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Phytostérols : faut-il encourager une supplémentation ?
De quoi parle-t-on ?
Les phytostérols ou stérols végétaux sont naturellement présents dans les fractions riches en fibres et en lipides des végétaux. Les sources principales en sont des huiles végétales (maïs, colza, tournesol, etc.), des graines et oléagineux (lin, noix, amandes, par exemple), les légumineuses, des céréales complètes. Ces phytostérols peuvent également se trouver en moindre quantité sous une forme hydrogénée, appelée « phytostanols ».
Présentant une structure proche du cholestérol, les phytostérols et les phytostanols entrent en compétition avec lui au niveau de ses transporteurs dans la cellule intestinale, d’où leur capacité à diminuer son absorption. L’alimentation européenne apporte environ 160 à 360 mg par jour de phytostérols et de phytostanols.
Disposent-ils d’une allégation santé ?
La réglementation européenne autorise une allégation indiquant que les phytostérols (et les phytostanols) contribuent au maintien d’une cholestérolémie normale pour un apport d’au moins 800 mg par jour.
Des études ont montré qu’un apport de 1,5 à 2,4 g par jour, soit environ 10 fois plus que l’apport alimentaire, permet de réduire d’environ 10 %, à court et moyen termes (1 à 2 ans), le LDL-cholestérol après 2 à 3 semaines de prise avec un maintien dans le temps. Toutefois, les études relèvent une grande variabilité individuelle : 30 % environ des personnes sont non répondeurs.
Compléments alimentaires et aliments
L’effet hypocholestérolémiant des phytostérols s’ajoute à celui des statines ou de la levure de riz rouge. Les stérols végétaux sont présents dans des compléments alimentaires, seuls ou parfois associés à la levure de riz rouge ou des plantes (par exemple : Arterin Cholestérol, Ergystérol, Léro Phytostérols, Dimeol Q10) et des aliments « enrichis » (Danacol, ProActiv, etc.). Toute supplémentation doit a minima être associée à un suivi médical.
Qu’en disent les autorités de santé française ?
Dans un avis publié en 2014, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que si les phytostérols et, à un degré moindre, les phytostanols peuvent faire baisser le LDL-cholestérol, leur bénéfice global sur la prévention des maladies cardiovasculaires n’est pas démontré.
De plus, le rapport pointe un risque lié à l’augmentation des concentrations sanguines en phytostérols chez certaines personnes : certaines études montrent en effet une association entre teneurs plasmatiques élevées en phytostérols et risque athérogène.
Enfin, la consommation de phytostérols et de phytostanols interfère avec l’absorption des caroténoïdes : une diminution de la concentration sanguine en β-carotène est observée à partir de 1 dose de 1,1 g de phytostérol par jour. Or ce dernier possède notamment des propriétés antioxydantes elles-mêmes protectrices vis-à-vis du risque cardiovasculaire.
Phytostérols : quelles sont les précautions ?
Si la consommation d’aliments riches en phytostérols (huiles végétales, oléagineux, fruits et légumes en général), comme dans le régime méditerranéen, est recommandée, l’Anses n’encourage pas, en revanche, une supplémentation. Elle préconise un avis médical aux personnes souhaitant réduire leur taux de cholestérol afin de bénéficier de mesures hygiénodiététiques adaptées qui, elles, ont un impact prouvé en matière de prévention cardiovasculaire (outre les recommandations alimentaires, l’arrêt du tabac, l’augmentation de l’activité physique, la lutte contre la sédentarité, notamment).
Pour les personnes qui souhaitent néanmoins se supplémenter en phytostérols, il est préconisé d’enrichir son alimentation en fruits et légumes afin de compenser la baisse des caroténoïdes qui en découle. Pour cette raison, les phytostérols sont déconseillés chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les enfants.
Sources : « Évaluation du risque et du bénéfice liés à la consommation de produits alimentaires enrichis en phytostérols ou en phytostanols», avis de l’Anses, 2014 ; Jean-Marie Bard, Frédéric Fumeron, Jean-Michel Lecerf, « Les aliments fonctionnels contenant des phytostérols ou des phytostanols : quels bénéfices, quels risques ? », Pratiques en nutrition, 2016 ; Clickadoc.
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