- Accueil ›
- Business ›
- RH et management ›
- RSE ›
- RSE, un nouvel engagement avec et pour les officines
RSE, un nouvel engagement avec et pour les officines
Pour répondre aux aspirations sociétales et environnementales des patients, les groupements commencent à engager des démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Avec des approches et des niveaux de maturité différents qui visent le plus souvent à embarquer les officines du réseau.
CONTRIBUTEURS
Alix Achard (PharmaVie)

Alexis Berreby (Leadersanté)

Oana Catalin (Santalis)

Stéphanie Corre-Le Bail (Giropharm)

Laurent Filoche (Pharmacorp)

Florian Gérard (Objectif Pharma)

Pauline Guez-Viguier (Giphar)

Caroline Lapointe (Lafayette Conseil)

Didier Maarek (Well & Well)

Océane Poupon (Pharmactiv)

Sophie Rey (Alphega Pharmacie)

Grégoire Vergniaud (Totum Pharmaciens)

Chez Giropharm, le coup d’envoi de la démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a été donné l’an passé au congrès d’Antibes (Alpes-Maritimes). « Nous avions fait intervenir Olivier Toma, fondateur du cabinet Primum Non Nocere, afin de susciter chez nos adhérents une prise de conscience de l’impact carbone de la santé en général et des officines en particulier, se souvient Stéphanie Corre-Le Bail, directrice santé qualité formation chez Giropharm. Dans la foulée, nous leur avions présenté la démarche que nous allions lancer avec ce cabinet auprès des officines du groupement, mais aussi de la tête de réseau et de nos laboratoires partenaires. »
Des démarches structurées
A l’issue de la phase d’inscription, 90 officines, soit près de 20 % du réseau, se sont portées volontaires pour embarquer dans le projet, et ont désigné un référent RSE chargé de le piloter. « Tout au long de l’année 2023, nous avons déroulé un programme structuré en quatre temps forts, confie Stéphanie Corre-Le Bail. Au premier trimestre, les référents RSE et les équipes officinales ont suivi un module d’e-learning pour sensibiliser aux enjeux de la RSE. Au printemps, les officines se sont soumises à un autodiagnostic en remplissant en ligne un questionnaire d’une centaine d’items architecturés sur les quatre grands piliers de démarche : l’environnement, l’économie, le social et le sociétal. Un webinaire avait été organisé au préalable pour les aider à le remplir. »
Après ce travail d’audit, chaque officine s’est vu attribuer un scoring et remettre un rapport qui détaillait les sujets à travailler en priorité. « Ce document a été commenté par un consultant du cabinet Primum Non Nocere lors d’une restitution individuelle en visio pour chaque pharmacie, précise Stéphanie Corre-Le Bail. Sur la base de leurs résultats, les officines ont ensuite commencé à rédiger leur plan d’action au cours de l’été. Pour alimenter leur réflexion, le groupement a organisé quatre classes virtuelles sur la gestion des matières résiduelles et des déchets, la santé environnementale, le bien-être au travail et les achats responsables. »
Le groupement Santalis a, lui, présenté à ses adhérents sa stratégie RSE lors de son dernier séminaire annuel à Dubrovnik (Croatie) les 13 et 14 octobre derniers. Les pharmacies volontaires ont jusqu’à la fin de l’année pour s’inscrire à la démarche qui sera, là encore, pilotée par le cabinet Primum Non Nocere, sur le même modèle que celui de Giropharm. « Les échanges au sein du groupe de travail, qui réunissait une dizaine de pharmaciens du réseau, ont montré que les adhérents avaient envie de s’engager dans les enjeux du développement durable et de répondre aux attentes de leurs patients et de leurs équipes, mais ne savaient pas trop par où commencer, comment s’organiser, ni quelles priorités définir, confie Oana Catalin, responsable marketing et communication chez Santalis. Nous avons donc décidé de leur proposer un accompagnement collectif, composé de formation, d’autodiagnostic et de coaching, une séance de restitution étant prévue pour présenter les résultats consolidés du réseau et expliquer aux pharmaciens comment interpréter leur scoring et définir les sujets à travailler en priorité.» Les officines qui souhaiteront aller plus loin pourront s’engager dans une démarche de labellisation Très Haute Qualité sanitaire, sociale et environnementale proposée par le cabinet Primum Non Nocere.
