Diététique Réservé aux abonnés

LES AIDES DIÉTÉTIQUES POUR MINCIR

Publié le 20 avril 2002
Mettre en favori

Du simple régime minceur à l’obésité qui guette, vos patients sont loin de tous avoir le même profil. Voici un guide pour faire face à la plupart des cas, tout en proposant des solutions adaptées, pétries de bon sens.

Comprendre le surpoids

La notion de « poids idéal » est subjective. Se sentir bien dans sa peau est l’objectif à fixer avant tout.

Le juste poids

Le juste poids est également une notion médicale définie par l’indice de masse corporelle (IMC). Les valeurs normales se situent entre 19 et 24 chez la femme et 20 et 25 chez l’homme. Un IMC entre 25 et 30 correspond à une surcharge pondérale. Au-delà de 30, on parle d’obésité.

Pour mesurer l’obésité abdominale (ou adiposité abdominale), les cliniciens s’appuient sur la mesure du tour de taille ou sur le rapport du tour de taille sur le tour de hanche.

Un tour de taille supérieur à 100 -102 cm chez l’homme et 88-90 cm chez la femme caractérise une obésité abdominale.

Le rapport tour de taille/tour de hanche doit être inférieur à 0,8 chez la femme et à 1 chez l’homme. Son calcul est cependant un moins bon reflet de la graisse abdominale viscérale que la simple mesure du tour de taille.

Cette classification ne s’applique pas au sujet âgé de plus de 65 ans.

Chez les enfants, l’IMC augmente normalement pendant la première année de la vie puis diminue spontanément jusqu’à l’âge de six ans avant d’augmenter à nouveau : c’est le rebond d’adiposité. La précocité de l’augmentation de l’IMC marque un risque d’évolution vers l’obésité.

Publicité

Les facteurs de risque

Il est souvent plus facile d’éviter de prendre du poids que d’en perdre. Les sujets à risque doivent être vigilants.

Différents facteurs entrent en jeu.

– L’hérédité (parents du premier degré atteints d’obésité).

– Les enfants présentant un rebond précoce d’adiposité avant l’âge de six ans.

– Les changements de rythme de vie, une mutation, un licenciement, le chômage, un divorce, un deuil…

– L’arrêt de l’activité sportive.

– La grossesse.

– La ménopause, du fait des variations hormonales associées souvent à une baisse d’activité.

– L’arrêt du tabac.

– La prise de neuroleptiques, de lithium, d’antidépresseurs tricycliques, de carbamazépine, d’antihistaminiques H1, de contraceptifs, de progestatifs de synthèse ou de corticoïdes pendant plus de dix jours.

– Une maladie pouvant être aggravée par un surpoids (diabète).

– Une prise de poids rapide (supérieure à 5 % du poids habituel).

– Une maladie endocrinienne : hypothyroïdie, syndrome de Cushing (hyperproduction de glucocorticoïdes par la corticosurrénale).

L’ABC de la diététique

Trop, c’est trop. Les Français consomment trop de lipides (viandes, fromages, frites, graisses cachées des pâtisseries), trop de protéines animales, trop de sucres et trop de sel.

Prôner l’équilibre

Une alimentation équilibrée doit quotidiennement apporter 2 100 kcal à l’homme, 1 800 kcal à la femme ou 3 000 kcal pour l’homme et 2 200 kcal pour la femme si l’activité physique est importante.

Une journée alimentaire équilibrée apporte 55 % de glucides, 30 % de lipides et 15 % de protéines.

La règle consiste à manger de tout en quantité suffisante, en piochant par ordre d’importance dans les sept familles d’aliments.

1° Les céréales, pommes de terre et légumes secs permettent d’apporter des glucides d’assimilation lente et des protéines végétales.

2° Les légumes verts assurent un apport de vitamines, de minéraux, d’oligoéléments et de fibres.

3° Les fruits assurent l’apport de fructose.

4° Les laitages, riches en calcium, permettent également d’apporter des protéines animales. Le lait est le seul aliment capable de se substituer à la viande, le contraire est faux.

