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Gare aux imprévus en début d’exercice !
Le repreneur d’une officine découvre parfois de mauvaises surprises au moment de son installation. Des points clés de l’acquisition peuvent avoir été mal ou insuffisamment appréhendés lors de la préparation du projet.
L’achat d’une officine nécessite des capitaux importants. Face au moindre imprévu, un acquéreur peut vite se retrouver avec une situation de trésorerie très tendue compte tenu du poids de la dette.
La première règle d’or à respecter est donc de ne pas acheter une officine au-dessus de ses moyens. « Les coups de tête et les coups de cœur sont à réfuter dans les affaires ! », rappelle Nathalie Cassou, expert-comptable chez Fiducial.
De même, il faut redoubler de prudence dans les études prévisionnelles. Si le montage financier est adossé à des prévisions irréalistes, les difficultés arriveront vite. L’experte-comptable rapporte le cas d’une pharmacie dont l’écart entre le prévisionnel et le réalisé était de plusieurs points. « Au bout d’un an, l’officine a demandé une procédure de sauvegarde qui a été convertie très vite en liquidation judiciaire. »
Attention au stock du vendeur !
Autre écueil sur lequel peut s’échouer l’acquéreur : les rétrocessions entre pharmaciens. « Elles sont parfois comptabilisées comme du chiffre d’affaires alors qu’elles ne génèrent aucune marge commerciale, ne figurent pas clairement dans le compte de résultat et donc ne sont pas retranchées du prix de cession de l’officine », alerte Nathalie Cassou.
Attention aussi au stock du vendeur ! Lorsque le stock initial de reprise a été mal apprécié ou ne correspond pas à ce que l’acquéreur pouvait espérer (grande quantité de produits difficilement écoulables par exemple), des financements et donc des endettements supplémentaires sont parfois à prévoir.
De même, lors du changement de titulaire, le fait de vouloir marquer son empreinte dès les premiers jours par une offre différente peut jouer de mauvais tours à la trésorerie. « J’ai connu un pharmacien qui, avant même son installation, savait déjà quelles lignes de produits de parapharmacie il souhaitait vendre sans même avoir pris la mesure du marché, le potentiel d’achat, les besoins et envies de sa clientèle. Or, les marques ont une politique de diffusion telle qu’elles imposent la commande de plusieurs gammes. Parce qu’il a mal appréhendé cette dimension commerciale et marketing, ce pharmacien s’est retrouvé en difficulté. » Il est donc conseillé au départ de ne pas changer tous les produits en même temps mais de limiter les nouveautés à deux ou trois lignes de produits au maximum.
Des frais d’installation sans surprise
Les frais d’acquisition peuvent aussi être plus élevés que prévu dans le cas de cessions de droits sociaux de sociétés assujetties à l’IS. « Il convient de vérifier qu’elles n’interviennent pas dans les trois ans suivant l’apport en nature du fonds de commerce, ou un changement de régime fiscal si le fonds a fait l’objet d’un apport en nature par le passé, conseille Thomas Crochet, avocat aux barreaux de Toulouse et de Paris. Dans ces hypothèses en effet, en plus des droits d’enregistrement de droit commun sur la cession de droits sociaux, la société dont les droits sociaux sont cédés est redevable des droits d’enregistrement propres aux cessions de fonds de commerce. »
En outre, depuis le 1er janvier 2005, les frais d’établissement doivent être passés en charge dès la première année et n’autorisent plus leur inscription à l’actif. Ainsi, tout étalement devient impossible, ce qui peut conduire la société à perdre plus de la moitié de son capital social lors de son premier exercice du fait de l’importance de ces charges. « La société est alors obligée de faire délibérer ses associés pour poursuivre son activité et en informer le Tribunal de commerce », indique Thomas Crochet.
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