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Les LABM aussi chers que les officines
Comme c’est le cas pour les officines, les prix de cession des laboratoires d’analyses de biologie médicale (LABM) grimpent alors que l’offre augmente et la rentabilité diminue. Explications.
A l’instar de la pharmacie, les passages en SEL animent le marché et le tirent à la hausse. Les acheteurs acceptent des prix proches des CA annuels et leurs plans de financement les conduisent à choisir l’impôt sur les sociétés pour améliorer leur capacité d’endettement. Du côté des vendeurs, les départs en retraite sont anticipés pour profiter du régime des exonérations d’impôt sur les plus-values.
Selon une étude d’Interfimo (octobre 2007) sur les prix de cession de laboratoires et de parts en 2005 et 2006, les transactions se négocient à des niveaux comparables à ceux des officines. Le prix de cession moyen France entière est de 85 % du CA, tandis que 60 % des transactions se situent dans une fourchette de 70 % à 100 % (et fréquemment entre 80 et 100 % du CA dans les grandes agglomérations).
Des prix aussi chers qu’en officine, à ceci près que les laboratoires dégagent une rentabilité brute bien supérieure, de l’ordre de 33 à 35 % du CA (avant rémunération et cotisations des dirigeants). De fait, le ratio prix du LABM, exprimé en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE), s’est sensiblement moins dégradé qu’en pharmacie. Il se situe entre 2 et 3 fois l’EBE retraité des rémunérations et cotisations des titulaires.
La dispersion des prix autour de la moyenne est de l’ordre de 10 points. « Ces pourcentages varient sensiblement selon la motivation de l’opération : croissance externe ou installation, vente entre associés, association d’un directeur, précise Philippe Taboulet, expert-comptable au cabinet Audit Révision Conseil. Ils dépendent aussi, dans une moindre mesure, de la taille du laboratoire. »
Les valeurs de marché dépendent du type de clientèle
Mais les prix dépendent aussi d’autres paramètres tels que la forme juridique et le pourcentage de capital à vendre, la localisation et la proximité géographique d’un acquéreur et ses opportunités de rationalisation de l’activité, la personne acheteuse (physique ou morale) et, enfin, la nature de la clientèle (clientèle directe de proximité, clientèle de clinique, clientèle concernée par un service de ramassage). « Les contrats avec les cliniques, les rapports avec les maisons de santé et le ramassage posent la question de la pérennité et de la rentabilité des analyses », souligne Philippe Taboulet.
Les contrats attachés à la personne posent le problème de la récurrence de l’activité afférente et recèlent donc un risque juridique. En outre, le laboratoire doit reverser à la clinique une indemnité de 10 à 40 % du CA réalisé avec elle. Les trois types de clientèle n’ont donc pas la même valeur. « Aussi, les valeurs de marché privilégient très sensiblement une clientèle directe », rapporte Philippe Taboulet. Avec cette parcellisation de l’activité, la valorisation d’un laboratoire diffère à bien des égards de celle plus globale d’une officine !
Les holdings changeront la donne
Les nouvelles structures en SEL deviendront fortement capitalistiques et donc difficiles à transmettre si la législation n’évolue pas. L’intérêt de la holding est ici évident pour faciliter l’intégration de nouveaux associés. L’absence d’alternative peut conduire à une impasse car le décalage est trop important entre les capacités de financement des SEL pour l’acquisition de laboratoires et celles des biologistes personnes physiques.
« Les petits laboratoires tenus par des biologistes partant à la retraite intéressent les grosses structures qui les rachètent, tandis que la non-parution des décrets de la loi MURCEF limite les possibilités d’entrée dans le capital de nouveaux biologistes », constate Christophe La Rosa, pharmacien biologiste à Saint-Gratien (Val-d’Oise). « Cette situation juridique est très préoccupante, elle porte déjà en soi le germe d’un blocage de futures transactions, sauf à apprécier que la biologie soit demain entre les mains de financiers, ajoute Philippe Taboulet. L’activation des SPFPL (holdings) devient urgente pour fluidifier les transactions entre biologistes, personnes physiques. »
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