5° Les viandes, poissons, charcuteries, oeufs assurent un apport de protéines animales.

6° Les matières grasses (beurre, crème et saindoux, lipides d’origine animale) sont une source importante de vitamine A, mais ils possèdent toutefois une haute teneur en acides gras saturés. Mieux vaut privilégier les huiles et les margarines végétales riches en graisses mono- et polyinsaturées.

7° Les sucres rapides fournissent un stock énergétique rapidement disponible. Leur consommation entraîne la sécrétion d’insuline, responsable de la fabrication des graisses de réserve.

Les règles d’or pour mincir

Réduire l’apport calorique : 1 200 à 1 500 kcal/jour (consulter une table des valeurs caloriques alimentaires).

– Faire trois repas par jour, à heures régulières.

– Manger lentement : la sensation de satiété ne se produit que 20 à 30 minutes après le début du repas, lorsque les aliments arrivent dans l’intestin.

– Privilégier les aliments les moins énergétiques.

– Préférer les aliments riches en protides à ceux riches en glucides.

– Réserver les lipides à l’accommodation des plats : pas plus d’une cuillère à soupe d’huile par jour en période de régime.

– A bannir : les viandes en sauce, la charcuterie, les grillades de porc, les côtelettes d’agneau, les fritures, les pâtisseries, les gratins.

– Boire 1,5 l d’eau par jour, plutôt en dehors des repas.

– Préférer la cuisine vapeur plutôt qu’à l’eau.

– Penser aux épices, condiments, aromates, jus de citron, sauce de soja pour aromatiser…

– Oublier les grignotages.

– Faire du sport (vélo, course, marche…), si possible trois fois par semaine, pendant au moins 45 minutes à chaque fois.

– Déjouer les pièges : régime trop restrictif, être trop pressé, craquer lors des paliers, se fixer des objectifs irréalistes, ne pas faire d’activité physique.

– Traquer les graisses cachées.

A chaque profil ses conseils

De l’enfance jusqu’à l’âge d’être grand-parent, et selon le sexe les facteurs de risque et les conseils évoluent.

L’enfant

Un enfant sur dix est obèse dans les pays industrialisés. Le surpoids de l’enfant peut avoir des conséquences sur sa santé : hypertension, troubles du métabolisme, troubles orthopédiques, respiratoires, cutanés…

Facteurs de risque

– Temps important passé devant la télévision.

– Absence d’activité physique.

– Mauvais résultats scolaires.

– Manque de sommeil.

– Réponse systématique de la mère aux besoins affectifs du nourrisson par de la nourriture.

– Utilisation trop précoce de lait de vache demi-écrémé.

– Passage trop rapide à une alimentation solide et à deux rations de viande par jour.

– Apport énergétique trop important (surconsommation lipidique et protidique, apport de glucides « complexes » insuffisants).

– Absence de petit déjeuner mais déjeuner ou dîner trop copieux.

– Remplacement des trois repas quotidiens par des grignotages répétés.

Vos conseils

– Avant 3 ans, l’excès de poids ne doit être traité que si les parents sont obèses ou si l’excès de poids est extrême.

– Rappeler aux parents que les régimes restrictifs sont à bannir. Ils entraînent une fonte musculaire importante, des carences en vitamines, protéines, minéraux, un risque de troubles du comportement comme l’anorexie ou la boulimie.

– Privilégier le petit déjeuner.

– Prendre les repas à heure fixe.

– Débuter les repas par un aliment rassasiant et peu adipogène (féculent + légume vert).

– Réduire l’apport lipidique et favoriser un apport protéique mixte (animal et végétal) et riche en fibres.

– Autoriser les desserts sucrés en fin de repas : le moment de prise limite leur assimilation.

– Proscrire les boissons sucrées.

– Manger assis, à table, sans télévision.

– Apprendre à mastiquer lentement.

– Eviter les grignotages.

– Proposer un fruit et/ou un laitage au goûter.

– Préconiser pour les enfants d’âge scolaire en surpoids au moins 6 à 7 heures d’activité physique par semaine.

