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Coeurs de broker

Publié le 8 décembre 2007
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Les plus gros CA se sont négociés cette année à 120 %-140 %, dans l’espoir d’une prochaine revente à des capitaux extérieurs peut-être ? Alors, d’autres se disent « pourquoi pas moi ? » et refusent de baisser leur prix alors que leur affaire ne le vaut pas au regard de la rentabilité. Conséquence, une partie du marché est surcotée, une autre se fige, une autre encore est invendable. Qui peut acheter les affaires florissantes, si ce n’est les spéculateurs ou ceux qui en sont à leur énième installation ? En tout cas, pas les jeunes, sauf les bien nés. Sauf ceux qui, à plusieurs peut-être, obtiennent encore des prêts dangereusement longs.

Dans ce contexte, on peut comprendre que des adjoints voient d’un bon oeil une ouverture du capital. Eux se verraient bien faire carrière dans une chaîne, comme leurs confrères anglais.

Ayons le courage de le dire : jamais le milieu n’aura autant été sous-tendu par des intérêts et des arrière-pensées financiers. Si la retraite des pharmaciens en exercice ne dépendait pas tant de la réalisation du capital, ne serait-il pas plus facile de repenser le mode de rémunération par exemple ?

Alors faudra-t-il s’apitoyer quand les prix seront « corrigés à la baisse », comme on dit en finance ? Oui. Car ceux qui paieront les pots cassés seront les jeunes qui auront eu, malgré tout, le courage d’acheter dans des conditions difficiles. Ceux qui auront amorcé la tendance couleront quant à eux une retraite paisible. N’est pas broker qui veut.

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