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Mathilde Laurent découvre sa future officine et son équipe

Publié le 8 octobre 2011
Par Francois Pouzaud
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Le mois dernier, nous avions suivi Mathilde Laurent, jeune installée, lors de ses négociations avec les banques. Sept jours avant la remise officielle des clefs, nous la retrouvons dans sa future officine où elle a souhaité passer une semaine pour s’adapter, et notamment pour rencontrer l’équipe. Une façon de prendre ses marques et d’assurer une transition en douceur.

Par souci de discrétion, nombre de pharmaciens qui cèdent leur officine préviennent leur clientèle quelques semaines, voire quelques jours avant leur départ. Les équipes sont elles aussi tenues au secret jusque dans les derniers instants pour que rien ne filtre. Le vendeur de Mathilde fait partie de ces titulaires qui aspirent à la plus grande confidentialité autour de leur transaction. « Il ne souhaitait par se justifier vis-à-vis de la clientèle et s’étendre sur les causes de son départ », raconte la jeune titulaire, qui a repris officiellement l’officine d’Aulnoye-Aymeries (Nord) le 5 septembre dernier. L’ancien titulaire a pourtant accepté la requête de Mathilde de rencontrer l’équipe une semaine avant. « Je ne voulais surtout pas avoir l’air de m’imposer, j’étais là seulement en tant qu’observatrice, et non pas pour jouer les titulaires avant l’heure », explique-t-elle.

Dissiper les inquiétudes de l’équipe

Une demi-heure avant l’ouverture de la pharmacie, le lundi, Mathilde a organisé, avec l’accord et en présence de son vendeur, une réunion avec l’ensemble de l’équipe. C’est la première fois qu’elle rencontre l’adjointe, les deux préparatrices, la conditionneuse et la femme de ménage. « Je me suis présentée en précisant que j’étais originaire de la région car c’est un élément auquel sont sensibles les collaborateurs et les clients, explique Mathilde. Mais lorsque vous habitez à quinze kilomètres de votre lieu d’installation, les rumeurs concernant l’identité du repreneur vous précèdent et les bruits courent vite dès que vous faites la moindre démarche à la mairie. En outre, mes parents sont commerçants dans une localité avoisinante et j’avais croisé déjà un membre de l’équipe à l’occasion d’un réveillon du nouvel an. »

Etre une personne du cru est toujours un atout lors d’une installation. Mais, au moment d’un changement de titulaire, l’équipe est inquiète. En toute logique, elle souhaite connaître les intentions du nouveau titulaire sur le maintien des effectifs et la nouvelle organisation. Mathilde a profité de cette première prise de contact pour dissiper toute inquiétude. « Je les ai rassurées d’emblée lors de cette réunion en leur annonçant que je gardais tout le monde, que je n’allais pas tout chambouler et que les changements envisagés, comme un nouveau logiciel informatique, allaient s’opérer en douceur. » Pour autant, elle ne souhaite pas perdre de temps sur son plan de reprise et profite de cette réunion pour programmer une formation au nouveau logiciel le lundi suivant, en matinée, soit le jour même de son arrivée officielle.

Se présenter également à la clientèle

Cette semaine d’adaptation est vite passée pour Mathilde, qui a rencontré également les médecins des alentours, reçu son agenceur, son assureur et des laboratoires, mais aussi effectué les dernières démarches à la mairie. Elle n’a pas oublié également de passer du temps au comptoir, non pas pour servir les clients mais pour se présenter. « Je leur ai expliqué d’où je venais, tout en veillant, en tant que jeune titulaire, à ne pas m’attarder sur mon âge et mes années d’expérience. La prise de contact était parfois chaleureuse et facilitée par le travail de l’équipe qui venait me chercher dans le back-office pour que je rencontre les clients importants. » En même temps, Mathilde a pu découvrir les locaux de l’officine car son unique visite remontait à six mois.

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« D’une manière générale, j’ai été bien accueillie par l’équipe et je n’ai pas ressenti d’a priori négatif eu égard à mon jeune âge, seulement un peu de scepticisme de certains clients », se réjouit Mathilde.

Le mois prochain, Mathilde Laurent fait l’inventaire.