Au sein d’Objectif Pharma, les pharmacies sous enseigne Wellpharma ont, elles, la possibilité d’intégrer depuis l’année dernière une démarche RSE articulée autour de huit pactes de progrès (mieux manager, mieux acheter, mieux vendre, etc.). « Pour aider nos adhérents à se lancer, nous avons mis à leur disposition un module de formation elearning à la RSE conçu par Transipharm,explique Florian Gérard, directeur marketing et communication du groupement. Ils peuvent également s’appuyer sur une grille pour identifier les thématiques sur lesquelles ils agiront en priorité, nos animateurs étant aussi là pour les accompagner dans la mise en place de la démarche.»
Chez Pharmactiv, l’engagement RSE s’est traduit par la rédaction de deux chartes, l’une pour le groupement, l’autre pour les adhérents. « Dans ces documents, nous recensons toutes les actions écoresponsables pour les orienter en matière de gestion des déchets, de réduction des périmés ou d’optimisation du remplissage des cartons, confie Océane Poupon, directrice marque et enseigne de Pharmactiv. Les adhérents qui le souhaitent peuvent également adhérer au label Ecor, conçu par Pharma Système Qualité (PHSQ). »
Alphega Pharmacie et Totum Pharmaciens ont, eux, fait le choix de s’appuyer sur la démarche qualité lancée avec PHSQ pour accompagner leurs officines souhaitant investir le champ de l’écoresponsabilité. « Nos 114 pharmacies certifiées ISO 9001-QMS Pharma doivent déjà répondre à un certain nombre de critères en matière d’engagement écoresponsable, confie Sophie Rey, directrice d’Alphega Pharmacie. Elles sont d’ailleurs auditées chaque année sur certains indicateurs RSE. » Ces pharmacies ont à leur disposition toute une série d’outils. Un guide des bonnes pratiques écoresponsables leur indique la marche à suivre pour organiser la pharmacie en interne, structurer les relations patients-clients et mieux s’occuper des déchets. Des guides consacrés au lancement d’un projet écoresponsable, à la définition des plans d’action ou à l’amélioration en continu des pratiques sont aussi disponibles. « Des affiches sont également téléchargeables pour informer l’équipe et les patients de l’engagement de la pharmacie à limiter son incidence sur l’environnement en évitant le gaspillage de médicaments, en récupérant les médicaments non utilisés pour les insérer dans un circuit de destruction respectueux de la nature ou en étant attentif aux formulations des produits proposés en libre-service », ajoute Sophie Rey.
Réduire l’empreinte carbone
Avec ou sans démarche structurée, de plus en plus de groupements multiplient les initiatives sur tous les champs de la RSE. Pour consolider le pilier environnemental, Giropharm a, par exemple, repensé le planning de ses envois et expéditions. « Cette année, nous avons optimisé les livraisons sur les points de vente en mettant en place des rétroplannings sur trois mois afin d’éviter que des camions ne circulent tous les mois », confie Stéphanie Corre-Le Bail. Totum Pharmaciens a, lui, signé une quarantaine d’accords tripartites avec Alliance Healthcare et ses laboratoires partenaires pour que les livraisons unité par unité soient effectuées par le grossiste-répartiteur et plus en direct par les laboratoires. Le groupe Hygie31 s’apprête, de son côté, à lancer Paraservices, une plateforme de commandes pour les 750 officines de ses réseaux Pharmacorp et Healthcare. « Grâce à cette centrale qui sera installée à Châlons-en-Champagne, tous les achats de parapharmacie de nos adhérents seront livrés une fois par jour. Nos adhérents ne recevront ainsi plus dix colis par des transporteurs différents », se félicite Laurent Filoche, président de Pharmacorp. Testé dans une centaine d’officines, ce dispositif devrait être déployé sur les deux réseaux début 2024… Pharmactiv incite, lui, ses adhérents à privilégier sa centrale d’achats qui a mis en place des processus de logistique durable. « Pour ne plus avoir à s’occuper des livraisons au quotidien, 40 % de nos adhérents ont choisi de centraliser leurs commandes une à deux fois par mois sur Centractiv, pour être livrés par OCP via des flux mutualisés », souligne Océane Poupon.
