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Pierre-Edouard Poiré transfère dans un centre Leclerc

Publié le 15 septembre 2012
Par Francois Pouzaud
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Après s’être intéressé à l’installation de Mathilde Laurent pendant plusieurs mois, « Le Moniteur » a décidé de suivre Pierre-Edouard Poiré dans son transfert vers un centre commercial. Nouvel épisode de notre série sur les « parcours ».

Pierre-Edouard Poiré savoure la réussite de son transfert, qui n’était pas gagné d’avance. « Je n’avais aucune certitude sur la réussite de ce projet », confie-t-il. Titulaire depuis un an et demi rue du Général-Leclerc à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), dans une zone du centre-ville saturée d’officines, il a enfin pu, fin avril 2012, réaliser un transfert dans le centre commercial Leclerc implanté dans la même commune. « Saint-Ouen-l’Aumône est une ville nouvelle, en croissance démographique et j’ai transféré près d’une zone pavillonnaire récente. » Pierre-Edouard Poiré avait acheté cette pharmacie du centre-ville dans l’unique but de la transférer. « Elle était ancienne et petite, réalisait un chiffre d’affaires de 700 000 euros et était sur le point de fermer quand je l’ai rachetée (à 30 % du CA TTC), raconte-t-il. Son titulaire, qui souhaitait prendre sa retraite, avait fait le deuil de la vente de son fonds de commerce ».

Pierre-Edouard Poiré n’a pas hésité une seule seconde à saisir cette opportunité de transfert que la mairie lui avait déjà refusée pour une autre officine exploitée pendant six ans avec sa conjointe, pharmacienne. « La pharmacie de mon épouse fait partie d’un quartier rénové en cours de redynamisation, aussi tout transfert de ce quartier vers un autre était bloqué », explique-t-il. Pour obtenir l’accord de la mairie, opposée par principe (le dernier transfert sur la commune remontait à huit ans), il a su trouver les bons arguments. « Ce transfert a permis de désengorger le centre-ville et d’approvisionner en médicaments un quartier en expansion dépourvu d’officine. »

Pour constituer et déposer son dossier de transfert à l’agence régionale de santé (ARS), Pierre-Edouard Poiré s’est fait assister d’un juriste pour rassembler toutes les pièces imposées par le Code de la santé publique et pour sécuriser le projet en amont. En d’autres termes, vérifier qu’il avait le droit de partir et d’arriver dans le nouveau local. Des conditions visiblement remplies qui mettent ce pharmacien à l’abri des recours. « Le transfert de l’officine n’entraîne pas d’abandon de clientèle et permet d’optimiser la desserte du quartier d’accueil où résident environ 4 500 habitants. De plus, la pharmacie du centre-ville la plus proche se situe à 1,5 kilomètre du centre commercial ». Le pharmacien n’a donc pas eu trop de mal à convaincre l’ARS de l’intérêt, pour la population, de son arrivée dans le centre Leclerc.

Des banques très peu collaboratrices

En revanche, le dossier de financement du projet est passé très difficilement auprès des banques. « Je n’ai eu aucun accord bancaire au moment de l’achat de l’officine, j’ai donc pris le risque de l’acheter sur fonds propres, moyennant un crédit vendeur. Ce n’est que deux mois après la reprise du fonds que j’ai obtenu les crédits me permettant de la transférer », fulmine Pierre-Edouard Poiré. Entre les travaux, l’informatique et l’augmentation de stock, le budget de ce projet était de l’ordre de 530 000 euros. La pharmacie du Centre Leclerc va aussi devoir faire face à une augmentation de fréquentation et d’activité. Le titulaire a renforcé son équipe en embauchant trois préparateurs et un adjoint.

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Du côté du bailleur, l’arrivée de la pharmacie fut accueillie à bras ouverts. « Le directeur du centre commercial avait songé à ouvrir une parapharmacie dans ce local qui servait anciennement de dépôt. Mais il s’est ravisé et me l’a laissé car une pharmacie permet de drainer davantage de personnes qu’une parapharmacie et, en plus, il perçoit tous les mois un loyer. »

Le mois prochain, Pierre-Edouard Poiré démarre son activité.