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ce que vous en pensez
L’ouverture du capital de l’officine à des non-phamaciens
Béatrice Di Maria-Mahiou, Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)
Je ne suis pas du tout pour ouvrir le capital de mon officine, car je ne serais forcément plus maître de mes achats. Tout investisseur, s’il est puissant, vous forcera plus la main qu’un groupement dont on ne fait que respecter les consignes d’achats. Notre casquette de professionnel de santé et de commerçant repose sur un équilibre fragile. La rentabilité peut vite prendre le pas sur la santé publique. En cas de lien capitalistique avec un répartiteur, il faudrait envisager une nouvelle relation de partenariat et l’encadrer. Ouvrir l’officine à ses salariés serait de loin la meilleure solution pour l’avenir.
Bernard Gombert, Nîmes (Gard)
Qu’entend-on par non-pharmacien ? Un préparateur ? Pourquoi pas ! Il serait assez logique, puisqu’il participe au développement de l’entreprise, de lui ouvrir une fraction du capital. La possibilité d’avoir accès à une rémunération autrement que par le travail est une forme d’intéressement et de reconnaissance de son diplôme qui permet de motiver et retenir un salarié compétent. En revanche, céder une partie de l’officine à une personne (physique ou morale) extérieure à l’officine me paraît dangereux, en particulier si c’est une société (laboratoire, répartiteur, assureur, banque…) tournée vers le profit. Car le pharmacien risque d’aliéner son indépendance professionnelle et de perdre de vue les réalités de sa mission de santé publique. Pour bien dissocier pouvoir et capital, il faudrait monter des sociétés en commandite par action.
Pierre Rouzaud, Prades-le-Lez (Hérault)
Il ne faut pas diaboliser l’entrée de capitaux extérieurs à la profession. Le principe de l’indivisibilité de la propriété et de l’exploitation a toujours été fallacieux. A partir du moment où le pharmacien a un emprunt, le capital, donc la propriété, appartient à la banque et, à un moindre degré, au répartiteur qui apporte son concours financier. Nous sommes déjà en partie dans le schéma souhaité par l’Europe. Je n’ai pas d’inquiétude vis-à-vis de l’entrée de capitaux extérieurs et n’ai pas d’états d’âme sur le profil de l’investisseur. Il faut seulement qu’il ne s’immisce pas dans la gestion de la pharmacie et que ses relations avec le pharmacien soient organisées dans un cadre contractuel validé par l’Ordre. Ceci pour éviter toute aliénation de l’indépendance professionnelle.
Ingrid Bochereau-Hedouin, Goult (Vaucluse)
Je ne suis pas prête à céder une partie de mon officine à quiconque. Je viens de vivre une expérience en association qui s’est mal passée. La vie à deux est difficile dans une petite structure, où il est plus facile de tout diriger seul. Echaudée, je n’envisage donc pas d’ouvrir mon capital, pas même à mes salariés. Il existe d’autres façons de les intéresser à la marche de la pharmacie. Vendre l’officine à des puissances financières, ce serait accélérer l’arrivée des chaînes et la déstabilisation du réseau. Les petites officines seraient vouées à disparaître. J’exerce dans un village et j’entends bien que ma pharmacie reste pour ma clientèle un lieu de proximité.
en direct du Net
Enquête flash*
Si la loi évoluait, seriez-vous prêt à vendre tout ou partie de votre pharmacie à un non-pharmacien ?
oui 23,47 %
non
72,10 %
ne sait pas 4,43 %
*Sur une base de 835 votes.
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