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Une association à but lucratif
Pour les primo-accédants, les groupements ne sont pas seulement une épaule financière. Le « booster d’apport » n’est que la face la plus visible de leur offre installation. L’apport le plus précieux se niche dans l’association avec un pharmacien, exploitant ou investisseur, appartenant déjà au réseau ou à l’enseigne.
Confrontés à une crise de croissance et au développement du nombre de leurs adhérents, les groupements apportent un soutien bien plus large que financier, pour tenter d’attirer les primo-accédants. Leur constat de départ est simple : les jeunes ne sont pas suffisamment armés et préparés pour tenir les rênes d’une officine importante, qui plus est sous enseigne.
LE COMPAGNON pharmacien.
La préparation du futur titulaire à ses nouvelles fonctions de chef d’entreprise est un point d’ancrage important pour le groupement HPi totum (holding de pharmacies indépendantes). « Pour être aidé, un candidat doit avoir choisi “sa” pharmacie à acheter ou la trouver dans les pharmacies proposées par HPi, partager nos valeurs professionnelles et vouloir rejoindre le réseau HPi », expose Jean-Philippe Carré, pharmacien responsable du développement de HPi totum. C’est dans cet esprit que ce réseau développe depuis 2011 le compagnonnage pharmaceutique. C’est par ce biais qu’Elie Contard, pharmacien de la trentaine, a rencontré Francis Hanser, son associé, un pharmacien titulaire HPi, quinquagénaire précédemment installé à Avignon. Depuis juillet 2019, ils co-exploitent une pharmacie de 2 M€ de C.A à Echiré (Deux-Sèvres). « J’ai découvert HPi via sa page Facebook et le site de rencontre “adopteunepharma.com”. J’ai ensuite été sélectionné et j’ai eu la chance de vivre une expérience singulière de l’apprentissage de la fonction de titulaire, pendant six mois, auprès de 42 pharmaciens installés dans des pharmacies HPi différentes. »
Parmi eux, Francis Hanser, expert de la commission “L’avenir” d’HPi. « Je l’ai hébergé chez moi lors de son stage d’une semaine dans ma pharmacie, et c’est à cette occasion qu’une relation humaine et de confiance s’est instaurée entre nous », explique-t-il. Cela deviendra le ciment de leur association.
BON chef d’entreprise, tu seras !
Le dispositif d’accompagnement du futur installé de Leader santé est assez similaire à celui de HPi, capitalisant sur l’essor des SEL de pharmacie, en lui présentant un titulaire, adhérent du groupement à l’âme d’investisseur. « C’est un investissement gagnant pour le jeune installé, l’investisseur et le groupement », argumente Stéphane Pham, pharmacien Leader santé installé dans le 15ème arr. de Paris, qui a aidé une pharmacienne à reprendre une pharmacie à Meudon (92) où elle était adjointe.
Le but pour les deux mécènes (l’investisseur et le groupement) est d’investir dans une affaire viable et de mettre le jeune rapidement sur orbite. « Compte-tenu des enjeux financiers, les risques doivent être calculés et maîtrisés, explique Alexis Berreby, président de Leader santé. Les jeunes qui sollicitent notre aide doivent se soumettre à un assessment au cours duquel sont appréciées les compétences professionnelles du candidat, ses qualités entrepreneuriales et managériales ». Vérifier que le jeune a les compétences et le profil pour devenir un bon chef d’entreprise, « c’est une garantie essentielle, car pour réussir, il ne suffit pas d’avoir un bon bateau, il faut aussi un bon capitaine ! », renchérit Stéphane Pham, qui a pris un risque financier important en se portant caution de son associé auprès de la banque. Ayant adhéré à la culture, à la stratégie et aux valeurs de l’enseigne, la jeune titulaire suit la feuille de route préparée par Leader santé qui vient donc comme une seconde aide, en appui de celle de son associé.
DES RISQUES partagés.
Le programme d’installation du groupement Escale santé est conçu sur un autre modèle. Deux niveaux de financement sont prévus : “Escale Invest” est basé sur un financement participatif assuré par un pharmacien investisseur du réseau et un financement supplétif proposé par Escale santé, en cas d’apport insuffisant. « Le financement de jeunes pharmaciens avec l’aide de confrères investisseurs, est pour nous le modèle économique le plus pérenne et équitable, défend Sarah Guatel Daran, cofondatrice du groupement Escale santé. Le risque entrepreneurial est partagé. Notre financement supplétif est différent des boosters d’apport dans la mesure où il vient compléter l’apport de l’investisseur, permettant au jeune installé d’être largement majoritaire en parts, mais en lui assurant tout de même l’assistance financière d’un confrère investisseur. » L’objectif étant de permettre au jeune installé d’être rapidement propriétaire à 100 % de son outil de travail. Les modalités de sortie entre le pharmacien investisseur et son gérant sont définies dès le départ : un pacte d’associé prévoyant une sortie à 3 ans en cas de forte progression du C.A ou classiquement à 5 ans.
Le B.A.-ba sur l’aide à l’installation
Le « Booster d’Apport » (BA) des groupements est un système récent, qui permet au jeune pharmacien de doubler son apport personnel, grâce à un partenariat exclusif entre une banque et le groupement. Cela prend la forme de prêts personnels ou participatifs cautionnés par le groupement, contractés le plus souvent pendant une période de 5, 7 ou 8 ans, ou avec une franchise en capital de 3, 4 ou 5 ans. Le pharmacien garde 100 % du capital de son officine. Seuls quelques groupements proposent un financement par des obligations convertibles en actions (OCA).
Les rencontres de l’installation à la transmission organisées par les groupements s’adressent aux pharmaciens souhaitant s’installer, mais aussi aux titulaires projetant de transmettre leur officine : le but des « speed meeting » est de faire se rencontrer adjoints et adhérents, associés investisseurs potentiels.
L’offre d’accompagnement, avec ou sans complément de financement, couvre toutes les étapes de l’installation, jusqu’à la signature de l’acte de vente.
Au tout début du projet, le groupement propose une aide sur tous les sujets que le jeune installé est amené à rencontrer avec du coaching de prise de poste : achats personnalisés, merchandising, back-office, initiation aux entretiens pharmaceutiques, définition des priorités avec le titulaire, etc. En cas d’affiliation à l’enseigne, l’accompagnement porte sur la mise au concept et le néo-titulaire est formé aux valeurs et à la stratégie de celle-ci.
Le pharmacien a accès à l’ensemble des services et prestations du groupement moyennant, bien sûr, son adhésion au groupement ou à l’enseigne.
Booster d’apportOui mais…
Si le booster d’apport permet au pharmacien de détenir 100 % des parts, il constitue, aussi, une dette supplémentaire venant se rajouter à l’emprunt ayant financé le fonds de commerce. Sarah Guatel Daran, co-fondatrice du groupement Escale Santé, met en garde contre son utilisation. « En cas d’involution du C.A, la capacité à rembourser du jeune installé sera compromise et il lui sera très difficile de se faire renflouer en trésorerie ou d’obtenir un emprunt complémentaire », explique-t-elle.
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