One Health : 75 % des maladies émergentes ont une origine animale

Le CHAM (Convention on health analysis and management) 2021, qui s’est déroulé à Paris les 1^er et 2 octobre, était cette année consacré au concept One Health (Une seule santé). Dans le contexte de pandémie de Covid-19, ce concept d’intégrer santés humaine, animale, végétale et environnementale paraît de plus en plus une nécessité. En effet, comme l’a souligné Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) et intervenant au CHAM, 75 % des maladies émergentes ont une origine animale. Or, comme l’a expliqué Philippe Vermersch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), les médecins ne connaissent pas le concept de One health et n’ont finalement aucune relation avec les vétérinaires car médecins et vétérinaires fonctionnent en « silo ». De fait, Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, a insisté sur le fait que le concept de One Health doit s’appuyer sur la transdisciplinarité qui « va plus loin que l’interdisciplinarité ».

Antibiorésistance animale et humaine

L’antibiorésistance est devenue un problème mondial avec le passage des résistances des animaux aux humains. Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaire (SIMV), a expliqué que les prescriptions d’antibiotiques vétérinaires ont chuté de 70 % entre 1989 et 2019, passant de 1 360 tonnes d’antibiotiques à 422 tonnes.

La consommation humaine d’antibiotiques est loin d’avoir autant diminué. Pour autant, la Haute Autorité de santé (HAS) s’attaque de nouveau au sujet. Dominique Le Guludec, sa présidente, a mis en avant l’élaboration d’une série de fiches synthétiques préconisant le choix et les durées d’antibiothérapie les plus courtes possibles pour les infections bactériennes courantes de ville, mises en ligne le 27 août 2021 et destinées aux médecins ainsi qu’aux professionnels de santé dont les pharmaciens.