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Bernard Majoie : L’investisseur providentiel
Pharmacien, ancien président du groupe Fournier, Bernard Majoie, retraité depuis deux ans, a investi le secteur des biotechnologies. Cinq start-up récoltent les fruits de son expérience. A la fois administrateur et actionnaire de ses « protégées », il nous livre les raisons de son engagement.
Les biotechnologies ont le vent en poupe. Si l’indicateur Chausson Finance, qui recense les investissements des 44 principales sociétés de capital-risque françaises, montre une baisse globale de 15 % des investissements au second semestre 2001, le secteur des biotechnologies, lui, maintien son attrait : plus de 52 millions d’euros y ont été investis. Mieux, le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christian Pierret, a annoncé, le 12 février, qu’il doublait l’aide que l’Etat consacrera en 2002 aux entreprises de biotechnologies : 30 millions d’euros y seront injectés. Une manne dont profitera certainement Bernard Majoie.
Pourquoi investir dans les biotechnologies une fois à la retraite ?
Il s’agit en fait d’un prolongement logique de mes 35 années d’exercice professionnel durant lesquelles je me suis toujours intéressé au secteur de la recherche. Mais les laboratoires qui coopèrent avec une start-up n’interviennent jamais en tant que conseillers. Les relations que j’entretiens avec les jeunes équipes sont maintenant beaucoup plus intimes. Mon investissement se rapporte plus à une notion de temps qu’à une participation financière proprement dite, mon actionnariat restant modeste. En fait, je fais bénéficier les entrepreneurs de ma proximité avec le monde industriel et de mes contacts au sein de l’administration européenne.
Sur quels critères choisissez-vous les sociétés que vous parrainez ?
Outre la qualité novatrice du projet et la bonne entente avec l’équipe, j’attache une importance particulière à la spécialisation des entreprises. Il faut non seulement qu’elles appartiennent au secteur de la santé mais, plus particulièrement, qu’elles orientent également leurs travaux en cancérologie et en neurologie.
Pourquoi cette sélection ?
Tout d’abord pour éviter tout conflit d’intérêts avec le groupe Fournier qui n’a jamais investi dans ces deux domaines. Ensuite parce que le traitement des pathologies concernées constitue un véritable enjeu en santé publique puisque les thérapies ne sont actuellement pas satisfaisantes. Nous manquons véritablement de traitement dans la maladie d’Alzheimer qui, avec le vieillissement de la population, va rapidement toucher un milliard d’individus dans le monde. De même, on ne guérit ni les hépatocarcinomes ni le cancer du pancréas. Notez que dans tous ces cas, les mécanismes susceptibles de trouver une réponse thérapeutique sont en rapport avec la mort cellulaire ou apoptose. En cancérologie, on cherche à tuer les cellules alors qu’en neurologie, le but est de les préserver d’une mort certaine.
L’avenir appartient-il à la pharmacogénomique ?
Pas nécessairement. Il y a encore un énorme champ de possibilités thérapeutiques à partir du moment où les mécanismes pathologiques sont identifiés. Cela n’exclut bien évidemment pas la thérapie cellulaire génomique et même l’exploitation de la postgénomique.
La rentabilité d’une start-up se compte en années. Ne prenez-vous pas des risques ?
Effectivement… Cependant, il est aussi tout à fait possible pour une start-up de gagner assez rapidement de l’argent. A condition qu’elle développe parallèlement à ses activités de recherche une plate-forme de services ouverte à des partenariats. Telle la société Trophos, à Marseille, spécialisée dans la recherche d’inhibiteurs de la neurodégénérescence. Elle exploite ses équipements performants en collaborant avec d’autres entreprises d’une part, et travaille pour sa propre chapelle d’autre part. Cette mixité permet de maîtriser les risques d’échecs, après la mémorable douche glacée qui a noyé nombreuses sociétés orientées high-tech. Ainsi, si les projets de recherche pure n’aboutissent pas, l’entreprise dispose néanmoins d’une trésorerie satisfaisante et toujours attrayante pour les candidats à l’investissement. –
CV express
– Age : 63 ans.
– Formation : pharmacie plus une thèse de doctorat en vue d’une carrière en recherche et enseignement.
– Résidence : Bruxelles.
– Investissements : de plus de 30 000 à 150 000 euros.
– « Ses » start-up : Trophos (neurologie), Bioalliance (traitements anticancéreux), OTL Pharma (médicaments orphelins), Pharmaleads (postgénomémique, cancérologie) et une cinquième société à venir (non divulguée) basée à Louvains en Belgique.
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