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« Le droit à l’installation des adjoints doit être défendu »
Damien Chesnel, adjoint à Belle-Île (Morbihan), a créé l’Association des pharmaciens adjoints de Bretagne. Elle compte 35 membres, dont 8 titulaires. Objectif : faciliter l’installation des jeunes.
« Le Moniteur des pharmacies » : Pourquoi avoir créé l’APAB* ?
Damien Chesnel : Tout juste trentenaire, j’ai passé des soirées et des week-ends à chercher des possibilités de création. La LFSS 2008 a mis fin brutalement à mes projets. On m’a bien proposé d’entrer dans le capital d’une officine, mais je devais apporter 300 000 euros, soit 10 ans de salaire d’un adjoint ! C’était impossible. Je me suis alors mis en quête d’un syndicat ou d’une association qui pourrait me donner des solutions, indépendamment du patrimoine familial ou d’une « faveur » d’un senior. En vain. J’ai appelé les sections A et D de l’Ordre. Rien ! Les adjoints représentent pourtant près de la moitié des officinaux et il n’y a personne pour défendre leur « droit à l’installation »… J’ai donc souhaité créer une association dans le but de surmonter nos obstacles actuels à l’installation !
Que proposez-vous ?
Nous avons deux propositions, qui figurent dans nos courriers adressés au Conseil de l’Ordre et au gouvernement. La part du capital professionnel disponible pour les jeunes qui veulent s’installer est sans arrêt diminuée : d’une part, à cause de la disparition des officines – on parle de 6 000 -, et, d’autre part, parce que des titulaires investissent dans le capital d’autres pharmacies. On aimerait décourager ce type d’investissement. La seconde proposition porte sur la loi de répartition géographique. Elle devrait établir un nombre de pharmaciens par habitants plutôt qu’un quota d’officines. Il faudrait à cette occasion redéfinir les zones pour le décompte des habitants : groupes de communes à la campagne et quartiers en ville, afin d’optimiser la cohérence de la couverture. Ce nouveau type de quota faciliterait des fusions entre des officines qui s’en abstiennent aujourd’hui car elles craignent l’installation d’un concurrent après les 5 ans de protection prévus par la loi. Il y aurait ainsi moins d’officines, donc le gouvernement serait satisfait, et cela pousserait les titulaires à s’associer avec leurs adjoints pour les fixer et fermer la porte à des créations concurrentes. Il n’est pas normal que, pour un même EBE, une officine soit 64 % plus chère qu’il y a dix ans ! Dans la profession, on est nombreux à vouloir s’installer, mais l’offre est restreinte et cela fait flamber les prix. Le critère d’installation aujourd’hui est lié à l’apport, plus qu’au mérite ou à la motivation.
Seriez-vous prêt à devenir gérant d’une succursale ?
Non, je n’aurais pas créé cette association ! Mais si des groupes proposent des salaires mirobolants pour des postes de gérants, il est probable que de nombreux adjoints en mal d’installation les accueilleront à bras ouverts.
Que pensez-vous des clins d’oeil de Leclerc aux jeunes qui veulent s’installer ?
Si les clins d’oeil de Leclerc à notre encontre pouvaient faire prendre conscience du désarroi des jeunes pharmaciens qui veulent s’installer, ce serait une avancée positive… Cependant, je suis opposé à l’intrusion de la grande distribution sur le marché du médicament. Je suis attaché à un modèle libéral dans lequel la détention du capital et l’exercice professionnel restent strictement liés. Cela exclut non seulement l’ouverture du capital aux non-pharmaciens, mais aussi les SEL engageant des pharmaciens « investisseurs », car ces deux systèmes soustraient progressivement aux nouvelles générations une part croissante du capital de notre outil de travail : les officines.
* Association des pharmaciens adjoints de Bretagne, Le Grand-Cosquer, 56360 Locmaria. Tél. : 06 65 44 99 43. E-mail : apa.bretagne@yahoo.fr. Site Internet : http://apab.asso-web.com.
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