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Danielle Wilhelm exerce toujours dans un no man’s land

Publié le 6 septembre 2008
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Le parking est déserté, l’ancien centre commercial abandonné, à la limite de l’insalubrité. Mais une croix verte reste toujours et encore allumée, comme un dernier signe de vie. Celle de la pharmacie de Danielle Wilhelm à Dommartin-lès-Toul. Depuis quatre ans, cette titulaire résiste vaille que vaille, malgré les inondations, le manque de chauffage et l’insécurité latente (elle a fait l’objet de plusieurs tentatives de cambriolage).

Installée, par voie dérogatoire, depuis 1981 dans la galerie commerciale d’un hypermarché, au centre de Dommartin-lès-Toul, la titulaire avait sollicité au printemps 2004* une autorisation de transfert pour suivre l’enseigne qui s’installe, toujours sur le territoire de la commune, à moins de 2 kilomètres. Autorisation refusée par le préfet suivant les avis défavorables émis par le conseil de l’ordre régional et la chambre syndicale des pharmaciens, arguant du fait que « le transfert envisagé ne permettrait plus à la population de la commune de se rendre sans difficulté à la pharmacie puisqu’un véhicule deviendrait obligatoire ».

Quadruple tentative de transfert

La titulaire a renouvelé sa demande de transfert à quatre reprises, toujours sans succès, jusqu’à ce jour de printemps 2008 où le préfet l’autorise. C’était sans compter avec le recours ministériel déposé par le Conseil national de l’Ordre, suivi par le conseil régional et la chambre syndicale qui actent devant le tribunal administratif. Début juillet, la décision du ministère tombe : annulation de l’autorisation préfectorale au motif que, depuis la demande initiale, « aucun changement significatif n’est intervenu ».

Ce que conteste Danielle Wilhelm, soutenue par les élus locaux. Un service de bus assure en effet des rotations régulières sur l’agglomération, des travaux de voirie ont été réalisés pour améliorer les accès au nouveau centre commercial, dans lequel la pharmacienne a acquis une cellule de 200 mètres carrés qu’elle a aménagée en parapharmacie pour en conserver la jouissance.

En attendant, le chiffre d’affaires de l’officine baisse de façon récurrente, les conditions d’exploitation se dégradent quotidiennement. Pour combien de temps encore ?

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* Voir aussi « Le Moniteur des pharmacies » n° 2562 du 18.12.2004, n° 2567 du 29.1.2005 et n° 2572 du 5.3.2005.