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Les prix de cession ne connaissent pas la crise
Malgré des marges sous pression, les prix de vente des pharmacies d’officine ont plutôt bien résisté en 2023. Tel est le principal enseignement de la quatrième édition de l’étude annuelle réalisée par CMV Médiforce sur 417 transactions.
En 2023, le montant moyen des prix de cession des fonds de commerce des pharmacies d’officine a encore augmenté de 2,5 % sur un an, pour atteindre 1 816 700 € dans la quatrième édition de l’étude annuelle réalisée par CMV Médiforce. « Cette progression intervient alors que plusieurs facteurs auraient pourtant dû affecter les valorisations à la baisse : la forte hausse des taux d’intérêt qui a renchéri le coût du crédit, la montée en puissance des médicaments chers mais peu margés dans les chiffres d’affaires (CA), des charges externes qui ont continué de progresser en raison de l’inflation, et des salaires qui ont été revalorisés trois fois à hauteur de 3 % ces deux dernières années pour compenser l’inflation, rappelle Ludivine Almeida, directrice de CMV Médiforce, qui avance deux arguments pour expliquer cette progression. En 2023, les bilans se rapportaient encore à 2022. Il restait donc une petite partie d’activité liée au Covid-19 dans certaines officines. Et lorsque vous ajoutez les médicaments chers, tout cela a contribué à gonfler les volumes de CA et à alimenter cette croissance du montant moyen des prix de cession. »
En revanche, l’année 2023 a été marquée par une baisse de 6 % des valorisations en pourcentage du CA HT, qui sont passées de 82 % en 2022 à 77 % en 2023. Ce recul n’a épargné qu’une seule région, l’Ile-de-France, qui a vu en un an les valorisations passer de 72 à 74 %. Sur le reste du territoire, c’est la frange ouest de l’Hexagone qui tire le mieux son épingle du jeu avec trois régions qui conservent des niveaux de valorisation supérieurs à 80 % : 86 % pour la Nouvelle-Aquitaine (contre 92 % en 2022), 84 % pour la Normandie (87 %) et 81 % pour la Bretagne (88 %). On observe la même tendance, mais un peu moins marquée, sur les valorisations en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui sont, elles, en baisse de 4,5 %, de 6,18 à 5,9 fois l’EBE. Pour Ludivine Almeida, ce recul doit être relativisé. « Nous sommes en réalité revenus en 2023 à des niveaux sensiblement lidentiques à avant les années Covid-19 pour les valorisations en pourcentage du CA HT. On peut donc parler d’un retour à la normale. Quant à la baisse de la valorisation en multiple de l’EBE, elle s’explique par la pression qui s’est exercée l’année dernière sur les marges. »
De grosses disparités
La directrice de CMV Médiforce rappelle également que les moyennes affichées dans l’étude cachent de grosses disparités. « Une officine sur deux est toujours valorisée au-dessus de 80 % du CA HT ; 10 % se vendent à plus de 100 %, contre 18 % en 2022, confie-t-elle. D’autre part, entre une pharmacie rurale qui s’est vendue à moins de 50 % du CA HT et une autre du littoral Atlantique qui s’est négociée au-delà de 100 % du CA HT, les écarts sont très importants. » Rien d’alarmant donc pour Ludivine Almeida. « Compte tenu du contexte, le marché des cessions de pharmacies s’est plutôt bien comporté en 2023, même si une baisse de l’activité a été observée sur le second semestre », souligne-t-elle. Ce ralentissement ne devrait être, en plus, que passager. « Depuis le début de l’année, nous assistons à une reprise des ventes. Alors que le mois de janvier est traditionnellement calme, cette année, il a été extrêmement dynamique. Dans le Grand Ouest et à d’autres endroits, nos équipes ont enregistré trois fois plus de dossiers que l’an passé. »
Un marché bien orienté
S’il est trop tôt pour savoir si cette tendance va se confirmer au fil des mois, la directrice de CMV Médiforce est persuadée que le marché des cessions de pharmacies conservera son dynamisme dans les années à venir. « La pyramide des âges montre que l’âge moyen des pharmaciens titulaires a dépassé la barre des 50 ans. Nous estimons par ailleurs que, dans les cinq prochaines années, 25 % des officines sont appelées à changer de mains parce que leurs titulaires partiront à la retraite. Une probable future baisse des taux qui faciliterait les renégociations de crédits, conjuguée à une plus grande financiarisation de la profession avec les obligations convertibles et à la possibilité d’amortissement du fonds de commerce sur dix ans offerte aux repreneurs jusqu’au 31 décembre 2025, devrait permettre d’alimenter la dynamique du secteur dans les prochains mois », conclut Ludivine Almeida.
Evolution des prix entre 2020 et 2023
- Source : CMV Mediforce.
Les prix de cession régionaux
- Source : CMV Mediforce.
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