Acquisition Réservé aux abonnés

Des possibilités d’ouverture dans les Hauts-de-France

Publié le 22 janvier 2022
Par Francois Pouzaud
Mettre en favori

Malgré 16 fermetures d’officines dans les Hauts-de-France en 2021, la région offre quelques opportunités d’installation par voie de transfert.

La population des Hauts-de-France atteignait 6 004 947 habitants en 2019, une région approvisionnée en médicaments par 1 962 officines, soit 1 pharmacie pour 3 061 habitants. « Cette densité officinale moyenne est représentative des cinq départements de la région puisqu’elle varie de 2 927 habitants par pharmacie dans le Nord à 3 787 dans l’Oise », précise Anne Lefebvre, pharmacienne et consultante. Derrière une densité officinale moyenne homogène se cachent d’importantes disparités géographiques.

Dans l’Aisne, la densité officinale est de 3 107 habitants par pharmacie. « Le maillage officinal de ce département est particulier, explique Anne Lefebvre. L’Aisne comporte 800 communes et 706 d’entre elles sont dépourvues d’officine, ce qui correspond quand même à une population de 216 683 personnes, soit 41 % de celle du département. » Une analyse plus fine montre qu’au nord-est de Laon, une zone formée de 61 communes contiguës ne dispose d’aucune officine, que ce soit directement sur leur territoire ou indirectement sur celui d’une commune limitrophe. De fait, « selon l’article L. 5125-6 du Code de la santé publique (CSP), cette zone pourrait être considérée comme un territoire au sein duquel l’accès au médicament pour la population n’est pas assuré de manière satisfaisante », souligne-t-elle. Toutefois, l’ouverture d’une officine par voie de transfert ou de regroupement ne peut être autorisée au sein de cette zone car aucune de ses communes ne recense au moins 2 000 habitants (article L. 5125-6-1), et ce alors même que 4 des 9 officines de Laon sont excédentaires par rapport au quorum.

L’attrait des gens du Nord

Dans le Nord, la situation est différente. Si 330 des 648 communes sont dépourvues d’officine, la population résidente ne correspond pas à plus de 9 % des habitants du département. De plus, 3 de ces 330 communes comptent plus de 2 000 habitants. Il s’agit de Faumont, de Camphin-en-Pévèle et de Capinghem.

La commune de Faumont (2 213 habitants) est reliée, par le réseau routier, à la commune contiguë de Moncheaux (1 632 habitants). Toutefois, les habitants de Moncheaux peuvent s’approvisionner en médicaments dans trois pharmacies proches situées à moins de 4 km, lorsque Faumont est distante d’environ 5 km. Donc pas de possibilité d’ouverture dans ces deux communes.

Publicité

En revanche, à Camphin-en-Pévèle, ce serait envisageable. En effet, elle compte cinq communes contiguës, mais le réseau routier n’en avantage qu’une seule, Baisieux, desservie par deux pharmacies. Selon les dernières données démographiques officielles, les Camphinois sont au nombre de 2 499, en passe de franchir le seuil de 2 500 habitants requis pour un transfert de pharmacie (article L. 5125-4 du CSP).

Capinghem (2 537 habitants), limitrophe de Lille, dépasse aussi ce seuil depuis le 1er janvier 2021. Au printemps 2018, il était déjà question qu’une officine y voie le jour à l’occasion de la construction du projet Place-Ô-Marché, regroupant, au sein d’une halle commune, des commerces inde´pendants autour des métiers de bouche et une pharmacie. A ce jour, elle n’est pas ouverte…

« Camphin-en-Pévèle et Capinghem représentent les opportunités les plus évidentes dans les Hauts-de-France, et ce bien qu’il existe d’autres communes de plus de 2 000 habitants dans cette région », conclut Anne Lefebvre.

C’est le cas de Pont-de-Metz (Somme), de Lagny-le-Sec (Oise), de Noyelles-lès-Vermelles et d’Estevelles (Pas-de-Calais). Mais les opportunités d’installation par ouverture d’une nouvelle officine se réduisent chaque année pour cause de décroissance démographique.