La femme enceinte

Au terme de la grossesse, la prise de poids de la femme enceinte est de 12,5 kg en moyenne : 300 g par semaine au cours des quatre premiers mois puis 450 g par semaine jusqu’à la 28e semaine. A partir de là, elle ralentit à 400 g par semaine jusqu’à l’accouchement.

Chez la femme obèse, les complications obstétricales sont importantes : toxémie gravidique, thrombophlébites, prolongation de la durée de l’accouchement, bébé trop gros. La grossesse n’est pourtant pas le meilleur moment pour faire maigrir une femme obèse.

Vos conseils

Pendant la grossesse

– La prise de poids doit être limitée à 6-7 kg chez la femme en surpoids.

– Le régime ne doit pas apporter moins de 1 500 kcal sinon il peut élever les risques d’hypotrophie foetale.

– Il ne doit pas être supplémenté en protéines dont l’excès (plus de 25 % de la ration énergétique globale) serait néfaste pour le foetus : naissance prématurée, mort néonatale.

– Privilégier les apports en glucides, d’index glycémique bas. Le glucose constitue en effet le principal carburant énergétique.

– Consommer du poisson, des huiles et du beurre en quantité suffisante, des aliments riches en folates (huîtres, agrumes), vitamine D (foie de veau, sardine, hareng, oeuf), calcium (laitages) et fer (viande rouge).

Après la naissance

Un an après l’accouchement, 30 % des femmes ont reperdu les kilos qu’elles avaient pris, 56% gardent entre 200 g et 5 kg et 14 % plus de 5 kg.

L’âge avancé, un IMC de départ élevé, une prise de poids importante lors des grossesses précédentes renforcent la difficulté.

A charge pour la jeune maman de :

– faire du sport ;

– adopter une bonne hygiène alimentaire ;

– allaiter, si elle le peut, tout en s’assurant des apports accrus en protéines et calcium en optant pour des produits laitiers pauvres en matières grasses.

L’homme

La graisse corporelle est dans la partie haute du corps. On parle d’obésité androïde. Cette graisse peut entraîner diabète, hypertension artérielle ou infarctus du myocarde. La graisse du ventre est aussi la première à fondre. Les hommes maigrissent donc plus vite que les femmes.

Vos conseils

– Rester zen : des stress répétés déclenchent la sécrétion d’hormones corticoïdes à l’origine du tissu adipeux viscéral.

– Eviter l’alcool.

– Ne pas fumer.

– Manger peu gras.

– Sport au moins trois fois par semaine.

Le sujet âgé

L’obésité entraîne moins souvent des complications chez le sujet âgé que chez le sujet jeune. Elle ne fait « que » doubler le risque de diabète et n’a pas d’incidence sur la cholestérolémie après 65 ans.

Vos conseils

– Après 70 ans, maigrir n’a d’intérêt pour la santé que si le surpoids cause un problème grave : difficultés locomotrices ou respiratoires.

– Régime peu restrictif : inf à 1 200 kcal par jour.

Les aides diététiques

Plusieurs types de régimes sont distingués en fonction du poids à perdre.

– Le régime hypocalorique apporte 1 200 à 1 500 kcal par jour et permet une perte de poids de quelques kilos.

– Le régime hypocalorique hyperprotidique (par substituts de repas) est à adopter en cas de surpoids ou d’obésité simple, avec un suivi médical.

– Le régime à très basses calories, correspondant à un apport minimal de 500 kcal/jour (diète protéinée), s’adresse aux patients devant impérativement perdre rapidement du poids. Il nécessite un suivi médical.

L’enquête alimentaire

Avant tout, écartez toute pathologie cardiaque, rénale, hépatique, dépression, infections, diabète, femmes enceintes, allaitantes et sujets de moins de 16 ans ou de plus de 65 ans.

– Détectez les troubles du comportement alimentaire.

– Identifiez la sévérité du surpoids : si la surcharge pondérale dépasse 5 kilos, l’avis d’un spécialiste est requis.

