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© Getty Images/iStockphoto
Regroupement : rêver d’un centre-bourg pour se réveiller en centre commercial
Adjointe depuis longtemps, Nathalie rêve de devenir titulaire. Son époux, pharmacien dans l’industrie, la soutient et l’encourage dans sa démarche. Après deux ans de visites et d’études, elle trouve enfin l’officine tant convoitée dans la Vienne. Son emplacement, dans un centre-bourg, proche d’une grande ville, est idéal pour la pharmacienne, qui souhaite exercer dans une structure à taille humaine où l’activité est axée sur le patient. Mais, quatre ans plus tard, malgré son entière implication, sa comptabilité et son moral sont en berne. Le chiffre d’affaires de l’officine ainsi que le nombre de clients par jour décroissent à vitesse grand V. La solution envisagée : se regrouper.
Opération de sauvetage
D’autant que la deuxième pharmacie de la commune, située dans le petit centre commercial du bourg, est en vente. Un emplacement à fort potentiel qui attire de nombreux candidats. Nathalie connaît bien sa consœur : « On se voyait régulièrement. Même si nous étions concurrentes, nous avons toujours travaillé en bonne entente. » Au moment de choisir son successeur, ces bonnes relations ont sans doute joué en sa faveur. Avec l’aide de son expert-comptable, elle bâtit un prévisionnel prudent mais solide. Toutes ses économies étant passées dans la première officine, elle retourne voir des banquiers et parvient à les convaincre de la suivre dans le projet. « Ils ont compris que mes difficultés étaient essentiellement dues à la trop grande présence pharmaceutique dans le bourg. Se regrouper était donc une solution logique pour sauver mon activité », relate-t-elle.
La barre a vite été redressée
Six mois plus tard, les deux pharmacies se regroupent et déménagent dans les locaux de celle située dans le centre commercial du bourg. « Moi qui me rêvais pharmacienne de centre-bourg, j’ai pris la tête d’une pharmacie de centre commercial ! Je suis clairement sortie de ma zone de confort. J’ai mis un an avant d’atterrir et, juste après, la crise sanitaire du Covid-19 est arrivée », se remémore Nathalie, qui a pu s’appuyer sur une équipe investie et mobilisée. Au début, certains de ses anciens patients ont eu du mal à comprendre pourquoi elle avait quitté le centre-bourg. « Cela n’a pas été simple de leur expliquer que la pharmacie était confrontée à de nombreuses difficultés, mais, petit à petit, ils en ont pris conscience ! » En peu de temps, le flux de patientèle a doublé.
Happy end
« Pour la coordination des deux équipes, nous avons échangé sur les pratiques et avons rédigé puis communiqué des fiches de procédures pour un maximum de situations. Elles sont appliquées avec rigueur. Avec dix salariés, les méthodes de travail ne peuvent pas être les mêmes qu’à trois ou quatre. Il faut éviter, par exemple, les propos oraux qui peuvent être mal interprétés », explique la titulaire. Finalement, tous les membres ont vite adhéré à sa démarche. « Le dénouement aurait pu être tout autre : le fait d’avoir quitté ma zone de confort, la mobilisation des équipes, le soutien de ma famille et l’accompagnement juridique et comptable ont été déterminants. Si seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! », conclut Nathalie qui a ainsi retrouvé le sourire.
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