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« En me réinstallant à Guitalens, ma clientèle et le panier moyen ont augmenté »
Charles Fauré dirige depuis début janvier 2016 la pharmacie de Guitalens, dans le Tarn. Jusque-là titulaire à Marseille, il s’est installé dans cette commune rurale de 900 habitants en même temps que s’y finalise un projet de maison médicale.
L’officine de Guitalens dont Charles Fauré a racheté les murs fin 2015 était à vendre depuis trois ans. Le pharmacien a pu la reprendre pour 150 000 € (selon le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) à une pharmacienne âgée de 75 ans. « Elle ne trouvait pas de successeur et avait dû baisser progressivement son prix, avant de me la céder à moins de 25 % de son chiffre d’affaires », résume Charles Fauré.
Cette petite officine de 70 m2 était plutôt vieillotte. Mais, implantée sur un axe passant, elle offrait un potentiel, notamment grâce à un parking situé en face. « Je n’en disposais pas précédemment et cela m’a gravement desservi », explique le titulaire. La pharmacie se trouve au cœur d’un bourg entouré de hameaux. « La municipalité souhaitait maintenir un potentiel santé dans le village et portait un projet qui a motivé mon installation », confie Charles Fauré.
D’ici quelques mois en effet, une maison médicale va ouvrir dans un bâtiment remis à neuf, en face de l’officine. « C’est également ce qui a convaincu la banque, très pointilleuse en matière de risque sur les petites affaires. D’autres professionnels de santé pourraient arriver si le département débloque des fonds pour les y inciter », détaille le pharmacien.
L’officine remise à neuf
En septembre, lorsque les médecins seront installés, Charles Fauré envisage des « réunions pour resserrer les liens et créer un réseau de soin local ».
Le pharmacien, qui a acquis également une petite maison de ville attenante à l’officine, a pu s’agrandir. « J’y ai créé un bureau, qui pourra être utilisé pour les entretiens, et un espace de stockage pour les produits de faible rotation qui envahissaient l’espace de vente », précise Charles Fauré. La surface de vente, passée à plus de 100 m2, a été entièrement repeinte en blanc, et son éclairage totalement revu. « L’officine n’avait aucune visibilité extérieure, et l’intérieur était tout encombré de rayons et de présentoirs inutiles avec des murs assombris par une moquette verte. Refaire une beauté à l’espace où sont accueillis les clients était une priorité », résume le pharmacien.
Le titulaire a conservé l’équipe existante : une préparatrice à temps plein, une à mi-temps et une adjointe, qu’il emploie une demi-journée par semaine. « Avoir un personnel suffisant pour accueillir et développer la clientèle est aussi le gage d’une certaine qualité de vie. Sinon venir dans un village comme celui-ci avec pour seule perspective de travailler du lundi au samedi, sans vie privée, peut vite devenir un enfer », estime le pharmacien.
Développer l’orthopédie
Au cœur du Tarn, avec une population plutôt âgée, il sait qu’il ne pourra jamais vendre des produits de beauté très chers. « Il n’y a pas la clientèle pour Nuxe ou Lierac. En revanche, les usines de fabrication Pierre Fabre sont implantées ici. » Le pharmacien va donc étoffer ses gammes de parapharmacie en privilégiant cette marque. « L’ancienne titulaire en proposait très peu et à des prix rédhibitoires. » Le pharmacien veut aussi développer l’orthopédie et le matériel médical. Objectif de ses six premiers mois : maintenir le chiffre d’affaires voire l’améliorer un peu. Charles Fauré se dit confiant : « Alors que janvier a été catastrophique en France, ma clientèle et le panier moyen ont augmenté. Cela prouve qu’il y avait un réel besoin. »
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