Les questions à poser

– Combien de repas faites-vous par jour ?

– Combien de plats mangez-vous ?

– Combien de temps restez-vous à table ?

– Combien de collations prenez-vous ?

– Avez-vous déjà fait des régimes ?

– Dans quelles circonstances avez-vous pris du poids ?

– Pratiquez-vous une activité physique ?

– Quels sont vos goûts ?

Les substituts de repas

D’après une directive européenne de 1996 et un arrêté de 1998, les substituts de repas remplacent, dans le cadre d’un régime hypocalorique, un ou plusieurs repas. Ils sont utilisés dans un régime équilibré à 1 000 kcal au maximum par jour et doivent apporter 200 à 400 kcal par prise. Ils contiennent jusqu’à 55% de glucides, 15 à 18% de lipides et 25% de protides. Leur teneur en vitamines (A, B1, B2, C) et minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer) couvre au moins 30% des apports journaliers recommandés. Ils renferment des fibres à l’effet anorexigène.

Comment les choisir ?

Le rapport calories/gramme de protéines est primordial.

– Entre 5 et 8, la perte de poids est rapide mais la faim risque de se manifester dans les heures qui suivent le repas.

– Entre 9 et 13 c’est l’inverse qui se produit, donc c’est la zone à rechercher.

– Au-delà de 14 les substituts sont à éviter en raison de l’excès de calories.

Comment les utiliser ?

Il existe trois phases consécutives ou indépendantes à accompagner d’une hydratation suffisante (au moins 1,5 litre d’eau par jour).

– Une première phase dite d’attaque permet de rompre avec les habitudes alimentaires. Elle consiste à consommer uniquement des substituts pendant 4 à 6 semaines sous suivi médical strict.

L’objectif : perdre 5 à 10 kilos. Un risque de rebond à l’arrêt du traitement existe.

– Une seconde phase dite « de croisière » utilise les substituts dans le cadre d’une alimentation variée : un substitut en remplacement du déjeuner et/ou du dîner accompagné d’un fruit ou de légumes. Elle dure une à deux semaines.

L’objectif : perdre 2 à 3 kilos.

Il est possible de passer directement à cette étape pour des patients ayant peu de poids à perdre.

– Une troisième phase dite « de contrôle » sollicite en usage intermittent des substituts pour compenser des excès, pour stabiliser le poids. Il suffit de prendre un substitut en remplacement d’un seul repas.

En phase 2 et 3, une collation (pomme + fromage blanc à 0 %) peut être prise dans l’après-midi et dans la matinée.

Quels sont les effets indésirables ?

Des troubles digestifs peuvent se manifester du fait de la teneur des produits en polyols : diarrhées, ballonnements.

La réglementation européenne souhaite d’ailleurs qu’au-delà d’un apport de 20 g de polyols par jour le risque d’effet laxatif soit mentionné.

Quels sont leurs atouts ?

– Les substituts sont adaptés d’un point de vue nutritionnel aux impératifs de l’amaigrissement.

– En simplifiant la préparation des repas, ils facilitent l’observance.

– Ils sont pratiques pour les personnes actives, pour éviter de sauter un repas, pour remplacer un sandwich, pour compenser un excès.

Quels sont leurs points faibles ?

– Ils n’aident pas à améliorer l’alimentation au quotidien.

– L’absorption rapide des glucides conduit en réaction à une sécrétion d’insuline avec risque d’hypoglycémie une à deux heures après l’ingestion.

– A l’arrêt, on peut se trouver démuni, frustré.

– La plupart des substituts sont sous forme liquide. Or, le fait de mâcher procure une sensation de satiété.

– Une lassitude peut s’installer vis-à-vis du substitut, rendant la nourriture encore plus désirable.

Vos conseils

– L’idéal serait de ne pas remplacer sans avis médical plus de un repas par un substitut.

– Croquer en plus une pomme ou une tomate.

– Manger un peu de fromage blanc pour compléter l’apport protidique.

– Varier les saveurs.

