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Les enchères pour tous

Publié le 3 avril 2013
Par Jean-François Poulain
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Adjugé ! Les enchères en France connaissent depuis plusieurs années un succès croissant. Tableaux, bijoux ou autres objets d’art, il y a des affaires à faire sans forcément se ruiner. Suivez le guide.

Qui dit enchères ne dit pas nécessairement articles vendus à plusieurs millions d’euros. Aujourd’hui, ces ventes aux plus offrants ne sont plus uniquement réservées aux riches collectionneurs. Du coup, les ventes ne sont pas seulement l’affaire des mastodontes comme Drouot (430 millions d’euros de chiffre d’affaires), Christie’s (193 M€) ou Sotheby’s (182 M€). L’essentiel des 2,38 milliards d’euros (+ 8,6 % sur un an) de chiffre d’affaires du secteur est réalisé par les commissaires-priseurs indépendants. Et, contrairement à une idée reçue, les enchères ne sont pas l’apanage des grandes villes. Ainsi, Paris ne représente que 90 des 396 SVV (Sociétés de ventes volontaires) enregistrées en France. Les autres se répartissent entre l’Ile-de-France (39) et les principales préfectures de l’Hexagone (267).

Cinq millions d’objets

On peut – presque – tout acheter aux enchères : un Picasso, certes, mais aussi un train électrique à 50 euros, la toile d’une petite gloire locale du pinceau à 150 euros, un salon de jardin à 280 euros ou une voiture d’occasion à 3 700 euros… Depuis quelques mois, il est même possible à une SVV de vendre des objets… neufs ! La première vente de ce genre a eu lieu fin 2012 : la société Doré & Giraud Sélection Enchères a adjugé du mobilier et des objets d’art décoratifs design et de création. L’intérêt ? Ces objets d’éditeur et de magasin, comme Sentou ou Silvera, partent, sous le marteau, entre 50 à 60 % en dessous du prix de magasin. Car l’argument principal des enchères, ce n’est pas la rareté : c’est le prix… Comme le confirme Valérie Bouvier, commissaire-priseur à Coulommiers, le grand public n’entend parler « que des dix enchères au-dessus du million d’euros et jamais des autres ventes, ouvertes à tous les budgets. Elles représentent pourtant cinq millions d’objets chaque année ! » Or ces objets ne sont pas forcément chers : 95 % d’entre eux sont vendus moins de 1 000 euros. Ils proviennent des fameux « 4 D ». Par ordre d’importance, ce sont les initiales de décès, divorce, déménagement et dette.

Trois scénarios

Les ventes publiques sont régies par une loi récente, celle du 20 juillet 2011, élargie en février 2012, qui a mis fin à un monopole datant de 1556, celui des commissaires-priseurs. Désormais, il existe trois grandes catégories d’enchères bien distinctes.

Citons d’abord celles « au plus offrant », qu’on trouve sur Internet et qui sont totalement libres. Comme sur eBay où l’acheteur doit régler 9 % TTC de frais jusqu’à 1 500 euros, et 45 euros au-delà.

Viennent ensuite les ventes judiciaires, dirigées par des commissaires-priseurs, des notaires ou des huissiers et annoncées par les bulletins officiels ou professionnels. C’est le cas des ventes judiciaires d’immobilier. Mais les frais sont variables : il faut compter environ 10 %, auxquels s’ajoutent les frais de l’avocat, qui sert d’intermédiaire.

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Troisième catégorie, la catégorie reine : les ventes volontaires, décidées par le propriétaire du bien et dirigées par un commissaire-priseur. On y trouve aussi les ventes de « gré à gré » : invendus, bien retirés de la vente, etc. Une technique qui se diffuse très vite, car elle permet une relative discrétion. Les frais, là aussi, sont libres, et pas forcément faibles : ils atteignent 20 à 30 %. Et ne sont pas près de baisser, au contraire !

Pour en savoir plus

→ www.artnet.com

Pour connaître les dates des futures ventes aux enchères.

→ www.artprice.com

Pour s’informer sur les montants auxquels les biens ont été adjugés. Pour estimer ses propres biens.

→ www.interencheres.com

Site d’un très large regroupement de Sociétés de ventes volontaires. Permet de recevoir des alertes et de suivre les ventes.

→ www.drouot.com

Site historique. Il rassemble environ 70 commissaires-priseurs.

→ www.sothebys.com

La maison anglo-saxonne présente un des deux plus beaux catalogues du marché. Informations, calendrier et résultats de prix.

→ www.christies.com

Site focalisé sur le « fine art » et les ventes de prestige. Calendrier et alertes disponibles.

→ www.artcurial.fr

La maison mène une politique de « niches » (automobiles, bande dessinée…) Calendrier, résultats des ventes et alertes disponibles.