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Faites vos bagages scientifiques
Pour la majorité de ceux qui l’ont vécue, l’expatriation est une expérience positive en termes d’adaptabilité, d’ouverture d’esprit et de connaissance des rouages de l’entreprise. Témoignages et conseils.
Les raisons de mon départ ? Elles sont triples : opportunité offerte par la direction de l’entreprise, voeux anciens de voir ce qui se passe ailleurs afin d’élargir mes connaissances, volonté de donner à la famille une autre vision de la vie et une connaissance parfaite de l’anglais. » Voici, bien résumées par David Caron, 42 ans, parti à Toronto en tant que directeur du centre de production de Genpharm (Merck Generics), les raisons qui poussent le plus souvent un cadre de l’industrie pharmaceutique à s’expatrier.
Profils recherchés : marketing ou finance. Si l’idée de partir acquérir une expérience nouvelle séduit bon nombre de pharmaciens, il existe plus de demandes que de postes offerts. « Compte tenu des coûts actuels d’une expatriation, la sélection est de plus en plus difficile et se fait sur des critères très sélectifs », rapporte Chahriar Pazargad, 39 ans, directeur marketing et ventes de Novartis Pharma Maroc, expatrié depuis environ dix mois à Casablanca.
Comment donc mettre toutes les chances de son côté pour se voir confier un poste à l’international ? Tout d’abord (on ne vous apprendra rien…) montrer sa motivation, sa volonté de partir, et ce dès ses premiers pas dans la vie active. Ensuite, s’orienter vers les postes les plus susceptibles d’aboutir à un départ hors de nos frontières.
Des avantages financiers.
Alban Van Landeghem a 29 ans et déjà une expérience de deux ans en Chine. « J’ai complété mes études de pharmacie par un mastère en école de commerce et une formation à Sciences-Po sur l’économie de la santé, énumère-t-il. Après ma thèse, je suis parti aux Etats-Unis rejoindre l’équipe du poste d’expansion économique de l’ambassade de France à Washington pour travailler auprès de l’attaché santé. A mon retour, je suis devenu chef de produits junior à l’international. Lorsque la Chine m’a été proposée, j’ai tout de suite accepté un poste de chef de projets à Shanghai. J’ai eu la chance de partir très jeune. Depuis mon retour en France, j’occupe le poste de responsable marketing export auprès des laboratoires AstraZeneca. La conjoncture actuelle du monde pharmaceutique donne aux postes d’expatriation une dimension clé au sein des grands groupes et ceux-ci sont de plus en plus souvent réservés aux cadres seniors – directeur marketing ou chef d’unité opérationnelle – pour y exercer des responsabilités de gestionnaire. Conséquence : il faut attendre quelques années avant de prétendre à un tel poste. »
Carole Omnès est, à 28 ans, responsable régionale des relations extérieures chez Schering-Plough. Son expérience d’expatriée ? « Durant mon DESS en économie de la santé, je suis entrée chez Schering-Plough comme chargée des affaires économiques. J’ai rejoint tout de suite la maison mère aux Etats-Unis, dans le New Jersey, où j’ai passé un an dans le cadre de l’expertise des filiales. C’est une expérience courte mais qui permet de relever le challenge de façon très rapide et d’avoir une vision opérationnelle à court terme. A mon retour, j’ai bénéficié d’une évolution de poste qui correspond entièrement à mon plan professionnel. » Le meilleur profil pour partir à l’étranger ? « Une double compétence et un bon niveau d’anglais pour être opérationnel dès la descente d’avion ! Avoir fait des stages à l’étranger est évidemment un plus. »
Ouverture professionnelle et intellectuelle extrêmement enrichissante, l’expatriation possède un autre avantage, financier celui-là. « Il existe des primes à l’expatriation et des compensations dont les montants dépendent essentiellement des pays », indique Chahriar Pazargad. Il s’agit d’un pourcentage sur le salaire de base : plus le pays est considéré à risque, plus ce pourcentage est élevé. Sinon, le salaire dépend surtout de la position occupée dans le pays. Les impôts sont payés selon la réglementation du pays. Précisons qu’il existe deux types de contrat : expatriation pure avec contrat local ou détachement (qui permet de garder les droits de Sécurité sociale, etc.) avec contrat inchangé dans le pays d’origine. « Dans ce dernier cas, tous les frais sur place sont pris en charge. Selon le niveau de vie du pays d’accueil, ce peut être un avantage ou un inconvénient ! », précise Carole Omnès.
A savoir : s’il existe des grilles (salaires, primes) dans chaque entreprise, il existe toujours une possibilité de négocier pour obtenir plus… « Les avantages financiers sont indiscutables, mais si on s’expatrie uniquement pour cela, ce n’est pas un bon choix. L’expatriation est assez difficile (on laisse sur place une partie de sa famille, ses amis), c’est un effort à faire, un milieu à découvrir, un changement culturel et professionnel où il faut réapprendre et s’adapter par rapport aux pratiques locales », souligne Alban Van Landeghem.
Durée moyenne d’un contrat d’expatriation : entre trois et cinq ans. Cela dépend du poste, du projet pour lequel on vous envoie.
En ce qui concerne les démarches à accomplir avant de partir, elles sont généralement assurées par l’entreprise : démarches administratives et fiscales, déménagement et envoi du matériel, arrivée sur place et logement, etc.
Pas de réussite professionnelle sans la famille.
Quels conseils donner aux pharmaciens qui auraient l’intention de s’expatrier ? « Créez l’opportunité et tentez l’expérience sans hésiter ! », encourage Carole Omnès. Et à l’adresse de ceux qui seraient déjà sur le point de partir : « Il faut bien avoir conscience du type de pays dans lequel on se rend, avoir un minimum d’informations par rapport à la culture, savoir qu’il existe des règles auxquelles on ne doit pas déroger », insiste Alban Van Landeghem.
Autre conseil d’expatrié, celui de Chahriar Pazargad : « Je pense qu’il est très important de faire un voyage dans le pays avec sa famille afin de voir si l’adaptation peut se faire facilement ou non (possibilité pour l’épouse de travailler, niveau des écoles, etc.). Pas de réussite sur le plan professionnel si la famille ne s’adapte pas au pays. » –
L’ACIP (Association des cadres de l’industrie pharmaceutique) annonce l’ouverture prochaine, sur son site http://www.acip.asso.fr, d’une rubrique « expatrié ».
Objectif : créer un espace de discussion ouvert à tous ceux qui sont concernés par l’expatriation, proposer des informations générales sur l’expatriation.
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