Manger à bon escient

« Moi qui me trouvais souvent quelques kilos en trop, j’ai toujours été intéressée par la diététique », se souvient Isabelle Vulvin. Un jour, son titulaire revient de Besançon enchanté de la formation en diététique et nutrition(1) qu’il a suivie. Ni une, ni deux, Isabelle « quitte » Bordeaux et ses trois enfants pour acquérir des connaissances en nutrition à l’autre bout de la France : « Ce n’est pas facile de partir si loin deux fois une semaine quand on n’a pas l’habitude de bouger, mais j’étais motivée. » Et courageuse. Se lancer dans l’obtention d’un diplôme universitaire sans disposer du bac n’est pas une mince affaire. Isabelle relève le défi, à l’issue d’une formation qu’elle juge scientifique, approfondie mais théorique. « En parallèle, j’ai lu des livres à la recherche d’une méthode qui ferait adhérer les gens aux principes de la diététique, explique la préparatrice. Il faut agir sur le qualitatif, car baisser les quantités ne marche pas à long terme. Quand on en a marre, on abandonne le régime et on reprend les kilos. »

Consultations pour tous

Après son premier DU de diététique, elle décide de se perfectionner avec un DU qui aborde la chrononutrition(2). Elle l’obtient avec la mention bien. La méthode consiste à « manger gras le matin, dense à midi et léger le soir ? ». Isabelle la teste sur elle et voit sa silhouette se transformer. Elle est alors convaincue de son efficacité et décide d’en faire profiter ses clients. Elle obtient l’accord de son titulaire pour dispenser des conseils en diététique à l’officine. « Il voulait les offrir aux patients dont la pathologie imposait des contraintes alimentaires, mais cela n’a pas marché. La plupart des demandes émanaient de clientes souhaitant maigrir, confie la préparatrice, et la gratuité des consultations n’a pas incité les clients cibles à s’investir durablement. » Ses consultations deviennent alors payantes et ouvertes à tous. La première consultation, d’une durée d’une heure, est à 35 €. Les suivantes, au tarif de 20 €€, durent 30 minutes. Baisses du taux de cholestérol permettant l’arrêt de traitements, pertes de poids significatives… Isabelle enregistre de belles victoires, même s’« il n’y a pas de règles quant au résultat, c’est le corps qui décide ! » Conseillère en diététique avec un statut d’auto-entrepreneuse, elle réalise ses consultations entre 12 h et 14 h et de 17 h à 19 h 30 dans la pharmacie, en parallèle de son métier de cadre préparatrice à temps plein. Sa clientèle s’étoffe par le bouche-à-oreille. « Certains font jusqu’à 60 km pour venir me voir », s’exclame-t-elle. Une source potentielle de nouveaux clients pour la pharmacie… Aujourd’hui, Isabelle souhaite passer son certificat de naturopathe, plus axé sur l’hygiène de vie et les compléments nutritionnels. « Mais je devrai ensuite effectuer mes consultations ailleurs », explique-t-elle. Le début d’une seconde carrière ?

(1) DU de diététique, nutrithérapie et nutraceutique, de la faculté de Besançon (25). Renseignements : sonia.girardot@univ-fcomte.fr ; Tél : 03 81 66 55 55.

(2) DU de nutraceutiques, aliments santé de la faculté de Dijon (21). Renseignements : http://fcpharma.u-bourgogne.fr ; Tél. : 03 80 39 34 96.

Isabelle Vulvin

Âge : 47 ans.

Formation : préparatrice en pharmacie, DU de diététique et nutrition, DU de nutraceutiques, aliments santé.

Lieu d’exercice : région bordelaise.

Ce qui la motive : le résultat. En consultation, l’une de mes clientes a perdu énormément de poids et je l’ai rebaptisée « ma médaille d’or » !

Si vous étiez un titulaire ?

Je serais un peu trop gentille et je pourrais parfois me laisser marcher sur les pieds…

Si vous étiez une cliente ?

J’attendrais le meilleur résultat, et si je ne l’obtenais pas, je reviendrais demander pourquoi !

Si vous étiez un médicament ?

Un comprimé de magnésium, qui calme la nervosité tout en redonnant de la vivacité.