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Quel est l’intérêt d’un régime pauvre en Fodmap ?

Publié le 11 février 2023
Par Alexandra Blanc et Nathalie Belin
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Les Fodmap désignent des saccharides fermentables : oligo­saccharides (fructanes et galactanes), disaccharides (lactose), monosaccharides (fructose) et polyols (sorbitol et autres édulcorants). Ce sont des sucres mal absorbés ou mal digérés dans l’intestin grêle et pouvant entraîner, par effet osmotique, un appel d’eau dans la lumière grêlique puis colique à l’origine d’une diarrhée. De plus, leur fermentation par les bactéries coliques est susceptible de produire des gaz à l’origine de flatulences, ballonnements et douleurs abdominales qui pourraient expliquer les symptômes des patients atteints d’un syndrome de l’intestin irritable (SII). Plusieurs essais cliniques ont montré l’efficacité d’un régime appauvri en Fodmap sur les symptômes du SII, en particulier la sévérité des douleurs abdominales et les ballonnements. Toutefois, plus récemment, deux études anglo-saxones, qui ont comparé un régime faible en Fodmap avec des recommandations nutritionnelles de bon sens (repas à heures régulières, en prenant le temps de bien mâcher et en veillant à la suppression de certains aliments : café, alcool, aliments de type choux, oignons, etc.), n’ont pas rapporté de différence significative à un mois concernant le soulagement apporté par ces deux régimes sur les symptômes des patients. Dans l’ensemble, un régime pauvre en Fodmap paraît néanmoins bénéfique chez certains patients et peut être essayé. Idéalement, il doit être encadré par une diététicienne, au moins sur ses deux premières phases : exclusion des principaux aliments pour abaisser la teneur en Fodmap entre 3 et 9 g/jour (la consommation moyenne en France étant de 19 g/jour) durant 3 à 4 semaines, puis réintro­duction progressive en sélectionnant le type d’aliment le mieux toléré et la dose minimale efficace. L’objectif étant d’éviter des carences (fer, calcium notamment) au long cours. A noter que les patients diminuant leur apport en gluten (blé, seigle et orge principalement) réduisent certains Fodmap contenus dans ces céréales.

Sources : Association française de formation médicale continue en hépatho­gastroentérologie ; The Journal of Nutrition, octobre 2021.

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