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A qui profitent les virus grippaux isolés par les médecins vigies ?

Publié le 30 avril 2011
Par Sylviane Le Craz, Géraldine Galan et Véronique Pungier
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Les virus grippaux ne sont pas brevetés et ne rapportent pas de royalties. Le profit est collectif. Grâce à cette absence de brevet, l’Organisation Mondiale de la Santé peut centraliser les souches en circulation et faire des recommandations pour la composition des vaccins antigrippaux.

Il y a quelques années, l’Indonésie a vivement protesté. En effet, principal foyer de virus grippaux aviaires A (H5N1), elle était donc le principal pourvoyeur des virus nécessaires à l’élaboration de vaccins pour les humains. Or, en cas de pandémie de grippe A (H5N1), elle était trop pauvre pour acheter le vaccin correspondant en grande quantité. Le gouvernement indonésien a donc réclamé des royalties sur les vaccins produits à partir des virus isolés en Indonésie. En attendant, il a suspendu la transmission à l’OMS des souches de virus grippaux indonésiens, perturbant ainsi la surveillance de la grippe aviaire et menaçant les règles en vigueur dans le monde scientifique.

Après des années de discussion, une ébauche de compromis « historique » vient d’être trouvée pour résoudre le problème épineux de la garantie d’un accès aux vaccins et aux antiviraux identique pour tous les pays, qu’ils soient ou non capables de produire ou d’acheter de grandes quantités de ces produits, en cas d’émergence d’une maladie grave.

Source : WHO, mars 2011.

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