La diète protéinée

La perte de poids se fait aux dépens de la graisse en excès tout en respectant la masse musculaire. Une absence d’obésité (IMC inférieur à 30) déconseille le recours à une diète protéinée.

Pour qui ?

– Des patients modérément obèses dont le surpoids entraîne des problèmes de santé : hypertension, arthrose, diabète.

– Des patients obèses (IMC supérieur à 3o).

– Avant une opération, lorsque le surpoids rend une anesthésie dangereuse.

Quelles sont les contre-indications ?

– Les enfants et adolescents.

– Les femmes enceintes ou allaitantes.

– Les sujets de plus de 65 ans.

– Les désordres comportementaux (abus de drogues, alcool, anorexie).

– La goutte, les lithiases rénales.

– Une porphyrie.

– Des maladies évolutives graves.

– Des artériopathies cérébrales.

– Des maladies hépatiques et rénales.

– Un diabète de type 1.

– Des hémopathies et cancers.

– Des désordres électrolytiques.

– Des maladies cardiovasculaires (infarctus, angine de poitrine, arythmies cardiaques).

– Un syndrome de Cushing ou un traitement par les corticoïdes.

Comment instaurer la diète ?

L’instauration par un médecin est impérative.

Un bilan sanguin est réalisé, au moins à l’instauration. Un électrocardiogramme l’accompagne à partir de 40 ans.

Comment se déroule-t-elle ?

– La phase active n’utilise que des sachets (diète protéinée pure à 650 kcal) ou introduit une protéine animale à l’un des repas (diète protéinée mixte à 800 kcal). La diète totale permet une perte de poids très rapide : 2 à 4 kilos dès la première semaine. Comme dans tout régime pauvre en glucides, un surplus d’eau et de sel est évacué dans les urines dès la première semaine. Lors du retour à une alimentation normale, l’organisme récupère donc ces volumes d’eau et de sel, ce qui représente environ un kilogramme.

Le faible apport glucidolipidique de cette phase conduit au catabolisme des triglycérides et à la formation de corps cétoniques, anorexigènes et psychostimulants. Après 48 à 72 heures, la sensation de faim disparaît.

Une diète totale doit durer au moins 3 semaines, sans excéder en principe 4 semaines.

– La phase de transition (1 200 kcal) consiste à réintroduire progressivement les aliments par groupe et à diminuer le nombre de sachets.

– La phase de stabilisation (1 600 kcal) consiste à mettre en place des changements d’habitudes alimentaires ou de mode de vie.

Quelle supplémentation est nécessaire ?

– Potassium : l’apport dépend de la teneur en potassium des sachets et de la kaliémie. Il doit être de 5 à 8 g par jour.

– Sodium : les régimes sont hypovolémiants et provoquent des chutes de tension. Entre 3 et 6 g de sodium par jour permettent d’éviter l’hypotension orthostatique.

– Calcium : la cétose favorise le catabolisme osseux.

– Magnésium : en cas de nervosité importante, de crampes.

– Fer après dosage de la ferritine chez la femme, en cas de carence.

Quels sont les effets indésirables ?

– Halitose en début de traitement.

– Constipation et/ou poussée hémorroïdaire.

– Nausées, douleurs abdominales, diarrhées.

– Lithiase biliaire.

– Hyperuricémie, crise de goutte, lithiase urique.

– Hypoglycémie.

– Hypotension orthostatique.

– Irrégularité menstruelle, baisse de la libido.

– Perte de cheveux, sécheresse de la peau.

– Frilosité.

– Maux de tête, difficultés de concentration.

– Crampes musculaires.

Quels sont ses atouts ?

– Diminution du cholestérol, des triglycérides et de l’hypertension artérielle.

– Normalisation possible d’un diabète de type II.

– Perte de poids très rapide, 3 à 4 kg la première semaine puis 2 kg en moyenne par semaine.

– Protection de la masse maigre.

– Amélioration des apnées du sommeil.

– Forme physique satisfaisante.

Quels sont ses points faibles ?

– La diète correspond à un comportement de restriction pouvant conduire à des attitudes compulsives face à la nourriture.

