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Alerte orange en 2010
Jusqu’à maintenant, en Auvergne, seules quelques licences avaient été rendues dans le cadre de regroupements, comme à Vichy (Allier).
« C’est un phénomène très limité », souligne Véronique Michot, présidente de l’Ordre régional : « Un CA et demi, c’est toujours plus confortable qu’un CA, et compte tenu du surnombre global des officines, notamment dans l’Allier, c’est la meilleure solution qui puisse être. » Mais 2009 est une année de transition… vers plus d’instabilité ! « Les mesures gouvernementales particulièrement dures que nous avons subies cette année ont affaibli notre économie. Il nous faut retrouver un nouveau souffle ! », poursuit Véronique Michot.
En attendant, la charnière 2009-2010 voit se concrétiser un dépôt de bilan dans le Puy-de-Dôme, une fermeture pour fin d’activité dans l’Allier, et plusieurs redressements judiciaires dans ces deux départements ainsi que dans le Cantal, en attente de la décision du tribunal de commerce. Du jamais vu en Auvergne.
Officines mal placées, en surnombre, mauvaise évaluation à l’achat, perte d’un médecin en zone rurale et surtout métastase de confrères sous enseignes « carnassières », la pilule sera difficile à avaler pour certains : « A Clermont-Ferrand, indique François Maeder, président de l’USPO-63, il y aura de la casse, même si certains essaient de se regrouper. La pharmacie discount du centre-ville, en outre, fait souffrir jusque dans les départements voisins ! »
Imposer le blocage des créations
Même constat dans le Cantal. Une officine qui ne trouvait pas de repreneur va finalement bénéficier d’un regroupement, mais les prix s’effondrent : « En centre-ville d’Aurillac, rapporte Philippe Raymond, président de la FSPF-15, une pharmacie avec un CA de 1,4 M €, hélas lesté d’une légère tendance à la baisse, ne se vendra pas plus de 60 % de son CA ! Les pharmacies discount sont en train de saigner les autres. C’est le cas dans toutes les petites villes avoisinantes : Rodez, Brive, etc. Quand une officine fait une progression annuelle de 20 %, que son CA augmente en un an de la valeur du CA d’une officine modeste, c’est forcément au détriment de ses concurrentes. Ce phénomène s’amplifie et fait peur. Même la création de maisons médicales sur plusieurs communes avec regroupements de médecins renforce cette menace de déstabilisation de la profession. Nous pouvons être inquiets. »
Même tonalité en Haute-Loire : « Ça ne va pas bien, déplore Michel Savajols, président de la FSPF départementale. J’ai une pharmacie qui tourne bien, avec un CA de 3 M €. Mais, pour la première fois, j’ai des problèmes de trésorerie ! Le dumping de certains confrères est alarmant. Avec ces pratiques, on finit par oublier qu’un médicament doit être pris par nécessité et non pas parce qu’il est moins cher ! Nous sommes aussi en surnombre. Il faudrait que l’Etat, par une politique volontariste, facilite les regroupements en imposant le blocage des créations. Notre profession est dans la même situation que les épiciers des villages dans les années 70. On sait ce qu’il en est advenu avec l’émergence de la grande distribution. Notre profession est donc en danger. Il faut revoir le numerus clausus pour augmenter la taille des officines et voir également du côté de l’hôpital ce qu’il s’y passe. Car le médicament, c’est la marge immédiatement ajustable, mais cela représente des broutilles au niveau du déficit de la Sécu ! »
![AU CŒUR DU RÉSEAU CARDIAUVERGNE](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2024/07/article-defaults-visuel-680x320.jpg)