Cession Réservé aux abonnés

Six ans pour un transfert en Dordogne

Publié le 17 juin 2017
Par Myriem Lahidely
Mettre en favori

Après six ans de batailles judiciaires, Jean-Paul Provost, l’unique titulaire de Creysse (Dordogne), va pouvoir exercer avec plus de sérénité. Le transfert de son officine du centre-bourg vers la zone commerciale de cette commune de 2 000 habitants, était contesté depuis 2011. Il a été acté, définitivement, en avril dernier. « Les confrères requérants de Bergerac, la ville voisine, déboutés une deuxième fois par la cour administrative d’appel, en février, n’ont plus déposé de recours devant le Conseil d’Etat », se rassure le pharmacien, usé, qui pensait que « ce transfert irait de soi ». Le village (240 âmes) se dépeuplait au profit des lotissements, et le pharmacien s’est s’installé à deux kilomètres à côté de l’hypermarché. Il quittait une officine étriquée, devenue depuis un dépôt de pain, pour s’installer dans un espace de 300 m2. « Que ce soit Leclerc ou un pharmacien, c’est la même levée de bouclier. Ce que j’imaginais, c’était la pharmacie du futur. Les centres commerciaux sont aussi des centres de vie où les officines peuvent trouver leur place », poursuit Jean-Paul Provost. Sa pharmacie salarie trois adjointes et cinq préparateurs. Elle accueille aujourd’hui 300 clients par jour, soit 100 de plus que dans le village, avec un CA augmenté de 20 %. Le syndicat majoritaire (FSPF) qui ne s’était pas prononcé sur ce transfert estime que « les procédures ont été menées selon la loi, mais on pourrait se demander si elles ne pourraient pas être plus courtes ». Quant aux pharmaciens contestataires, ils n’ont pas souhaité répondre. A 65 ans, Jean-Paul Provost a encore des projets. « Celui qui reprendra ma pharmacie n’aura plus grand chose à améliorer. Je ne me serai pas battu pour rien », conclut le titulaire. 

Publicité