– Il est tentant de poursuivre ce régime, sans suivi médical.

Vos conseils

– Boire 2 litres d’eau par jour pour son effet anorexigène et faciliter l’élimination d’acide urique.

– La prise de 30 à 60 g de glucides par jour permet de réduire les risques d’hypotension et de limiter la dégradation protéique destinée à la néoglucogenèse. Elle diminue cependant la perte pondérale de 1 à 2 kg.

– Manger des fibres pour éviter la constipation.

– Les substituts choisis doivent apporter 2 à 10 g par jour d’acides gras essentiels, sinon prendre une cuillère à café d’huile de colza, de noix ou de soja pour leur richesse en acides linoléique et alphalinolénique.

Trois questions au… Docteur Jacques Fricker

Médecin nutritionniste à l’hôpital Bichat (Paris)

Que pensez-vous des diètes hyperprotéinées ?

La diète protéinée est un moyen efficace à court terme de perdre du poids tout en limitant la perte de masse maigre. Une femme peut espérer perdre 4 à 7 kg le premier mois, et un homme 5 à 8 kg. Elle s’adresse à un patient dont l’IMC est supérieur à 30. Elle n’a d’intérêt que dans le cadre d’un suivi à moyen et long terme. Sinon, il y a un risque d’effet Yo-yo. Des études américaines ont démontré qu’il fallait intégrer un maximum de vrais aliments protéinés (poisson, jambon blanc, volaille) et conserver des légumes.

D’une part, les résultats s’avèrent identiques à court terme, avec, à long terme, moins de risque de compulsion et de reprise de poids. D’autre part, la vie avec les proches est rendue plus agréable. Les sachets hyperprotéinés peuvent aussi remplacer certains repas en fonction du mode de vie du patient. Ils doivent alors constituer un outil et non un dogme. L’utilisation qui en est faite est parfois gênante. Une personne qui n’a que 3 kg à perdre ne doit en aucun cas suivre une diète.

Comment conseillez-vous les substituts de repas dans votre pratique quotidienne ?

Je propose le sachet comme une des nombreuses façons de manger sur le pouce lorsqu’une personne ne dispose que de 10 minutes pour son repas. Certains médecins l’utilisent également lorsqu’un patient a besoin de s’extraire des aliments. Il ne s’agit que d’une phase temporaire.

Par ailleurs, la présence de légumes doit toujours être maintenue dans l’alimentation.

Que pensez-vous des compléments alimentaires et des nouveaux « cafés minceur » ?

Certains compléments alimentaires sont nécessaires en cas de diète protéinée :

– le potassium, surtout si la personne mange peu de légumes et en l’absence de contre-indications thérapeutiques ;

– les complexes vitaminiques couvrant 100 % des apports journaliers recommandés ;

– le magnésium en cas de crampes ;

– une supplémentation en fer, éventuellement nécessaire chez la femme après dosage de la ferritine.

En revanche, je ne vois pas d’intérêt à utiliser un prétendu « café minceur » par rapport à un café classique.

Communiquez ! Programme minceur : des idées larges

La meilleure période pour communiquer sur le thème de la minceur c’est… tout le temps.

Le terme de régime n’est plus à la mode. Préférez-lui les notions de « programme minceur » ou de « méthode minceur » et mettez en place un rayon diététique permanent.

Côté vitrine

En vitrine, le message doit être sérieux afin que le client ait envie d’entrer dans l’officine.

Disposez un tabouret sur lequel sont posés un maillot de bain, un mètre de couturière et une bouteille d’eau. Ajoutez autour une corde à sauter, une paire de rollers et un pèse-personne…

Vos messages :

– « A l’approche de l’été, quelle méthode minceur adopter ? Votre pharmacien vous conseille… »

– « Pour perdre du poids progressivement et ne jamais en reprendre, quel programme minceur adopter ? Demandez conseil à votre pharmacien ».

– « La méthode minceur est un programme qui favorise la fonte des kilos superflus en gardant l’équilibre… Votre pharmacien vous conseille. »

Disposez des affiches de couleur avec des conseils associés.

