoulement de pus par le mamelon. L’engorgement du sein et les crevasses sont des facteurs favorisants.

Un traitement antibiotique doit être instauré en cas de mastite infectieuse ou si les symptômes persistent au-delà de 12 à 24 heures.

– Manque de lait

Le manque de lait physiologique est très rare. Il est généralement dû à des tétées pas assez nombreuses ou inefficaces, à la fatigue ou à l’anxiété de la maman. Il faut expliquer que c’est la stimulation du mamelon lors des tétées qui déclenche la production de lait, autrement dit, « c’est le bébé qui fait le lait ». Les compléments (eau, eau sucrée, lait…) sont inutiles et déconseillés car ils limitent le temps de stimulation du sein (moins de tétées) et désapprennent au nourrisson la technique de succion active du sein. Le lait maternel couvre l’intégralité des besoins nutritionnels du nouveau-né.

S’alimenter pendant l’allaitement

L’alimentation de la femme allaitant doit être équilibrée et variée, en particulier riche en acide linoléique et alphalinolénique (poissons gras, huiles végétales) pour couvrir les besoins du bébé. Les seules restrictions s’appliquent à la consommation d’alcool et de caféine. -#gt; Les besoins en eau sont importants, de l’ordre de 1,5 à 2 litres par jour, mais boire beaucoup n’augmente pas la production de lait.

-#gt; Si l’alimentation est correcte, une supplémentation en vitamines ou minéraux n’est pas nécessaire. Dans certains cas particuliers, un complément en vitamine B12 et folates (régime végétarien), calcium (régime déséquilibré) ou iode (région carencée) peut être proposé. Dans les régions peu ensoleillées, un apport de vitamine D est généralement recommandé.

POUR APPROFONDIR : Composition du lait maternel et physiologie de la lactation

LES HORMONES DE LA LACTATION

Physiologie de la lactation

L’expulsion du placenta entraîne une chute brutale du taux de progestérone. L’inhibition que la progestérone exerçait sur la prolactine est levée. Le taux de prolactine augmente et la lactation s’installe. Son entretien est dû à un réflexe neurohormonal. Lors des tétées, les terminaisons nerveuses du mamelons sont stimulées, ce qui est à l’origine des sécrétions hormonales.

-#gt; La sécrétion de prolactine active la galactopoïèse.

-#gt; La sécrétion d’ocytocine favorise l’éjection du lait, ce qui explique que plus le nouveau-né tète, plus la lactation est importante. L’ocytocine est également responsable de contractions utérines ou « tranchées » lors des tétées, qui permettent à l’utérus de retrouver son volume initial.

Composition du lait maternel

Le colostrum est la première forme du lait maternel. Sa production débute au cours du dernier trimestre de la grossesse et se poursuit pendant 3 à 5 jours après l’accouchement. Il s’agit d’un liquide jaunâtre, riche en protéines, immunoglobulines, vitamines et minéraux, pauvre en graisses.

Il permet au nouveau-né d’éliminer le méconium encore présent dans son intestin. Puis il cède sa place à un lait de transition plus fluide et orangé.

Ce lait riche en lipides et en lactose permet au nouveau-né de commencer sa prise de poids. Le lait mature apparaît 2 à 3 semaines après le début de la lactation.

La composition du lait mature est spécifique et se décompose en éléments nutritifs (lactose, caséine, acides aminés libres, acide linoléique, cholestérol…) et non nutritifs (immunoglobulines, enzymes, facteurs de croissance, hormones, interleukines…).

EN PRATIQUE : L’ALLAITEMENT AU BIBERON

AU COMPTOIR : « Combien de temps dois-je continuer à stériliser les biberons de mon fils ? »

« Tom a maintenant 3 semaines et je le nourris au biberon. Je voudrais savoir si la stérilisation des biberons est vraiment nécessaire. Une amie m’a dit que c’était inutile si je lavais bien les biberons juste après les repas. Est-ce vrai ? »

Votre réponse

« Effectivement, si Tom consomme ses biberons immédiatement après leur réalisation et que vous les lavez correctement tout de suite après, la stérilisation n’est pas obligatoire. Par contre, si vous préparez un biberon longtemps avant sa consommation, il faut le faire avec un biberon préalablement stérilisé. Dans ce cas, la stérilisation permet d’éviter le passage et la prolifération de micro-organismes du biberon vers le lait. Mais attention, la stérilisation n’est efficace que sur des biberons propres ! »

Le biberon se décompose en différents éléments qui ne sont souvent pas interchangeables d’une marque à l’autre.

Les éléments du biberon

La tétine

Elle se caractérise par son débit, sa matière et sa forme. Les nourrissons, une fois habitués à un profil de tétine, n’aiment en général guère en changer !

– Débit

Il varie en fonction de l’âge du nouveau-né. Jusqu’à 4 mois, il faut utiliser des tétines 1er âge. Les tétines 2e âge ayant un débit plus élevé sont à réserver aux nourrissons à partir de 5 mois. Presque toutes les tétines présentent des repères numériques à leur base, définissant 3 types de vitesses. Ce sont des tétines à débit variable. D’autres tétines sont adaptées aux liquides épais ou aux soupes.

