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« Entre 15 et 40 % d’apport »

Publié le 22 septembre 2007
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Interview de Lionel Canesi, responsable de la commission installation chez Conseils Gestion Pharmacie (CGP). Ses propos arrivent en préambule d’une journée nationale consacrée à l’installation des jeunes le 25 octobre prochain par CGP.

« Le Moniteur » : La hausse des taux d’intérêt et la nouvelle baisse de rentabilité des officines sur 2007 peuvent-elles influencer les prix à la baisse ?

Lionel Canesi : Logiquement, à une hausse des taux d’intérêt et/ou à une baisse de la rentabilité devrait correspondre une baisse de prix. Cette corrélation n’existe plus : les prix restent très élevés malgré l’érosion des marges et la hausse des taux d’intérêt. Néanmoins, en cas de forte remontée des taux, on peut s’attendre à une stabilisation, voire une légère baisse des prix. Pour 1 million d’euros emprunté, une hausse de 1 % du taux du crédit sur 12 ans équivaut à une augmentation de 500 euros de la mensualité de remboursement de l’emprunt. Cette charge supplémentaire de crédit n’a évidemment pas la même incidence sur la capacité de remboursement d’une petite officine à la peine et celle d’une grande officine avec une meilleure rentabilité. Pharmacie que les acquéreurs sont prêts à surpayer. Le niveau des prix de cession des officines les plus recherchées ne devrait donc pas s’en trouver modifié.

Quels premiers conseils donnez-vous aux jeunes qui désirent s’installer ?

Faire appel à des spécialistes car l’installation devient de plus en plus complexe et les officines de plus en plus difficiles à rentabiliser dans le contexte actuel (MDL, mesures gouvernementales…). Aussi, le choix de l’officine devient primordial au niveau de son potentiel de développement et de son avenir. Les acquéreurs doivent se montrer plus sélectifs dans leurs choix et avoir une approche des prix fondée sur la rentabilité (EBE) et non plus sur le chiffre d’affaires.

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Quel apport personnel leur recommandez-vous ?

La fourchette est large : entre 15 % et 40 % du montant de l’investissement. Tout va dépendre de la rentabilité de l’officine, de sa taille et de son potentiel futur, mais aussi des modalités d’installation (en nom propre, en SNC avec un autre junior, en SEL avec un senior…). L’apport personnel sert, en fait, à combler le manque de rentabilité de l’officine. Comme il est difficile de faire des prévisions au-delà de deux ans, plus il est important, mieux c’est.

Et la SEL ?

Vu les prix, les montages permettant de s’adosser à un investisseur déjà titulaire, qui saura aussi guider le jeune installé, ont la faveur. La SEL est le seul outil pour apporter un tel service. Son régime fiscal étant l’IS, le choix sera fonction de la taille de l’officine, de la situation fiscale et de l’horizon de sortie du titulaire. Mais il faut porter une grande attention au pacte d’associés (conditions de rémunération et de sortie des associés).

Le programme du 25 octobre

CGP organise le 25 octobre dans une quinzaine de villes une journée de formation gratuite sur l’installation. Au programme :

1. Choix de l’officine (aspirations personnelles du futur titulaire, analyse de la pharmacie ciblée et critères de choix pour choisir son officine).

2. Prévisionnel (comment lire un prévisionnel, termes essentiels en gestion à connaître, statistiques régionales des prix de vente, évolutions de chiffre d’affaires, de la marge, de l’EBE…).

3. Choix de la structure juridique, du régime fiscal et social plus un éclairage sur la problématique du choix du régime matrimonial et sur la provenance de l’apport et ses conséquences civiles.

4. Partie juridique de l’acquisition, de la signature du compromis à l’acte définitif de vente.

5. Financement de l’acquisition et les assurances de la pharmacie.

6. Interventions de pharmaciens installés.