– Les principes de base : boire beaucoup, faire de l’exercice, avoir une nourriture équilibrée et… persévérer.

– Les aides au régime : les pauses légères, les prêts-à-consommer, les crèmes instantanées, cure d’attaque et d’entretien se relaient pour mieux mincir.

Proposez des produits sous les affiches.

Côté linéaire

Jouez sur les effets de masse et faites bien la distinction entre les diètes protéinées, les substituts de repas et les encas hypocaloriques avec des stop-rayon mentionnant les objectifs de perte de poids liés à chaque type de produit.

Dans le module voisin, placez les tisanes minceur, les gélules de plantes diurétiques, les crèmes anticellulite, les balances.

Les affiches de la vitrine peuvent aussi être reprises dans cet environnement

Placez une balance impédancemètre non loin du rayon en interpellant : « Déterminez votre masse grasse corporelle » ou « Calculez votre indice de masse corporelle ».

Côté argumentaire

La balance dans l’officine peut être un bon point de départ.

L’achat spontané de compléments nutritionnels, de produits de phytothérapie doit faire rebondir sur des conseils diététiques : journée minceur, substituts de repas.

Les clients ont besoin d’informations et de suivi. Remettez-leur des fiches conseil sur l’apport calorique journalier, des idées de menus…

L’animation par une conseillère diététicienne représente un tremplin intéressant. Sa venue est annoncée aux clientes 15 jours à l’avance. Prévoir des cartons d’invitation et une annonce dans la vitrine. Insistez sur le conseil personnalisé qu’elle prodigue.

Formez un ou plusieurs membres de l’équipe en organisant « la journée de la minceur ou du goût ». Au menu de cette journée : un petit stand où trouver des produits à déguster, des informations sur l’équilibre alimentaire, les régimes, les substituts de repas, les hyperprotéinés.

N’hésitez pas à proposer en plus de la vente de sachets, cannettes ou barres, des produits complémentaires à bon escient : les draineurs, indispensables pour leur effet diurétique ; les crèmes minceur qui rendent la peau plus ferme.

Virginie Acket. Avec la collaboration d’Annie Carrier, responsable merchandising chez Alliance Santé

Pour en savoir plus

Internet

Obesity-diet

http://www.obesity-diet.com

Ce site aborde la question de l’obésité sous toutes les coutures : régimes, complications, chirurgie digestive et plastique, médicaments. Il propose également de déterminer l’IMC et regorge de conseils.

Obesité

http://www.obesite.com

Tous les points touchant de près ou de loin à l’obésité sont passés en revue. Risques, inconvénients, moyens médicaux à mettre en oeuvre ne sont qu’un petit échantillon des nombreuses rubriques abordées.

Associations

Cerin

89, rue d’Amsterdam, 75008 Paris. Tél. : 01 49 70 72 20. Fax : 01 42 80 64 13. E-mail : http://www.cerin.org

Le Centre de recherche et d’informations nutritionnelles (Cerin) est animé par une équipe pluridisciplinaire de médecins, pharmaciens, biologistes, diététiciens et nutritionnistes. Il propose des programmes de recherche, de formation et d’information en nutrition.

Livres

Le Nouveau Guide du bien-maigrir

Dr Jacques Fricker, Editions Odile Jacob

Cet ouvrage de poids aborde les complications du surpoids, l’anorexie, la boulimie, la phytothérapie, les compléments alimentaires, l’orlistat, la sibutramine, les substituts de repas et les régimes. 550 pages pour que le patient puisse lire en fonction de ses besoins.

Maigrir vite et bien

Dr Jacques Fricker, Editions Odile Jacob

Ce livre propose une méthode pour maigrir vite à l’aide d’aliments tout en sachant intégrer de façon opportune les substituts et les sachets hyperprotéinés.