– Matière

La tétine peut être en silicone ou en caoutchouc. La silicone, de par sa transparence, permet un nettoyage plus facile. Elle est également plus robuste et résiste bien à la stérilisation. Le caoutchouc est plus souple et permet une succion plus aisée pour le nouveau-né. Mais il résiste moins bien à la stérilisation et peut présenter un risque d’allergie (symptômes cutanés, ORL, larmoiement…). Dans tous les cas, la tétine doit être changée tous les deux mois avant qu’elle ne devienne collante ou pâteuse.

– Forme

Les tétines « physiologiques » ressemblent davantage à la forme du mamelon de la mère pendant la tétée. La partie plate permet à la langue de bien s’appuyer et facilite la déglutition. Certains bébés préfèrent néanmoins les formes classiques de tétines.

Le corps du biberon

De contenance variant entre 40 et 300 ml, il peut être en verre ou en plastique et présenter des formes multiples : rond ou triangulaire, ergonomique (muni d’un trou de forme ovale permettant la prise par les deux mains, ou ondulé pour faciliter la prise par le nourrisson), coudé pour éviter d’avaler de l’air, à poignée amovible…

L’essentiel est de choisir une forme facile à nettoyer et d’une contenance adaptée aux besoins du nouveau-né.

– Biberon à sachet jetable

Ce modèle est particulièrement pratique en déplacement. La base du biberon est amovible de façon à y glisser un sachet préstérilisé jetable dans lequel est versé le lait. Le biberon à sachet ne doit s’utiliser qu’avec des tétines spécifiques sans « jupes anti-vide », puisque le dégonflage progressif du sachet de lait rend inutile la rentrée d’air dans le biberon au fur et à mesure de la tétée.

La bague de serrage

Elle permet d’éviter les fuites de lait. De plus, elle a un rôle dans le contrôle du débit du lait passant au travers de la tétine. Plus elle est serrée, plus le débit est faible.

Le capuchon

Il protège la tétine de l’environnement extérieur et doit également être soigneusement nettoyé.

Hygiène du biberon

L’hygiène du biberon est capitale. En effet, contrairement au lait maternel, le lait artificiel est dénué de tout facteur de protection immunitaire. De plus, le lait est un liquide favorable au développement de germes plus ou moins nocifs.

La stérilisation des biberons est souvent controversée et dépend beaucoup des habitudes d’hygiène de la jeune maman. Il est raisonnable de la conseiller jusqu’à ce que le nourrisson ait 3 ou 4 mois, surtout si le biberon est préparé à l’avance.

Avant de stériliser un biberon, il faut le laver soigneusement à l’eau chaude et au produit à vaisselle. L’utilisation d’un goupillon de taille adaptée est indispensable afin de brosser l’intérieur du biberon et de la tétine. Les résidus de lait sont des bains de culture des germes.

Il existe deux grands principes de stérilisation.

La stérilisation à froid

C’est un procédé chimique qui utilise l’action oxydante de l’acide hypochloreux. Il se présente sous forme de comprimé ou de solution.

La stérilisation nécessite 30 à 90 minutes de temps de contact (selon les marques) mais le bain stérilisant reste efficace pendant 24 heures. Toute la biberonnerie peut être laissée à tremper pendant une journée.

La stérilisation à chaud

Il s’agit d’un procédé reposant sur l’utilisation de l’eau bouillante ou de la vapeur d’eau pour détruire les germes. C’est le principe utilisé par les stérilisateurs pour four à micro-ondes. Une fois stérilisés, les biberons restent stériles 24 heures maximum au réfrigérateur.

Les laits infantiles

La composition des laits infantiles et la liste des substances additives autorisées ont été fixées par l’arrêté du 11 janvier 1994. Les « préparations pour nourrissons » sont destinées aux enfants jusqu’à quatre ou six mois. Au-delà, on parle de « préparations de suite ».

Nature des protéines

Les laits les plus utilisés actuellement sont riches en caséine. Avantage : la caséine ralentit la vidange gastrique et améliore la sensation de satiété. Inconvénient : elle favorise la constipation.

Les laits à haute teneur en protéines solubles, plus proches de la composition du lait maternel, sont plus adaptés aux capacités physiologiques du nourrisson. Mais ils rassasient moins et favorisent les régurgitations.

Teneur en lactose

Les coliques et ballonnements peuvent être le signe d’un débordement des capacités enzymatiques du bébé à hydrolyser le lactose. Un lait acidifié ou moins riche en lactose est alors préférable. En cas de constipation, le choix se porte sur un lait plus riche en lactose ou moins riche en caséine.

Epaississants

Si les régurgitations sont fréquentes, on peut utiliser un lait épaissi antireflux, sur avis du pédiatre. Il faut aussi rechercher les signes de gravité du reflux.

En cas d’allergie

Les laits hypoallergéniques ont fait la preuve de leur intérêt en prévention des allergies chez le nourrisson à terrain atopique (antécédents familiaux d’atopie), à condition d’être utilisés au minimum pendant quatre mois. En cas d’allergie déclarée aux protéines du lait de vache, seuls les hydrolysats de protéines, voire les acides aminés de synthèse (Neocate), sont préconisés.

