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S’installer dans un quartier difficile
C’est par choix que Gregory Fernandez s’est installé dans les quartiers nord de Marseille. Dans cet environnement qui peut paraître difficile, au cœur des cités, ce pharmacien y a gagné un sens du contact humain plus fort qu’ailleurs.
Grégory Fernandez a choisi d’exercer dans le 15e arrondissement de Marseille, dans l’un des quartiers les plus pauvres de la cité phocéenne. Une zone d’activité difficile en prise directe avec la précarité et les trafics de drogue, avec une population composée d’une forte proportion d’immigrés et de patients bénéficiaires de la CMU. « C’est un choix délibéré de ma part. Il est plus important, pour réussir, de s’installer dans un endroit qui vous correspond plutôt que de rechercher l’endroit le plus rentable », explique le titulaire, chez qui on ressent très vite une réelle empathie. Pour autant, Grégory Fernandez ne s’est pas laissé parachuter dans ce quartier déshérité. « Pour dissiper mes craintes, je me suis particulièrement attaché, dans la phase de projet, à bien connaître l’endroit où j’avais envie de travailler. Ainsi, je se suis venu observer à différentes heures de la journée et à différents jours de la semaine la vie du quartier, pour me rendre compte finalement qu’il n’y avait pas plus d’insécurité qu’ailleurs… En dix ans, le précédent titulaire n’a déploré qu’un léger acte de vandalisme sur sa voiture. »
Se fondre dans le quartier
Grégory Fernandez a su parfaitement s’intégrer dans ce quartier caractérisé par une grande diversité ethnique. Déjà, en conservant tous les membres de l’équipe, alors que le cabinet de transactions lui avait conseillé d’écrémer son personnel. Pas question, en effet, d’abandonner un bien humain aussi précieux pour la bonne marche de l’officine et pour surmonter les difficultés de la langue ! « J’ai hérité de trois préparatrices, vietnamienne, cambodgienne et marocaine, cette dernière et la femme de ménage habitant dans la cité ».
Pour installer la confiance dès son arrivée, le pharmacien a rompu avec certaines « rigidités » instaurées par son prédécesseur. « Je suis plus tolérant et conciliant sur les crédits car la clientèle est essentiellement composée de familles nombreuses à faible pouvoir d’achat, raconte-t-il. Aussi, je n’hésite pas à proposer des paiements en plusieurs fois. Les patients se montrent reconnaissants et fidèles. » Grégory Fernandez n’a pas non plus hésité à exposer d’avantage de produits peu onéreux en libre accès, malgré les risques de vol, et à éclater les comptoirs de vente pour aller au-devant des clients. D’ailleurs, dans sa pharmacie, le tutoiement est souvent de rigueur.
Le merchandising a été travaillé et l’offre produits adaptée aux besoins et au porte-monnaie de la population résidente. « Les gammes en hygiène-beauté-santé doivent être de qualité et de bon marché, mais également courtes pour éviter le surstockage », précise le titulaire. Ainsi, grâce aux achats directs ou via son groupement, il a par exemple étoffé sa gamme bébé, référencé Laino, une marque dermocosmétique à prix accessible, et la marque Château Rouge, spécialement conçue pour les soins dermatologiques des peaux noires, mates et métissées. Enfin, le personnel a été formé aux problèmes capillaires, fréquents chez les femmes d’origine maghrébine. Pour rien au monde, affirme Grégory Fernandez, il échangerait sa pharmacie avec celles du centre-ville marseillais.
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