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Rendement : la pharmacie en a pour ses frais
L’année 2024 s’est terminée et c’est loin d’avoir été la plus belle sur le plan de la rentabilité pour le réseau officinal. « Si son activité globale a augmenté, c’est parce qu’elle a été portée par l’essort des produits chers et très chers, qui représentent aujourd’hui 38 % de l’activité, en hausse de 2,1 % par rapport à l’année précédente. Le taux de marge global a, lui, décroché de 30,10 % à 29,11 %, cependant cette information, prise isolément, est peu pertinente. Seule l’évolution de la marge en valeur compte et sa progression s’est établie à 2,26 %. Mais il faut encore comparer les charges d’exploitation avec la marge (et non avec le chiffre d’affaires, dont la référence est peu probante) », explique Olivier Delétoille, expert-comptable associé du cabinet AdéquA.
La preuve de la charge
En 2024, selon les estimations du cabinet AdéquA, les loyers et les autres charges externes ont représenté presque 6 % et 12 % de la marge. Tandis que les frais de personnel en ont absorbé 42 %, contre 37 % avant la pandémie du Covid-19. Sur ces trois dernières années, les charges liées aux salaires ont donc significativement augmenté. « La pause envisagée en 2024 n’a donc pas eu lieu ! Cependant, des signes laissent augurer d’une certaine maîtrise pour 2025, selon Olivier Delétoille. En effet, la marge dégagée par personne en 2024 s’établit à 102 millions d’euros, contre 98 millions d’euros en 2023. » En ce qui concerne 2024, la hausse de la marge de 2,26 % n’a pas permis de compenser celle des charges d’exploitation, ce qui a conduit à une baisse de la rentabilité mesurée par la performance commerciale et de gestion (PCG) ou par l’excédent brut d’exploitation (EBE) avant rémunération, charges et contributions sociales des titulaires.
Va-t-on vers un décrochage de la valeur des fonds ?
Au global, la trésorerie a également accusé un repli, mais son niveau reste bien supérieur à celui d’avant la crise sanitaire du Covid-19. Pour autant certaines officines se retrouvent en difficulté financière. Selon Laurent Fruleux, autre expert-comptable associé d’AdéquA, « l’accroissement des volumes et de la marge en valeur n’est plus suffisant pour couvrir celui des charges. Sans revalorisation des tranches de marge dégressive lissée et des honoraires, cette évolution semble structurelle ». De quoi faire pâlir le marché de la transaction qui commence tout juste à intégrer cette tendance. « À l’avenir, il faudra des arguments locaux et spécifiques pour justifier des augmentations de rentabilité. Sinon tous les indicateurs économiques et techniques – notamment fiscal, avec la fin du dispositif d’amortissement des fonds acquis dès 2026 – laissent présager d’un certain décrochage de la valeur des fonds », conclut-il.
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