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Pensez aux travaux !
Pour l’acquéreur d’une officine, il est très fréquent que son projet passe par une rénovation des locaux, que ce soit pour restaurer les lieux ou dynamiser l’activité commerciale. Conseils d’experts.
Michel Watrelos, expert-comptable (cabinet Conseils et Auditeurs associés) propose souvent à ses clients en première installation de lancer des travaux après les cinq premières années d’activité. « Après ce cap, sauf incident de parcours, le jeune a surmonté les risques de l’installation et se retrouve dans des conditions financières favorables pour envisager de nouveaux projets. Des travaux vont lui permettre de maintenir la valeur de son patrimoine professionnel et d’optimiser ses revenus professionnels et son imposition fiscale. De plus, ces travaux d’agrandissement lui permettront de bénéficier des conditions bancaires particulièrement attractives du marché tout en renégociant les garanties de départ. » Comme le montre l’exemple développé par Christian Bergot (voir tableau), expert-comptable au même cabinet, l’intérêt est d’insérer ces dépenses de transformation dans la renégociation de l’emprunt initial et de réétalement de sa dette. Ainsi confondues au financement de l’acquisition, elles profitent d’une nouvelle durée de 10 ou 12 ans.
Faire baisser ses impôts.
Examinons les données de départ : M. Potard, jeune pharmacien installé depuis 6 ans, exerce en nom propre. En 1999, il a acheté 1 140 kEuro(s) une officine réalisant un CA de 1 400 kEuro(s) (près de 82 % du CA TTC). Le plan de financement initial a été réalisé avec des travaux modiques de rénovation (15 kEuro(s)). Son CA a progressé de 8 % au terme de ces 5 premières années. Les frais d’établissement sont complètement amortis et les revenus nets après impôts sont constants sur les cinq premières années, soit en moyenne 60 kEuro(s) avec une imposition fiscale de 2,5 parts. La sixième année (2004) coïncide avec une baisse de ses revenus nets d’impôts de plus de 16 %, de l’ordre de 10 kEuro(s). « Elle tient à trois facteurs, explique Christian Bergot. La fin de l’amortissement des frais d’installation, une dotation aux amortissements en diminution et une fiscalité plus importante par rapport à l’évolution du CA. »
M. Potard décide en 2005 d’investir dans des travaux de l’ordre de 200 kEuro(s). Conseils et Auditeurs associés lui conseillera de renégocier son emprunt initial tout en incluant les nouveaux travaux sur une durée totale de 12 ans. M. Potard repart donc « à neuf » sur un nouveau crédit de même durée. « En intégrant les nouveaux travaux à financer ainsi que la charge d’intérêt du nouvel emprunt, le résultat après impôts s’améliore, passant en moyenne annuelle de 70 kEuro(s) au lieu de 60 kEuro(s) auparavant », résume Christian Bergot d’après l’analyse financière sur les cinq années suivantes. Rien d’étonnant : la fiscalité joue en faveur du pharmacien, comme pour tout investissement professionnel amortissable. Les intérêts du crédit payés chaque année et l’amortissement des agencements ou du matériel seront, en effet, retranchés de son bénéfice imposable et lui permettront de réaliser une économie d’impôts. « Les éventuelles pénalités de remboursement anticipé peuvent être incluses dans le nouvel emprunt, tout en étant déductibles fiscalement », précise-t-il.
Etaler l’emprunt.
La restructuration du prêt initial peut s’apparenter à une mesure stratégique opportune, a fortiori dans un contexte de baisse importante des taux. « Elle permet à un jeune, installé depuis quelques années, d’aller plus loin dans sa réussite professionnelle, explique Patrice Lamblin, chargé de mission à la Banque populaire du Nord. Les travaux d’agencement s’inscrivent dans une démarche nouvelle de valorisation de l’outil professionnel en vue d’en faciliter plus tard la revente. Les pharmaciens profitent d’une surface d’exposition plus importante après réalisation pour développer de nouvelles activités. Lors de la reprise d’un emprunt, il y a lieu bien souvent de prévoir un supplément affecté au financement de l’augmentation du besoin en fonds de roulement consécutive à l’accroissement du stock et au développement de l’activité. » Du fait de ce réétalement, ce banquier fait remarquer qu’une pharmacie se finance sur 18 ans. « Le pharmacien joue la prudence en étalant le plus possible le nouvel emprunt, il allège ses échéances de remboursement et gagne en trésorerie journalière. Il fait de plus une bonne opération sur le plan fiscal du fait de la création de nouveaux frais financiers. »
Le pharmacien a intérêt à renégocier un prêt récent, à une période où il paie beaucoup d’intérêts et peu de capital. Dans une conjoncture favorable, la banque ayant consenti le prêt initial n’est guère en position de refuser une renégociation à un taux inférieur à un client « en bonne santé ». « La banque est perdante car, pour mettre à disposition les fonds prêtés, elle a acheté des ressources à un taux élevé supérieur à celui nouvellement négocié », explique Patrice Lamblin. Néanmoins, elle est prête à consentir un effort exceptionnel en fonction de l’environnement bancaire de son client, du courant d’affaires qu’il lui apporte.
Il est actuellement très tentant de renégocier un prêt auprès de sa banque et de faire jouer la concurrence. « Les taux d’intérêt fixes à long terme des crédits professionnels oscillent usuellement en dessous de 4 % hors assurance. » Selon Patrice Lamblin, compte tenu des frais engagés par la clôture du premier prêt par remboursement anticipé (entre 3 % et 5 % en moyenne et parfois jusqu’à 10 % du capital restant dû) et de ceux inhérents à l’ouverture d’un nouveau crédit (en théorie négociables) dans la banque « repreneuse », une baisse inférieure ou égale à 1 % du taux d’intérêt justifie de rester fidèle à sa banque.
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