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Normandie : le Covid-19, ce petit grain de sable
La Normandie figure toujours dans le peloton de tête des régions à la fois les plus chères et les plus dynamiques du marché. Les prix de cession restent étales et les niveaux de valorisation – en pourcentage du CA HT et en multiplicateur de l’EBE – demeurent inchangés. « Depuis des années, cette région fait preuve de constance, l’absence d’importantes fluctuations d’une année sur l’autre rassure tous les acteurs du marché : vendeurs, acquéreurs, banques, experts comptables », explique Gilles Andrieu, du cabinet Espace (groupe PSP).
Autre facteur contribuant à la fluidité du marché : la prédominance des exploitations sous forme de sociétés liée à la restructuration du réseau amorcée dès le début des années 1990 où cette région connaissait une flopée de redressements judiciaires de pharmacies. « Les cessions de parts permettent d’avoir des ouvertures importantes, facilitent les intégrations d’un nouvel associé, les transmissions progressives, les participations croisées entre sociétés d’exercice libéral (SEL) de pharmacies », ajoute-t-il.
La crise du Covid-19 est venue enrayer cette mécanique bien huilée. « Sur les deux premiers mois de l’année, nous avions pratiquement réalisé le CA de 2019, et en mars, juste avant le confinement, la finalisation des promesses de vente a été accélérée à la demande des acquéreurs craignant une remontée des taux après le déconfinement », explique-t-il. Après cette parenthèse, les affaires n’ont pas repris comme dans l’ancien monde et l’attentisme s’est installé des deux côtés (acquéreurs et vendeurs). « Les dossiers sont plus longs et surtout plus complexes, surtout s’il y a une cession de murs associée », appuie-t-il.
L’accalmie touche également les pharmacies de plus de 2,4 M€ vendues habituellement 90 à 100 % du CA HT. Selon Gilles Andrieu, ce coup de gel sur le marché devrait durer jusqu’à la fin de l’année.
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