POUR APPROFONDIR : Les problèmes de digestion du nourrisson

Les coliques

Les coliques du nouveau-né surviennent après la tétée. Elles se caractérisent par des pleurs intenses chez un nourrisson en bonne santé, et surviennent principalement en fin de journée (coliques vespérales). Les crises peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures et apparaissent aussi fréquemment chez les nourrissons nourris au sein qu’au biberon. Leurs causes sont mal identifiées : accumulation de gaz, immaturité intestinale responsable d’une faible propulsion du contenu intestinal, mais aussi angoisse de l’arrivée de la nuit, accumulation des tensions de la journée… Chez un petit nombre de nourrissons, en particulier en cas de vomissements ou de diarrhées associés, les coliques pourraient être liées à une sensibilité aux protéines du lait de vache. Après avoir éliminé une pathologie organique, le traitement des coliques repose essentiellement sur des « petits moyens » : vérifier l’absence d’erreur dans la préparation des biberons, calmer le bébé en le berçant, en lui massant le ventre ou en le promenant dans un porte-bébé, l’empêcher de téter trop vite… Si les symptômes suggèrent une allergie alimentaire, un changement de lait pour une formule à base de caséine hydrolysée ou une alimentation sans lait pour la mère qui allaite peuvent être utiles. Les coliques disparaissent généralement à l’âge de 3 à 4 mois.

Le reflux gastro-oesophagien

Très fréquent, le reflux gastro-oesophagien du nourrisson est dû à une immaturité du cardia (jonction entre oesophage et estomac) et disparaît généralement avant l’âge de 18 mois. Il peut être favorisé par le volume des repas, la consommation excessive de boisson, la position déclive et le sommeil. Il se manifeste par des régurgitations voire des vomissements, fréquemment une toux nocturne, un retard de croissance, une anémie ou une oesophagite.

Son traitement associe des mesures diététiques, posturales et médicamenteuses. Les mesures diététiques consistent à augmenter la densité du bol alimentaire. L’emploi de lait AR ou l’ajout de poudre épaississante (Gulmik, Gélopectose…) dans le biberon est conseillé. Les recommandations posturales consistent à utiliser un matelas antireflux pour coucher l’enfant en décubitus à 30°. Le traitement médicamenteux n’est prescrit que lorsque les deux premières mesures sont insuffisantes.

EN PRATIQUE : LES SOINS DU NOURRISSON

AU COMPTOIR : « Le cordon ombilical de ma fille n’est toujours pas tombé et suinte un peu »

« Ma fille a 8 jours, et son cordon ombilical n’est toujours pas tombé. J’ai l’impression qu’un liquide s’écoule de la plaie. Est-ce normal ? »

Votre réponse

« Que le cordon ne soit pas tombé n’a rien de grave. Par contre, le liquide qui s’écoule de la plaie peut être le signe d’une infection ombilicale. Je vous conseille de continuer à bien désinfecter l’ombilic avec de la chlorhexidine et de consulter rapidement votre pédiatre. »

L’ombilic

Le cordon ombilical tombe vers le sixième jour après la naissance mais peut rester en place quelques jours de plus. Avant sa chute, il faut désinfecter l’ombilic à l’aide d’une compresse imprégnée de chlorhexidine aqueuse. De l’éosine peut être appliquée pour son effet tannant mais elle ne remplace pas l’application d’antiseptique. Une compresse stérile peut être placée sur l’ombilic et maintenue par un filet extensible type Surgifix ou une bande. Une mauvaise hygiène peut entraîner une infection ombilicale.

Les soins du corps

La peau du nouveau-né est fine et fragile. Il est donc important d’utiliser des produits doux sans agents agressifs. Pour le bain, l’emploi de savon surgras en pain ou liquide ou de dermonettoyant sans savon est recommandé. Le bain est donné tous les jours, à une température de 37 °C.

Les huiles pour le bain peuvent rendre la baignoire glissante et donc dangereuse pour le nouveau-né. Lait de toilette sans rinçage et lingettes peuvent être pratiques en déplacement.

A la sortie du bain, il est important de bien sécher le bébé, surtout au niveau des plis cutanés afin d’éviter l’apparition de rougeurs dues à l’humidité. Pour éviter la sécheresse cutanée, il est conseillé d’hydrater la peau du nouveau-né lorsqu’il sort du bain, surtout si l’eau est calcaire. Choisir une crème hypoallergénique.

Durant les premières semaines, particulièrement par temps chaud, une éruption de petites vésicules claires sur les zones couvertes (tronc, cou, creux axillaires) est fréquente. Elle nécessite l’application d’antiseptique aqueux (chlorhexidine) et le port de vêtements amples.

Les soins du siège

Utiliser de l’eau tiède et éventuellement un gel lavant ou un pain dermatologique sans savon, en rinçant soigneusement et en séchant en tamponnant. Le lait de toilette doit également être systématiquement rincé à l’eau claire. Préférer le coton ou une compresse aux éponges naturelles.