Evaluer la masse grasse

C’est désormais chose possible grâce aux balances impédancemètres. Le courant de faible intensité qui parcourt le corps pénètre librement les fluides contenus dans le tissu maigre du fait de la teneur en eau et en électrolytes. En revanche, il lui est difficile de traverser les tissus adipeux qui sont de mauvais conducteurs.

L’impédancemétrie permet donc de déterminer la quantité d’eau du corps et, par déduction, la masse grasse dont la normale est de 20 à 25 % chez la femme et 10 à 15 % chez l’homme. Selon les modèles, ces balances affichent le poids total et le pourcentage de masse grasse ou le poids total et la répartition en kilogrammes entre la masse maigre et la masse grasse.

Où se cachent les protéines ?

– 170 g de poisson = 30 g de protéines.

– 150 g de viande = 30 g de protéines, à condition de choisir des morceaux peu gras.

– 30 g de fromage = 7 g de protéines et autant de graisses cachées.

– 1 verre de lait = 6,5 g de protéines.

– 1 oeuf = 6,5 g de protéines.

– 1 yaourt = 4 g de protéines.

– 100 g de maïs doux = 3 g de protéines.

– 100 g de riz cuit = 2,3 g de protéines.

– 100 g de germes de blé = 2 g de protéines.

Cas de comptoir

Marie-Pierre a souvent de grosses fringales. Que lui conseillez-vous ?

L’important est d’apporter de l’énergie sans déclencher de sécrétion d’insuline au niveau pancréatique. Il est donc judicieux de conseiller des protéines, associées ou non à des aliments riches en fibres, comme collation lorsque la fringale survient : 100 g de fromage blanc et quelques fraises ou un yaourt 0 % et une pomme ou un verre de lait et une demi-banane ou deux ou trois cornichons et une tranche de jambon.

Sur son lieu de travail, elle peut également emporter des barres hyperprotéinées.

Modifier les habitudes

Les courses

– Les faire après avoir mangé.

– Faire une liste.

Se fixer des principes

– Limiter la prise de certains aliments.

– Faire de l’exercice au lieu de prendre une collation, lorsque l’envie s’en fait ressentir.

– Mettre tous les aliments hors de vue, tous au même endroit.

L’art de la table

– Ne pas laisser de plat sur la table.

– Prendre des plats et ustensiles plus petits.

– Essayer de ne pas rester à table trop longtemps après les repas.

– Eviter de garder les restes pour ne pas être tenté.

Durant les vacances et lors des réceptions

– Boire moins de boissons alcoolisées.

– Prévoir ce que l’on va manger avant une réception.

– Manger une collation basse calorie avant la réception.

– Ne pas se décourager au moindre écart.

Manger avec mesure

– Poser la fourchette entre chaque bouchée.

– Bien mâcher avant d’avaler.

– Prévoir une pause au milieu du repas.

– Ne pas regarder la télévision ou lire en mangeant.

– Ne pas se resservir.

Cas de comptoir

Sonia veut perdre du poids, mais elle est souvent invitée à des cocktails ou des repas d’affaires. Que lui conseillez-vous ?

Avant la sortie, Sonia peut prendre une légère collation. Pendant, elle doit privilégier les boissons non alcoolisées : jus de tomate, citron pressé, eau aromatisée. Si elle ne peut pas faire autrement, elle doit préférer le champagne brut (les autres sont trop sucrés) ou le vin blanc aux autres boissons alcoolisées. Le lendemain, elle peut s’organiser une « journée minceur », à base de substituts de repas.

Les encas hyperprotéinés hypocaloriques

Ils sont appauvris en glucides et/ou lipides, c’est-à-dire que la teneur en glucides assimilables et en lipides doit être au plus égale à 50 % de celle des aliments courants correspondants. Ils doivent être riches en protides pour que le rapport valeur calorique des protides sur valeur calorique du produit soit supérieur à un tiers.

Ils doivent apporter au moins 7,5 g de protéines pour 100 calories totales.

A base de produits laitiers écrémés et de protéines de soja, ils apportent des protides évitant toute carence en acides aminés.

Ils s’utilisent en complément d’un repas léger, ou comme collation en cas de fringale.