« Pharmacien à la campagne, ça me va très bien »

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« Pharmacien à la campagne, ça me va très bien »

Publié le 16 mars 2025
Par Pierre-Yves Lerayer
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À 54 ans, Pascal Damy est le titulaire d’une pharmacie à Mercuès, une petite commune rurale du Lot, près de Cahors. Son parcours, de la ville à la campagne, l’a guidé vers les valeurs fondamentales de la pharmacie : offrir un temps d’écoute et de conseils personnalisés à chaque patient, dans un cadre apaisé et humain.

À l’écart de l’effervescence de l’officine, Pascal Damy, installé dans son bureau de titulaire, incarne la sérénité. Sa voix posée et son regard réfléchi traduisent son implication dans son métier. Alors qu’il s’est engagé dans des études de pharmacie à Toulouse (Haute-Garonne) « presque par hasard ». C’est au fil des stages qu’il a été séduit par les interactions avec les patients et la rigueur scientifique qu’il exige. En 1999, Pascal Damy décroche son diplôme d’État de docteur en pharmacie. Il opte définitivement pour la filière officinale, délaissant l’industrie et la pharmacie hospitalière, qui ne le tentaient pas. « J’ai eu la chance, sans le savoir, de me diriger vers un métier qui allait me passionner », confie-t-il. 

Sa carrière professionnelle débute dans une officine toulousaine, au poste d’adjoint. Une expérience riche qui durera 19 ans. En 2016, il s’installe pour la première fois, toujours dans la ville rose. L’aventure prend fin au bout de quatre ans. S’ensuivent quelques remplacements avant de racheter la pharmacie de Mercuès (Lot), en novembre 2021. Une décision qui a nécessité des sacrifices, dont un déménagement difficile pour sa famille, jusque-là habituée à la vie urbaine. « C’était un déracinement », reconnaît-il. Mais ce projet mûrement réfléchi répondait à une aspiration profonde : « évoluer dans un cadre moins concurrentiel et retrouver une certaine douceur de vivre absente du milieu urbain ».

Devoir de transmission

Un choix gagnant-gagnant : c’est précisément ce qui a motivé Pascal Damy à s’installer à Mercuès. Son ambition ? Prendre le temps avec chaque patient, en apportant des conseils aussi bien sur des problématiques de santé courantes que sur des domaines plus spécifiques, comme la phytothérapie ou l’orthopédie. Une approche qu’il tient à insuffler à toute son équipe. « J’ai toujours eu cette volonté de me former et de me perfectionner pour exercer notre métier du mieux possible », explique-t-il, attribuant cet état d’esprit à ses débuts en tant qu’adjoint, marqué par l’influence d’un titulaire qui l’a encouragé dans cette voie. « C’est pourquoi j’essaie aujourd’hui de transmettre cette exigence à mon équipe : c’est la dimension du métier qui me passionne le plus. »

Délivrer des conseils de qualité, c’est la pierre angulaire de la relation qu’entretient Pascal Damy avec ses patients. Son écoute attentive lui a d’ailleurs permis de détecter deux accidents ischémiques transitoires (AIT) en l’espace de trois ans. Une raison personnelle de plus pour prendre son rôle de veilleur de santé au sérieux, conscient que, parfois, la vie de ses patients en dépend. Selon lui, c’est précisément cette attention personnalisée qui confère au pharmacien sa véritable valeur, bien au-delà d’un rôle de simple distributeur de médicaments.

Accessible, compétent et humain

En plus de son engagement envers ses patients, l’homme de 54 ans défend une vision exigeante de l’évolution de son métier. S’il se réjouit de l’élargissement des missions des pharmaciens, avec entre autres la délivrance d’antibiotiques, il souligne l’importance de la responsabilité qui accompagne ces nouvelles prérogatives : il ne s’agit pas uniquement d’une opportunité économique, mais d’une charge supplémentaire qui nécessite des compétences solides. «À chaque acte que l’on réalise, il faut être prêt à assumer les responsabilités qui l’accompagnent », insiste-t-il. C’est pourquoi il encourage tous les membres de son équipe à se former. Pour le titulaire, cette approche de l’exercice officinal correspond exactement à ce que les patients attendent : un personnel à la fois accessible, compétent et humain, offrant bien plus qu’un simple service. « Cet accompagnement doit être enrobé d’empathie », souligne-t-il. Son combat, à lui, est de gagner la reconnaissance de ses patients. « Si l’on fait bien notre métier, on a soif, en fin de journée, d’avoir pris le temps de parler, d’expliquer et de poser des questions. Ce n’est qu’à ce moment-là que les patients auront envie de revenir », confie-t-il.

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Un parfait équilibre de vie

Finalement, son installation à Mercuès et son adhésion au groupement Pharmactiv ont permis à Pascal Damy de renouer avec les valeurs essentielles d’une pharmacie de proximité. L’environnement qu’il a choisi offre un parfait équilibre entre ses ambitions professionnelles et sa vie personnelle, dans une officine plus spacieuse que ce qu’il aurait pu espérer à Toulouse. Désormais, son objectif est d’attirer une patientèle diversifiée, tout en préservant la qualité de service et l’écoute qui font la singularité de son établissement. « Ici, les gens prennent le temps », observe-t-il avec satisfaction, heureux d’avoir trouvé sa place dans une région qui lui correspond. « J’aurais adoré être un médecin de campagne, mais pharmacien à la campagne, ça me va très bien aussi »