En l’absence d’irritation, aucune crème protectrice n’est nécessaire.

L’utilisation de talc est à proscrire. Non seulement il est inutile, mais, de plus, il peut être absorbé par les poumons du nourrisson lors de la manipulation de la poudreuse et provoquer des lésions dues au stéarate de zinc.

– Chez la petite fille

La toilette génitale doit s’effectuer de la vulve vers l’anus, afin d’éviter tout risque d’infection par apport de matières fécales vers la vulve.

– Chez le petit garçon

Le décalottage de la verge ne doit pas se faire dans les premiers mois de la vie. En effet, la peau du bébé est très fine et le risque de saignement et de douleur occasionné par cette manoeuvre est important.

Le cuir chevelu

Il est possible de voir apparaître sur le cuir chevelu des croûtes jaunâtres appelées croûtes de lait, fortement adhérentes.

Il ne faut pas chercher à les détacher de force, mais les ramollir par application de vaseline toute la nuit ou d’une crème kératorégulatrice pendant 15 à 30 minutes (ABCDerm Babysquam, Kélual, Seboskin…). Faire suivre d’un shampoing doux. Le brossage quotidien des cheveux avec une brosse douce limite l’apparition des croûtes.

Le visage

– Acné du nourrisson

A la naissance, les glandes sébacées produisent du sébum en quantité importante. Cette production est liée à une stimulation hormonale précoce par les oestrogènes maternels. L’acné du nourrisson a le même aspect que l’acné de l’adolescent (papules érythémateuses, pustules, voire comédons) sur les joues, le menton et le front, et touche 20 % des nourrissons. Les lésions disparaissent spontanément en 2 à 3 mois. Le seul geste à conseiller est l’application matin et soir de chlorhexidine aqueuse.

– Grains de milium

Ce sont des petits points surélevés blancs ou jaunâtres, de la taille d’une tête d’épingle, apparaissant au niveau du nez et des joues. Dus à l’immaturité des glandes sudoripares, ils disparaissent spontanément en quelques semaines. Appliquer une fois par jour une solution de chlorhexidine aqueuse.

Les yeux

Si les yeux sont collés au réveil, les nettoyer avec une compresse imbibée de sérum physiologique.

Un larmoiement et des conjonctivites à répétition depuis la naissance peuvent être le signe d’une obstruction du canal lacrymal, qui survient chez environ 2 % des nouveau-nés. Dans la grande majorité des cas, le canal se perfore spontanément avant l’âge d’un an.

Des massages quotidiens du sac lacrymal, à la racine du nez, peuvent aider à accélérer ce processus. Si l’obstruction persiste après l’âge de 9 à 10 mois, on envisage alors un sondage lacrymal.

Les oreilles

Pour éliminer le cérumen, l’utilisation d’un morceau de coton humide suffit. Seul le pavillon de l’oreille doit être nettoyé, sans entrer dans le conduit auditif, afin de ne pas enfoncer le cérumen. L’utilisation du Coton-tige est déconseillée. Le dos de l’oreille doit être surveillé régulièrement. C’est un endroit propice à la formation de rougeurs et de crevasses due à l’humidité (sueur, bain…).

Le nez

Le lavage du nez doit être réalisé avec du sérum physiologique (présentation en unidose) ou avec de l’eau de mer stérile (Stérimar, Physiomer, Humer…), chaque fois qu’il est encombré.

POUR APPROFONDIR – Un érythème fessier particulier : la maladie de Leiner-Moussous

Assez fréquente dans les premières semaines de vie, la maladie de Leiner-Moussous est toujours impressionnante. Elle débute le plus souvent par un érythème fessier qui tend à s’étendre de façon centrifuge vers les organes génitaux, les cuisses, les membres inférieurs et l’abdomen sous forme de placards associant érythème et squames.

Parallèlement, au niveau du cuir chevelu et des sourcils, les lésions squameuses peuvent former un véritable casque de couleur blanc grisâtre. Progressivement, l’érythème atteint le corps tout entier. Les lésions desquament de façon large et épaisse. L’état général de l’enfant reste bon. Il n’y a ni fièvre, ni prurit ni suintement. L’étiologie reste inconnue. L’hypothèse infectieuse repose sur la constatation d’épidémies en crèches. La maladie de Leiner-Moussous serait un mode réactionnel en réponse à des agressions diverses.

Le traitement est long et fastidieux mais permet la guérison sans cicatrices en quelques mois. Il est impératif de changer l’enfant très souvent pour éviter le contact de l’urine, et de le laisser déshabillé dans une pièce bien chauffée le plus souvent possible.

N’utiliser que des vêtements et des couches en coton, lavées avec du savon de Marseille et bien rincées. Les bains dans une solution de permanganate de potassium à 1/10 000 sont préconisés, suivis d’un savonnage au Septivon ou Bétadine Scrub. Les lésions sont tamponnées avec de la solution de Millian aqueuse. L’application de vaseline salicylée sur le cuir chevelu facilite l’élimination des croûtes.

