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De l’importance de la démographie médicale quand on s’installe
L’Atlas de la démographie médicale en France au 1 er janvier 2018, publié par le Conseil national de l’Ordre des médecins début décembre, met en lumière des difficultés persistantes en matière de densité médicale dans certains départements. Si ces données sont à prendre en compte par les candidats à l’installation, elles sont à nuancer avec les évolutions démographiques de la population générale.
Avant de jeter son dévolu sur une officine, il est nécessaire de valider la pérennité de l’environnement médical. Les pharmaciens attirés notamment par l’exercice en milieu rural doivent, dans un contexte de désertification médicale, se montrer de plus en plus attentifs au nombre de médecins, à leur âge, à leurs spécialités…
Outre une baisse continue et prolongée du nombre de généralistes en activité régulière (- 7 % depuis 2010), les projections ordinales ne sont pas réjouissantes : les effectifs devraient diminuer jusqu’en 2025, à raison de 0,9 % en moyenne par an. Le renouvellement générationnel est loin d’être assuré. Cela se ressent sur l’âge moyen des actifs réguliers. Il est de 50,7 ans en 2018, avec un minimum pour l’Ille-et-Vilaine (47,5 ans) et un maximum pour la Creuse (54,7 ans). Les médecins des départements urbains et hospitalo-universitaires ont un âge moyen significativement plus faible que ceux des autres départements (à l’exception de la Seine-Saint-Denis, qui affiche un âge moyen supérieur à la moyenne nationale, témoin de problèmes spécifiques d’attractivité).
La variation 2017-2018 des effectifs des médecins en activité régulière est de faible amplitude d’une région à l’autre, à l’exception de la collectivité départementale de Mayotte (- 2,1 %), déjà en situation très déficitaire. La région Paca concentre la plus forte densité avec 349 médecins pour 100 000 habitants (contre 270,3 médecins pour 100 000 habitants pour la moyenne nationale), tandis que les grands pôles urbains concentrent les plus grands foyers de médecins, à l’instar de Paris, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Marseille ou Lille.
Il co-existe au sein même des régions des disparités départementales, avec des mouvements haussiers ou baissiers. A titre d’exemple, la Nouvelle-Aquitaine, qui enregistre une hausse globale de ses effectifs et concentre cette augmentation sur trois départements seulement : la Haute-Vienne, la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques.
Des départements à classer en quatre types
En 2018, la tendance est à un accroissement des inégalités entre les départements les mieux lotis en matière de densité médicale et ceux les moins bien lotis. 57 départements enregistrent une baisse des médecins actifs réguliers, 41 une hausse et 2 une stabilité (le Vaucluse et la Haute-Corse). Le critère d’attrait et de choix ne se limite cependant pas aux variations du nombre de médecins dans un département.
Se livrant à une analyse croisée des variations de la démographie médicale et de la population générale, l’Ordre des médecins a identifié quatre types de départements :
– ceux dont la population générale et médicale augmente, tels que le Nord, l’Ille-et-Vilaine, le Bas-Rhin et le Tarn-et-Garonne ;
– ceux dont la population générale et médicale diminue, dont les Côtes-d’Armor, le Jura, la Lozère et le Gers ;
– ceux dont la population générale est en hausse et la population médicale en baisse, donc en situation « potentielle » d’offre de soins défavorable : la grande majorité des départements d’Ile-de-France, le Pas-de-Calais et la Côte-d’Or, entre autres ;
– ceux dont la population générale est en baisse et la population médicale en hausse, comme la Haute-Vienne, les Alpes-de-Haute-Provence, l’Allier, la Haute-Saône et les Ardennes. Il s’agit souvent des départements dont la densité médicale est identifiée comme faible.
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