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La vitamine D

Publié le 4 septembre 2021
Par Nathalie Belin
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L’essentiel des apports en vitamine D est assuré par une synthèse cutanée lors de l’exposition de la peau aux rayons ultraviolets (UV).

De quoi s’agit-il ?

• La vitamine D est une vitamine liposoluble dont l’apport est satisfait en petite partie par l’alimentation et pour 80 à 90 % par une production endogène résultant de l’exposition aux UV B.

• Dans l’alimentation, la vitamine D existe sous deux formes : la vitamine D2 (ergocalciférol), présente dans les végétaux, et la vitamine D3 (cholécalciférol) d’origine animale. En France, les principaux aliments contributeurs à son apport sont les poissons gras (hareng, morue, flétan, sardine, etc.) et les produits laitiers.

• La synthèse cutanée de la vitamine D, à partir du cholestérol, varie en fonction de la latitude du lieu de vie, de la saison, de l’âge et de la pigmentation de la peau notamment (synthèse moins efficace chez les personnes à peau foncée).

• La vitamine D est à la fois stockée et relarguée par le foie, les muscles et le tissu adipeux sous la forme de 25-hydroxyvitamine D qui peut être dosée dans le sang. Celle-ci est transformée en forme active (1,25-dihydroxyvitamine D) par le rein.

Quelles sont ses propriétés ?

• La vitamine D intervient dans la minéralisation osseuse via le maintien d’un taux de calcium et de phosphore suffisant dans le sang : une carence est à l’origine de rachitisme, d’ostéomalacie et de douleurs musculaires diffuses. Elle pourrait jouer un rôle dans la prévention de pathologies comme le diabète, les maladies auto-immunes ou cardiovasculaires. Elle agit également sur le système immunitaire en stimulant notamment l’activité des macrophages : une association entre de basses concentrations en vitamine D et la mortalité par le Covid-19 a été mise en évidence.

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• Les principales allégations retenues pour la vitamine D sont : le maintien d’une minéralisation optimale des tissus (os, cartilage et dents), de la fonction musculaire, du processus de division cellulaire et du fonctionnement normal du système immunitaire.

Quels sont les apports recommandés ?

• Une exposition au soleil en fin de matinée ou l’après-midi de 15 à 20 minutes des mains, des avant-bras et du visage, assure l’apport journalier en vitamine D nécessaire pour couvrir les besoins d’un adulte en bonne santé, soit 15 µg ou 600 UI par jour (référence nutritionnelle pour la population). Les besoins sont notamment plus importants chez les jeunes enfants, les personnes âgées, celles à peau mate ou les femmes enceintes et allaitantes. Selon le cas, une supplémentation est proposée en automne-hiver ou toute l’année.

• En mai 2020, l’Académie nationale de médecine recommandait un apport systématique de 800 à 1 000 UI par jour dès confirmation du diagnostic du Covid-19.

• Chez les personnes à risque ostéoporotique, un apport d’au moins 800 UI par jour est préconisé et réduit le risque de fractures et de chutes.

Quel risque en cas de surdosage ?

• A forte dose, la vitamine D peut induire une hypercalcémie et une hyperphosphatémie à l’origine d’une insuffisance rénale irréversible ou d’une insuffisance cardiaque. Des cas de surdosage chez l’enfant ont été signalés, notamment lors du passage d’une forme médicament à un complément alimentaire dont les concentrations peuvent être élevées (jusqu’à 1 000 UI/prise). L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande de privilégier la prise de médicaments chez l’enfant.

• La limite supérieure de sécurité (au-delà de laquelle des effets indésirables peuvent survenir) est fixée à 100 µg par jour chez l’adulte. La teneur maximale journalière recommandée dans les compléments alimentaires, selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), est de 50 µg (2 000 UI).

Sources : « Vitamine D : pourquoi et comment assurer un apport suffisant ? », Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), janvier 2021 ; « Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux », Anses, mars 2021 ; « La supplémentation en vitamine D en France chez les patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose : données récentes et nouvelles pratiques », Revue du rhumatisme, 2019 ; « La supplémentation en vitamine D chez l’adulte : doit-on changer nos pratiques ? », La Revue du praticien, février 2018 ; « Vitamine D chez l’enfant : recourir aux médicaments et non aux compléments alimentaires pour prévenir le risque de surdosage », ANSM, janvier 2021 ; Guide des interactions médicamenteuses, Prescrire.

À SAVOIR

– Plus de 70 % de la population adulte présente une insuffisance en vitamine D. Une supplémentation systématique en hiver est parfois proposée.

– Les compléments alimentaires ciblant les défenses immunitaires renferment souvent des probiotiques ou des plantes associées à de la vitamine D et parfois d’autres micronutriments (dont le zinc).

– Les laxatifs lubrifiants réduisent l’absorption de la vitamine D.