EN PRATIQUE : LE POST-PARTUM

AU COMPTOIR : « Est-ce déjà mon retour de couches ? »

« J’ai accouché il y a 15 jours et j’allaite mon bébé. Depuis hier, je recommence à saigner comme si j’avais mes règles. Est-ce déjà mon retour de couches ? »

Votre réponse

« Non, le retour de couches ne se produit pas avant 6 à 8 semaines, davantage si vous poursuivez l’allaitement. Mais un saignement pendant 48 heures deux semaines après l’accouchement est fréquent chez les mamans qui allaitent. On l’appelle le petit retour de couches. Il est dû à la sécrétion d’hormones déclenchée par les tétées. »

Suite de couches

Les suites de couches se caractérisent par des pertes de sang brunâtres dénommées lochies, lors des jours qui suivent l’accouchement. Les lochies régressent généralement au bout de six jours. Vers le douzième jour, de nouvelles pertes sanguines peuvent apparaître, appelées « petit retour de couche », qui ne marquent pas la reprise d’un cycle menstruel normal.

Le véritable retour de couche a lieu 6 à 8 semaines après l’accouchement. L’allaitement retarde son apparition.

Il se caractérise par des règles plus abondantes et plus douloureuses que des règles normales, et suit de 15 jours la reprise du premier cycle ovulatoire.

Après épisiotomie

L’épisiotomie consiste à inciser la vulve et le périnée juste avant l’expulsion du bébé, avec comme objectif d’éviter les déchirures graves du périnée et de prévenir les incontinences d’effort ultérieures. Presque systématique jusque dans les années 90, l’épisiotomie est devenue plus raisonnée, des études épidémiologiques n’ayant pas démontré le bénéfice attendu.

Aujourd’hui, l’épisiotomie est essentiellement pratiquée en cas de gros bébé, de présentation en siège ou d’utilisation de forceps.

La douleur engendrée par la cicatrice et les fils peut nécessiter l’utilisation d’une bouée en position assise, qui permet d’éviter que tout le poids du corps ne repose sur la cicatrice.

Une fois les fils ôtés, une crème cicatrisante peut être appliquée deux fois par jour (Jonctum, Cicaderma…).

La douleur ne doit pas persister plus de 3 semaines. Au-delà, une consultation médicale s’impose.

POUR APPROFONDIR : Rééducation périnéale et abdominale en post-partum

-#gt; La grossesse et l’accouchement peuvent être responsables d’incontinence urinaire, surtout à l’effort. Selon les études, de 15 à 40 % des femmes souffrent d’incontinence urinaire en post-partum. Un tiers d’entre elles guérissent spontanément en 12 à 18 mois.

-#gt; Si les fuites persistent après quelques semaines, une rééducation périnéale faite par un kinésithérapeute permet à la femme d’apprendre à contracter les muscles du périnée pour résister à la pression abdominale. La technique associe électrostimulation et biofeedback. Une sonde électronique (jetable mais réutilisable par le même patient durant toute sa rééducation) est placée dans le vagin. Elle provoque la contraction des muscles releveurs grâce à un courant de basse fréquence, ce qui permet la prise de conscience des muscles à mobiliser. Dans un deuxième temps, la femme doit exercer de façon volontaire une contraction du périnée, enregistrée par les capteurs de la sonde et traduite par un effet sonore ou visuel (biofeedback). La sonde vaginale est prise en charge par la Sécurité sociale.

-#gt; La rééducation du post-partum doit être globale : la jeune accouchée peut également souffrir de lombalgies, de pubalgies et de douleurs cicatricielles dues à l’allongement des muscles de la sangle abdominale. La prescription de séances de rééducation est appréciée au cas par cas. Elle est nécessaire en cas de persistance des troubles (douleurs, incontinence) lors de la consultation postnatale, 6 à 8 semaines après l’accouchement.

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DES IDÉES DE VITRINES

L’univers du bébé, heureux par excellence, peut être traité sur un mode humoristique. Présentez la diversité de votre gamme biberonnerie en l’associant à des situations vécues. L’essentiel est de faire découvrir aux futures mamans l’éventail de votre stock. La plupart ne soupçonnent certainement pas qu’il existe une telle diversité dans l’offre.

Réalisation

2 heures

Les fournitures

– Un couffin

– Une chaise haute pour bébé

– Un siège de voiture pour nourrisson

– Une petite chaise d’enfant

– Des biberons de différents modèles : coudés, à anse, décorés, à jus de fruits (petits modèles…)

– Des panneaux formats A4 avec chevalets pour pouvoir les poser

Les slogans

– « Touche pas à mon bib’ »

– « A biberonner sans modération »

– « Dans le biberon, tout est bon »

– « Un biberon ça va, deux biberons ça va toujours… »

Les pancartes

– Près du couffin : « Tom, 2 mois, ne jure que par les biberons coudés. »

– Dans le siège auto : « Laura, 8 mois, apprécie de pouvoir tenir son biberon bien en main. »

– Sur la chaise haute : « Benjamin, 12 mois, adore les petits biberons pour son jus de fruits. »

– Enfin, sur la petite chaise : « Pour Mathilde, 18 mois, le décor, ça compte ! »

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Avant et après la naissance : un seul rayon

Les futures mamans connaissent rarement les produits disponibles en officine pour elles et leur nourrissons. Une seule façon de les informer et de susciter l’achat conseil : les exposer. Certes, il vous faudra accorder un espace plus important que vous ne l’imaginiez, mais le jeu en vaut la chandelle. D’abord parce que vous fidéliserez une cliente jusqu’aux deux ans au moins de son enfant. Ensuite, parce que s’il existe un rayon « tremplin » vers d’autres, c’est bien celui de la maternité, le lien se faisant souvent sous la forme d’un conseil ou de brochures d’information.

