Acné : accompagner les ados avec un plan d’attaque ciblé

L’acné est une maladie cutanée due à une inflammation des follicules pilosébacés caractérisée par des boutons – comédons ouverts ou fermés, papules, nodules, pustules ou kystes – siégeant sur le visage, le cou et/ou le torse. Coïncidant avec la puberté, l’acné évolue souvent par poussées avant de disparaître, dans la majorité des cas, d’elle-même à la fin de l’adolescence. Durant cette période, la qualité de vie et l’estime de soi peuvent être fortement impactés. Une fois guérie, l’acné peut laisser des cicatrices temporaires ou définitives, atrophiques ou hypertrophiques, surtout quand l’inflammation a été importante, profonde, persistante, ou lorsque les lésions ont été manipulées.

Dès les premiers boutons

Il est donc nécessaire de prendre cette dermatose au sérieux, quel que soit son stade, et de mettre en place un traitement, plus encore lorsqu’elle est sévère ou qu’il y a un retentissement psychosocial important. Aucun lien n’existe toutefois entre l’intensité des lésions de l’acné et son retentissement psychologique. Rassurer en expliquant qu’un plan d’attaque ciblé en fonction des symptômes et de la sévérité de l’acné, comprenant des solutions médicamenteuses ou hormonale, a été défini par la Société française de dermatologie. Il commence dès l’apparition des premiers boutons par l’application de traitements locaux et de soins pour réguler la production de sébum et nettoyer la peau correctement.

Les anti-acnéiques locaux

Les topiques de l’acné – rétinoïdes et peroxyde de benzoyle – s’appliquent quotidiennement, de préférence le soir, au moins une demi-heure après avoir nettoyé son visage. Une faible quantité de produit est prélevée et étalée délicatement, sans frotter, en évitant le contour des yeux et de la bouche, comme le cou. L’utilisation conjointe d’un émollient est indispensable pour limiter l’irritation locale et favoriser l’observance. Une légère irritation et une aggravation temporaire de l’acné sont normales en début de traitement et ne doivent pas décourager. Si l’érythème est trop important, un espacement des applications et/ou une suspension de quelques jours sont à envisager.

Les rétinoïdes et le peroxyde de benzoyle sont photosensibilisants. En cas d’exposition solaire, il est donc indispensable d’appliquer régulièrement une protection solaire avec un indice de protection élevé et contenant des ingrédients non comédogènes. Par mesure de précaution, le médecin peut arrêter les traitements photosensibilisants pendant la période d’exposition. Conseillez alors de les reprendre le plus tôt possible au retour de vacances, sans attendre la poussée d’acné qui peut en plus être majorée par le stress de la rentrée.

Les anti-acnéiques oraux

Les cyclines sont à prendre au repas du soir avec un grand verre d’eau pour diminuer le risque de troubles digestifs. L’effet indésirable principal est la photosensibilisation. Le gluconate de zinc doit être pris à jeun, en évitant de consommer du pain complet, des légumineuses, des germes de soja et du maïs au repas suivant. L’isotrétinoïne obéit à des règles de dispensation strictes liées au risque tératogène (prescription et délivrance limitées à 30 jours et conditionnée par la présentation de la carte patiente, la mise en place d’une contraception et la négativité du test de grossesse, entre autres), au risque de dépression et aux effets indésirables biologiques (dyslipidémie, hépatite). L’isotrétinoïne est responsable d’une sécheresse cutanéomuqueuse très importante. Dans tous les cas, pour éviter les découragements, il est important de mentionner que le traitement sera long. En moyenne, il faut compter deux à trois mois pour obtenir un résultat visible. De plus, il faut rappeler que tous ces traitements doivent toujours s’accompagner de soins de peau quotidiens, et avec des produits adaptés.

Les soins d’hygiène et cosmétiques

Les soins d’hygiène pour, dans l’ordre, nettoyer, traiter les lésions de manière ciblée et hydrater la peau sont la base de la prise en charge de l’acné – à condition que les produits soient a minima non comédogènes et non allergisants, et, idéalement, formulés pour les peaux à tendance acnéique. Mieux vaut également privilégier ceux contenant des actifs anti-inflammatoires, cicatrisants et antibactériens, et ceux avec des prébiotiques ou des probiotiques pour rééquilibrer la flore cutanée. N’hésitez pas à proposer aussi des cosmétiques camouflant les lésions acnéiques : produits couvrants, sticks ou crèmes pour masquer un ou plusieurs boutons, maquillage, etc. Sans oublier de référencer des produits spécifiques de rasage et de soins de la barbe. Car l’acné touche majoritairement les garçons.