Démographie officinale : des pharmaciens au service d’un réseau en pleine restructuration

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Démographie officinale : des pharmaciens au service d’un réseau en pleine restructuration

Publié le 25 juin 2024
Par Christelle Pangrazzi
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L’Ordre national des pharmaciens a dévoilé des chiffres annuels sur la démographie officinale. Si certains secteurs semblent gagner en attractivité, ce n’est pas le cas de l’officine. La pharmacie de proximité est, en effet, en pleine mutation. État des lieux.

En 2023, l’Ordre national des pharmaciens a dénombré 24 596 pharmaciens titulaires de leur officine. Ils représentent environ 33 % des pharmaciens français. Le nombre de titulaires est en baisse de 1,3 % par rapport à 2022 et de 10,7 % sur les dix dernières années.

Qui sont les pharmaciens de la section A ?

Les femmes sont majoritairement représentées : on compte 55,9 % de femmes en 2023 en section A, contre 44,1 % d’hommes. Elles représentent 68 % des inscrits à l’Ordre toutes sections confondues. La moyenne d’âge des pharmaciens inscrits en section A est de 49,2 ans. En 2022, elle était de 49,6 ans. Si cet infléchissement de la courbe permet de noter un léger rajeunissement de la population, la pyramide des âges témoigne du vieillissement global des professionnels du secteur : en 2013, 14,9 % des pharmaciens titulaires d’officine avaient 60 ans et plus, ils sont aujourd’hui 21 %. Même si la proportion des moins de 40 ans est de plus en plus présente en section A passant de 18,8% en 2013 à 22,8% en 2023, presque la moitié des titulaires d’officine en France ont 50 ans et plus.

La moyenne d’âge des pharmaciens titulaires est supérieure de 2,7 ans à celle de l’ensemble des pharmaciens inscrits à l’Ordre (46,5 ans en 2023). « L’engagement dans le titulariat se fait souvent après que plusieurs années d’expérience en tant que pharmaciens adjoints », explique l’Ordre.

Évolution et répartition des effectifs

La répartition des pharmaciens titulaires d’officine varie d’une région à l’autre. La majorité des pharmaciens titulaires se situe dans les régions Île-de-France (15,8 %) et Auvergne Rhône-Alpes (12,2 %), suivies de la Nouvelle-Aquitaine (10,7 %) et de l’Occitanie (10,5 %). En revanche, les régions Bourgogne Franche-Comté, Centre Val-de-Loire et Normandie enregistrent les plus faibles nombres de titulaires.

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Un réseau en pleine restructuration

L’année 2023 est marquée par une augmentation du nombre de fermetures d’officines – 248 pharmacies ont baissé le rideau contre 211 en 2022, soit +17,5 % de fermetures – mais aussi par l’émergence d’un nouveau modèle officinal via les regroupements et antennes. « Dans un contexte de restructuration du réseau officinal, le nombre de titulaires reste en décroissance par rapport aux années précédentes. Ainsi, l’ensemble du territoire compte 317 titulaires de moins par rapport à 2022. Le nombre de titulaires d’officine était de 27 528 en 2013 contre 24 596 en 2023, soit une baisse de 10,7 % en dix ans », souligne l’Ordre.

Des fermetures toujours plus nombreuses

C’est en Bourgogne-Franche Comté que le nombre de fermetures par rapport au nombre d’habitants est le plus élevé (7,5 officines fermées pour 1 000 000 d’habitants). La Normandie et la Bretagne ont elles aussi une forte densité de fermetures, avec six officines fermées pour 1 000 000 d’habitants. Certains modes de fermeture d’officines peuvent être qualifiés d’actifs. Il s’agit soit de regroupements visés à l’article L. 5 125-5 du CSP (fusion d’officines), soit de fermetures définitives avec restitution de licence à l’Agence régionale de santé (ARS) et pour lesquelles le titulaire obtient une compensation financière de l’un de ses confrères (art. L. 5 125-5-1 du CSP). Les autres modes de fermeture pourraient être qualifiés de contraints.

Un maillage efficient à préserver

35 % des officines françaises sont installées au sein de communes de moins de 5 000 habitants.

31 % des officines sont situées dans des communes ayant entre 5 000 et 30 000 habitants.

Ce réseau constitue le cœur du maillage officinal permettant une desserte optimale en médicaments sur l’ensemble du territoire français. « Pour garantir une présence pharmaceutique sur des territoires en tension, nous nous attachons à encourager les expérimentations d’antennes de pharmacie et la possibilité d’installations particulières dans des territoires dits « fragiles » », conclut l’Ordre.