Financement des officines : « Ni investisseur, ni groupement », qui est Arpilabe ?

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Financement des officines : « Ni investisseur, ni groupement », qui est Arpilabe ?

Publié le 15 février 2024
Par Magali Clausener
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Partager le risque financier avec les titulaires qui acquièrent une pharmacie : c’est la promesse faite par Arpilabe. Comment ? En accompagnement des primo-accédants que met en place la société.

« Nous ne sommes ni un fonds d’investissement ni un groupement, mais un catalyseur de réussite », affirme  Pierre-Emmanuel Petit, cofondateur d’Arpilabe et ingénieur. La société a été créée en 2007 avec Ariel Sakh, pharmacien. Trois ans après, les deux fondateurs achètent une première pharmacie à Paris, puis deux, et au bout de sept ans une dizaine « sans apport et sans se planter », précise le cofondateur. Arpilabe accompagne aujourd’hui environ 90 officines. « Arpilabe n’a pas d’investisseur institutionnel à son capital : la société est indépendante, dirigée par des entrepreneurs qui travaillent dans la pharmacie d’officine depuis 16 ans. Nous avons développé un modèle juridico-financier qui permet de structurer les financements et les acquisitions d’officines de toutes tailles sans que l’apport soit limitant. Nous avons aussi développé un savoir-faire opérationnel : tenue du comptoir, merchandising, exercice, ressources humaines, achats, recherche de la croissance, nouveaux services, etc., détaille Pierre-Emmanuel Petit. Notre troisième savoir-faire repose sur des indicateurs de pilotage précis afin de corriger au plus tôt les éventuels dérapages que toute entreprise peut rencontrer. Enfin, nous proposons un savoir-faire de formation des titulaires, de transmission. Notre enjeu est la pérennité du métier. »

Un recours au bon de souscription d’action (BSA)

Soit, mais comment Arpilabe intervient-il dans le financement des pharmacies ? « En premier lieu, Arpilabe n’est pas un financeur, mais un partenaire opérationnel qui travaille avec le ou les pharmaciens titulaires de l’officine dans toutes les phases de son projet, au fil des années, et avec des intérêts alignés, insiste Pierre-Emmanuel Petit. Et de poursuivre : « L’outil juridique auquel Arpilabe a recours est le bon de souscription d’action (BSA), un choix que nous jugeons vertueux, qui respecte l’enjeu de la gouvernance de l’officine. Concernant plus précisément le financement du projet, nous savons orchestrer les sources variées de financement : banques, cédants, pharmaciens indépendants, financeurs privés institutionnels, investisseurs privés. Nous croyons qu’un financement sain répond à deux critères : il doit permettre d’atteindre les objectifs d’acquisition puis de pérennisation de la pharmacie, et il doit être sécurisant ». De fait, pour la partie obligataire, Arpilabe travaille à la fois avec les investisseurs institutionnels, la société de gestion 123 IM depuis 2011, quelques dizaines d’investisseurs privés et des cédants de pharmacie, qui participent au financement des pharmacies en fonction des besoins. Ces financements se font sur la base d’obligations non convertibles. Quant au BSA, il s’agit d’une valeur mobilière qui donne le droit à son bénéficiaire (membre de la société – dirigeants, collaborateurs – ou tiers) d’acheter une ou plusieurs actions d’une société à un prix fixé à l’avance.

La société Arpilabe sélectionne-t-elle les projets d’acquisition ?

« Concernant les titulaires, nous n’avons pas de critères de sélection autre que la capacité à porter un projet entrepreneurial. Nous nous assurons que le projet correspond aux réelles envies et appétences du porteur du projet. Et au sujet des pharmacies, tous les chiffres d’affaires sont envisageables, ainsi que toutes les typologies », répond Pierre-Emmanuel Petit.

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