Un rayon tout en association

-#gt; Plutôt en hauteur sur plusieurs étagères, exposez les tests de grossesse, les vitamines et oligoéléments pour la grossesse et l’allaitement, les vitamines positionnées pour accompagner la programmation médicale assistée.

-#gt; En continuité et à portée de main se placent les soins cosmétiques à utiliser pendant la grossesse (anti-masque de grossesse, crèmes antivergetures…) et les soins post-partum (antirelâchement…).

Réservez un linéaire suffisamment important et visible aux soins des seins (peu ou pas abordés par les autres secteurs de distribution).

Placez les produits d’hygiène intime en dessous, puis regroupez tout ce qui concerne les gros volumes (coussinets d’allaitement, tire-lait manuels, coquilles recueille-lait, etc.).

-#gt; Abordez ensuite le retour de la maternité et la pédiatrie en les positionnant côte à côte.

Exposez les produits qui font votre différence : tétines ergonomiques, biberons antireflux…

Référencez des laits, notamment pour bébés à problèmes car l’officine est clairement identifiée comme offrant une sécurité supplémentaire.

Une communication active

La signalétique doit être claire et utiliser un langage compréhensible. L’idéal : repérez l’espace par un fronton visuel plutôt que par des mots. Présentez les produits en mettant en avant sur les réglettes leur avantages : « laits digestion difficile », « biberon antirégurgitation». Placez des leaflets de labos ou personnalisés à l’intérieur même du rayon. Pensez à conseiller la jeune maman sur les soins du cordon ombilical, la stérilisation du biberon… Enfin, la vitrine et les animations font partie intégrante de la communication de ce rayon. Récoltez tout au long de l’année les photos des bébés de vos clientes et exposez les avec prénom et date de naissance, pêle-mêle au printemps. Facile à réaliser, personnalisé et très apprécié… effet garanti !

Avec la collaboration de Christine Caminade.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Rassurer la jeune maman est essentiel

S’assurer du « niveau de compétences »

Une toute jeune mère qui vient d’accoucher de son premier enfant sera particulièrement intéressée par vos explications. En revanche, une mère qui a déjà plusieurs enfants les considérera comme inutiles voire vexantes. Il est donc important de déterminer le « niveau de compétences » de ces nouvelles mamans par la simple question : « Est-ce votre premier bébé ? »

Adapter son conseil à l’événement

Il est important de vous associer à cet heureux événement en offrant par exemple un petit cadeau de naissance ou des échantillons de produits pour bébé. Votre conseil se doit d’être plus chaleureux, comme si, pour vous, il s’agissait aussi d’un événement. En un mot, en prenant en compte l’importance de ce moment, vous devenez un confident et vous facilitez la compréhension de vos explications par vos clients.

Parler avec son expérience personnelle

Le fait de savoir pour une jeune maman que la personne qui la conseille est elle-même mère de famille est un gage de confiance.

En matière d’allaitement ou de soins du nourrisson, rien ne vaut l’expérience.

N’hésitez pas à désigner une personne référente au sein de l’équipe officinale, elle-même jeune maman ou ayant des connaissances spécifiques, par exemple sur l’allaitement.

Le fait de passer le relais à une autre personne donne souvent plus de poids au conseil prodigué.

Proposer une démarche simple et pratique

Rassurer doit être le maître mot de votre conseil. Pour cela, n’hésitez pas à être simple et directif, en montrant à la jeune mère que s’occuper d’un nouveau-né n’est pas si compliqué, si l’on suit des règles simples et de bon sens. Ce n’est pas le trop peu d’information qui pose problème, c’est bien au contraire son abondance. Valorisez votre rôle de professionnel de santé.

DOCUMENTEZ-VOUS

ASSOCIATION

La Leche League France

Info Service : BP 18, 78620 L’Etang-la-Ville – Tél. : 01 39 58 45 84 – http://www.lllfrance.org

La Leche League est une organisation internationale travaillant en collaboration avec l’UNICEF et l’OMS. Son but est de promouvoir et de soutenir l’allaitement maternel. En France, elle se compose de 132 antennes locales. Réunions mensuelles d’information, aide téléphonique, organisation de congrès, site Internet, formation des professionnels de santé sont les multiples activités de cette association.

La Leche League France publie deux revues trimestrielles : « Allaiter aujourd’hui » et « Les Dossiers de l’allaitement », cette dernière étant destinée aux professionnels de santé.

