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Jean-François Mattei : Le bon accueil de la profession

Publié le 18 mai 2002
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Accaparé par le conflit avec les médecins depuis son arrivée au ministère de la Santé, Jean-François Mattei, ne devrait pas tarder à rencontrer la profession. Qui, pour l’instant, lui est favorable.

Wait and see. Si les premières réactions sont plutôt favorables au nouveau ministre de la Santé, ce n’est qu’à l’usage et aux actes que les responsables syndicaux jugeront le locataire de l’avenue de Ségur. Car tous le savent : son emploi reste précaire. Elections législatives obligent, il pourrait n’effectuer qu’un super CDD de cinq semaines. Mais Jean-François Mattei a la cote. « Il paraît brillant, passionné par son métier et la médecine. C’est important d’avoir un ministre issu du monde de la santé, estime Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’USPO. Il connaît mieux nos difficultés, il sera à l’écoute. » A 59 ans, étiquetté Démocratie libérale, ce professeur de pédiatrie et de génétique, est entré dans le débat politique sur des questions médicales au coeur de la société.

L’UNPF réclame une Direction du médicament et de la pharmacie

Depuis 1989, date à laquelle il s’installe dans le fauteuil de député des Bouches-du-Rhône à la place de Jean-Claude Gaudin, son mentor, il multiple les rapports parlementaires : bioéthique, éthique médicale, vache folle, réforme des études médicales… Son dernier « fait d’armes » : avoir fait adopter au Parlement une législation sur la jurisprudence Perruche portant sur l’indemnisation des handicaps congénitaux. Devenu incontournable ces derniers mois dans le camp chiraquien, il se trouve aujourd’hui à la tête d’un ministère de la Santé, plein, autonome, en charge de la Famille, des Personnes handicapées, disposant sans doute (le décret d’attribution à été présenté au conseil des ministres mercredi) de la tutelle des branches maladie et famille de la Sécurité sociale. Une première qui satisfait Claude Japhet, président de l’UNPF : « Si cela se confirme toute la chaîne sera désormais gérée au même endroit, les prescripteurs, les prescrits, la prescription, se réjouit-il. Il ne manque plus qu’une Direction du médicament et de la pharmacie. » Face au nouveau ministre, les syndicats affichent, avec leur tonalités, leurs priorités pour les prochaines semaines : gardes et sécurité pour la Fédération, numerus clausus et loi Murcef pour l’UNPF, acte pharmaceutique et amélioration des relations avec les organismes sociaux pour l’USPO. Les chantiers sont nombreux pour le nouveau ministre… et ses conseillers qui restent encore inconnus. Ce sont eux qui négocient directement avec les pharmaciens, or une certaine confiance s’était établie avec les conseillers de Bernard Kouchner. « Il faudra sans doute tout réexpliquer du rôle du pharmacien, admet Claude Japhet, le président de l’UNPF. Mais nous avons l’habitude. En six ans nous avons eu quatre interlocuteurs différents. » Restent les inquiétudes : l’alternance politique qui pourrait enrayer l’avancement des dossiers professionnels et donner un tour plus libéral à la distribution du médicament. « Nous serons attentifs à ce que les décrets d’application sur la révision du 5148 bis ou la formation continue obligatoire, notamment, ne fassent pas les frais du changement de majorité, assure Bernard Capdeville, le président de la FSPF. Quant au ministre, je le crois suffisamment proche du terrain et des réalités pour ne pas faire du médicament une marchandise. » Invité au congrès national des pharmaciens de France à Arcachon du 25 au 27 mai prochain, Jean-François Mattei trouvera là peut-être l’occasion de faire un premier signe à la profession.

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