Acquisition Réservé aux abonnés

Comment nous avons… repris une pharmacie en liquidation judiciaire

Publié le 6 novembre 2010
Par Françoise Sigot
Mettre en favori

Lorsqu’ils cherchent une officine à reprendre, Ariel Sakh et Frédéric Schmit s’intéressent à la Pharmacie du Soleil située dans le Xe arrondissement de Paris. Placée en redressement judiciaire en juin 2009, puis fermée trois mois plus tard, les futurs associés déposeront entre-temps un dossier pour sa reprise auprès du tribunal de commerce. « Nous savions que notre offre devrait certainement être revue à la hausse, mais nous ne voulions pas faire une course à l’échalote. Dès le départ, nous nous sommes fixé des limites de prix parce qu’en étudiant le dossier, nous avons vite compris que notre prédécesseur avait surpayé l’officine. C’est de là qu’étaient partis ses ennuis », confie Ariel Sakh. D’une première offre à 1 million Ariel Sakh et Frédéric Schmit montent à 1,5 million pour s’aligner sur les concurrents et proposent la reprise de l’ensemble des neuf salariés. Epaulés par leurs conseils (avocats, experts-comptables…), ils défendent leur dossier devant le tribunal fin novembre et remportent la mise. « Notre dossier était bien monté car réaliste. C’est pourquoi nous avons pu le défendre. C’est un moment impressionnant puisque l’on se retrouve face à quatre juges, mais aussi en présence des avocats de chaque repreneur potentiel, de l’administrateur judiciaire, des vendeurs et des représentants des salariés », explique Ariel Sakh.

La Pharmacie du Soleil rouvrira enfin ses portes le 4 janvier 2010. Entre la reprise et la réouverture, la gestion du personnel s’est avérée complexe. Certains salariés de l’officine démissionneront, d’autres négocieront une rupture conventionnelle. « C’est difficile de remotiver des équipes après cette épreuve », analyse le titulaire.

Mais, en neuf mois, Pharmacie du Soleil a renoué avec une croissance – au-delà des prévisions – grâce à une profonde réorganisation. « Avant d’être liquidée, l’activité représentait 3 500 euros par jour dont 80 % de médicaments. Elle est aujourd’hui de 6 800 euros. Nous avons équilibré les ventes entre remboursable, médication familiale et parapharmacie. Nous avons aussi réorganisé l’officine en fonction de notre clientèle, par exemple en créant un important rayon puériculture. »

Publicité