INTERNET

Santé et allaitement maternel

http://www.santeallaitementmaternel.com

Pour un accès rapide à l’information, il suffit de taper un mot clé dans le fenêtre de recherche : tire-lait, lactarium, protège-mamelon… Une photo du produit et des conseils d’utilisation sont fournis. La partie « Se former » permet de tout connaître sur la lactation, côté mère et côté nourrisson, et propose des quiz d’évaluation intelligents dans lesquels vos erreurs sont commentées.

Abécédaire de pédiatrie

http://www.infopedi.com

Ce site, développé par des pédiatres du Nord et du Pas-de-Calais, est sérieux et plein d’informations. La partie Grand Public propose un abécédaire des conseils pratiques concernant le nourrisson et l’enfant : croûtes de lait, lactarium, change…, mais aussi pathologies courantes. La source de documentation « Infopedi » pour le professionnel regroupe des protocoles, arbres de décisions, notices, mode d’emploi particulier de médicament…

La bonne position pour allaiter

-#gt; Pour que l’allaitement soit efficace et qu’il ne génère pas de douleurs, il est impératif que le nouveau-né soit face à sa mère, ventre contre ventre. Que la maman allaite en position assise ou allongée, le bébé ne doit pas avoir à tourner la tête pour prendre le sein. L’utilisation de coussins ou traversins posés sur les genoux pour surélever le bébé ou pour caler le bras peut faciliter cette bonne position.

-#gt; Il faut également veiller à ce que le bébé ait la bouche grande ouverte au moment où il attrape le sein. L’aréole doit être en grande partie dans la bouche du nouveau-né, sa langue vers le bas et ses lèvres retroussées sur le sein. Si le bébé ne prend que la partie antérieure du mamelon, il exerce une traction avec sa gencive, ce qui peut provoquer en peu de temps des crevasses.

-#gt; Pour retirer le nourrisson du sein, il ne faut pas tirer sur le bébé, mais d’abord réduire le vide créé par la succion en appuyant avec le doigt au coin de ses lèvres, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche.

Supplémentation en vitamine K

-#gt; Le nouveau-né nourri au sein doit recevoir une supplémentation en vitamine K à raison de 2 mg per os par semaine pendant toute la durée de l’allaitement maternel exclusif. En effet, le lait maternel ne contient pas assez de vitamine K, facteur indispensable à la synthèse de la prothrombine (facteur de coagulation). La supplémentation en vitamine K est nécessaire pour prévenir la maladie hémorragique du nouveau-né. Le conditionnement de Vitamine K1 Roche Nourrissons contient 6 ampoules et une pipette graduée permettant de prélever 0,2 ml de solution correspondant à 2 mg de vitamine K1 et de l’administrer directement dans la bouche du nourrisson. Chaque boîte correspond à 6 semaines de prophylaxie.

-#gt; Les laits infantiles étant enrichis en vitamine K, aucune supplémentation n’est nécessaire chez le bébé nourri au biberon.

L’homéopathie et l’allaitement

Tous les remèdes sont donnés en 4 ou 5 CH, 4 fois par jour, à raison de 3 à 5 granules par prise, à espacer selon l’amélioration.

– Crevasses : Castor equi en cas de gerçures, Phytolacca si les seins sont engorgés, Graphites en cas de croûtes jaunâtres recouvrant les fissures.

– Engorgement mammaire : Phytolacca si le lait semble épais, Apis lorsque les douleurs sont piquantes ou brûlantes, améliorées par la froid, Bryonia si la douleur est améliorée par le port d’un soutien-gorge serré.

– Hypogalactie : Ricinus en cas de gonflement des seins, douleurs pulsatiles mais lait peu abondant, Asa foetida si les seins sont sensibles avec un réseau veineux très marqué.

Sucettes en toute sécurité

-#gt; Les différents éléments de la sucette doivent être suffisamment solides, pour rester solidaires entre eux.

-#gt; La garde ou corolle de la sucette doit être large pour éviter qu’elle ne risque d’être avalée. Lorsque la corolle épouse la forme du visage, elle doit présenter des trous d’aération. Ces derniers réduisent le taux d’humidité et le risque de macération à l’origine de rougeurs cutanées.

-#gt; Le choix de la forme, de la taille et du matériau doit être adapté à l’enfant. Dans tous les cas, le risque majeur est le risque d’étouffement. La tétine doit être changée tous les deux mois, et particulièrement surveillée pendant les périodes de poussées dentaires : un bébé qui « fait ses dents » sur la tétine risque de provoquer la rupture de la téterelle, phénomène particulièrement dangereux avec les tétines en silicone.

-#gt; Le risque d’allergie au latex doit être connu pour les tétines en caoutchouc. Il peut entraîner par la suite un risque d’allergie croisée avec la banane, l’avocat, le kiwi ou d’autres fruits exotiques.

-#gt; La sucette doit être régulièrement nettoyée voire stérilisée.

Préparer un biberon

Avant toute chose, se laver soigneusement les mains. Remplir le biberon avec le volume d’eau minérale requis, puis le faire tiédir. Ajouter la quantité de lait en poudre nécessaire selon les proportions suivantes : 1 mesure arasée de poudre de lait pour 30 ml d’eau.

Il est impératif de toujours vérifier la température du lait avant de le donner au bébé.

L’utilisation d’un chauffe-biberon ou du bain-Marie est préférable à l’utilisation du four à micro-ondes. Ce dernier peut être responsable de brûlures. En effet, le corps du biberon reste froid, alors que le liquide à l’intérieur peut être trop chaud

Vitamine D et fluor

-#gt; La vitamine D a un rôle important dans la fixation du calcium. Quel que soit le mode d’alimentation du nouveau-né, une supplémentation médicamenteuse est nécessaire. Les nourrissons nourris au sein doivent recevoir 800 à 1 000 UI par jour, ceux nourris au biberon ne recevront que 400 à 800 UI par jour. En effet, les laits infantiles sont enrichis en vitamine D mais n’apportent que 400 à 600 unités par litre de lait.

-#gt; Le fluor permet de prévenir les caries dentaires mais son apport excessif peut être dangereux (risque de fluorose). L’Afssaps recommande une dose prophylactique de 0,05 mg de fluor/jour/kg en cumulant tous les apports fluorés. Chez le nourrisson, l’apport de 0,25 mg de fluor par jour est systématique si l’eau utilisée pour la préparation des biberons contient moins de 0,3 mg de fluor par litre d’eau, ce qui est recommandé (Evian, Volvic…). Chez l’enfant plus grand, le prescripteur doit établir un bilan de la consommation de l’enfant : eau de source, eau du robinet, sel fluoré, dentifrice fluoré… et tenir compte de l’ensemble des sources de

fluor pour adapter sa prescription.

Coussins d’abduction et harnais de Pavlik

La luxation congénitale de la hanche est dans la plupart des cas due à des anomalies de positionnement de l’enfant in utero. En effet, la cavité du cotyle (articulation du fémur) est modelée par la pression de la tête du fémur. Si celle-ci appuie en mauvaise position, l’articulation ne se développe pas normalement et la tête du fémur a tendance à sortir de la cavité cotyloïdienne. Un traitement mécanique visant à maintenir la tête du fémur les premiers mois de vie en position correcte suffit en principe à éviter les conséquences.

-#gt; Lorsque la hanche est simplement instable, l’utilisation de coussin d’abduction pendant 2 mois suffit à traiter le problème. Son rôle est de maintenir les genoux du nouveau-né fléchis et écartés latéralement. Le coussin se présente sous forme d’une culotte ayant un entrejambe large et rigide maintenue par des bretelles. Il doit être remis en place après chaque change.

-#gt; Dans le cas d’une hanche luxée réductible, la pose d’un harnais de type Pavlik pendant trois mois est nécessaire. Ce harnais, constitué d’un ensemble de ceintures et de bretelles croisées qui maintient les jambes en position adéquate, permet les mouvements d’abduction et d’adduction en flexion et s’oppose à l’extension en abduction des membres inférieurs. L’enfant peut être changé sans retirer le harnais.

L’achat du coussin d’abduction est pris en charge à hauteur de 18,68 Euro(s), le harnais de Pavlik sur la base de 47,47 Euro(s).

Erythème fessier

L’érythème fessier est une irritation de la peau due au contact prolongé avec des couches souillés. Les principales causes en sont :

-#gt; l’effet abrasif mécanique des couches jetables,

-#gt; la macération qui fragilise la peau en provoquant une hyperhydratation de l’épiderme,

-#gt; la transformation de l’urée urinaire en ammoniaque, à pH irritant,

-#gt; la prolifération microbienne et l’activation des enzymes contenues dans les selles (lipases, protéases, uréases), agressives pour la peau.

Le traitement consiste à rapprocher les changes (au moins 5 à 6 fois par jour) et à laisser les fesses du nourrisson à l’air le plus souvent possible afin d’éviter la macération.

En pratique, on peut suggérer de coucher le bébé pour la sieste, sur une couche dépliée et non fermée ou sur une alèze jetable. Avant de langer le nourrisson, appliquer de l’éosine et protéger par une pâte à l’eau ou une crème apaisante pour le siège. Préférer les couches 100 % coton type Cotocouche tant que l’érythème persiste.

La contraception en post-partum

Afin d’éviter une grossesse non désirée, il est important d’utiliser une méthode contraceptive pendant la période du post-partum, même chez une femme allaitant. L’allaitement ne protège d’une nouvelle grossesse que s’il est complet et si les tétées sont suffisamment rapprochées de jour comme de nuit, ce qui n’est pas toujours le cas. L’utilisation de préservatifs ou de contraceptifs locaux est possible juste après un accouchement. Par contre, il faut attendre au minimum 4 semaines avant de pouvoir poser un stérilet. La reprise de la pilule oestroprogestative se fait après le retour de couches, afin d’écarter tout risque thromboembolique, physiologiquement majoré pendant cette période. Chez la femme qui allaite, les seules pilules compatibles avec l’allaitement sont les pilules microprogestatives (Microval, Cerazette, Exluton, Milligynon, Ogyline).