Afin de réduire l’empreinte carbone de leurs officines, les groupements ont tous déjà banni la distribution de sacs plastiques. « Nous fournissons désormais des sacs en papiers recyclés et recyclables, ou des cabas en toile que les clients ont la possibilité de ramener à la pharmacie, explique Didier Maarek, président de Well & Well. Les stop-rayons, les badges des équipes et les gardes ordonnances sont eux aussi fabriqués avec du papier qui a eu une vie avant et qui en aura une autre après… » Chez Pharmactiv, tous les supports de publicité sur le lieu de vente (PLV) sont imprimés sur papier PEFC (programme de reconnaissance des certifications forestières) avec encre recyclable ou en matériaux de plus en plus réutilisables. « Cette année, nous mettrons à la disposition de nos pharmaciens des animations de Noël réutilisables comme le sapin de l’avent, souligne Océane Poupon. Et les box que nous distribuons aux patients lors des campagnes de santé publique sont désormais fabriquées en tissu. »
Certains réseaux ont investi dans la digitalisation de leurs supports de communication. Well & Well est ainsi passé au « zéro papier » pour les catalogues de référencement de sa centrale d’achat et de ses marques de distributeur (MDD). « La seule chose que l’on imprime encore, ce sont les affiches de PLV, mais au compte-gouttes puisque nous n’en éditons qu’une dizaine par an », assure Didier Maarek. Leadersanté s’est, lui, engagé à limiter l’utilisation du papier dans ses officines en installant sur les comptoirs une plaque avec un QR Code permettant de télécharger le flyer promotionnel sur son smartphone. « Nous privilégions aussi désormais la distribution de gourdes, de sacs isothermes ou de parapluies qui sont tous réutilisables », ajoute Alexis Berreby, son cofondateur.
Certains réseaux ont aussi lancé la « chasse » au gaspi. Leadersanté a organisé l’année dernière, à la demande de ses adhérents, des opérations de déstockage soutenues par un kit de communication fourni par le groupement. « Nous les invitons à réaliser des campagnes “Zéro gaspi” en mettant en avant dans des bacs soldeurs des produits proches de la date de péremption ou avec un packaging un peu abîmé, confirme Alexis Berreby. Toutes les officines du réseau s’en sont emparées, et avec succès car ces opérations fonctionnent bien. » Objectif Pharma inaugurera lui aussi ce dispositif dans ses officines sous enseigne Wellpharma à partir du 1er janvier. « Nous les invitons également à utiliser l’application KéaBot, consacrée à la lutte contre le gaspillage en dermocosmétique et en parapharmacie, pour écouler à des prix responsables des produits bientôt périmés ou qu’ils souhaitent déstocker », précise Florian Gérard. A partir de Noël, les officines Well & Well proposeront, elles, via l’application Phenix, des paniers composés de deux ou trois produits cosmétiques et compléments alimentaires en péremption courte vendus à prix très bas. « Paniers que les clients viendront chercher à la pharmacie par le biais du click and collect», précise Didier Maarek.
Le tri des médicaments constitue naturellement l’un des piliers de l’engagement RSE des groupements et de leurs officines. Leadersanté vient, par exemple, de nouer un partenariat avec l’association TerraCycle qui installera dans ses officines des bornes où les clients pourront déposer les flacons de parapharmacie vides qui seront ensuite recyclés. Giropharm et Alphega Pharmacie participent, eux, au programme Returpen du laboratoire Novo Nordisk qui vise à récupérer les stylos d’injection d’insuline afin de les revaloriser en mobilier. Wellpharma récompense de son côté les clients lorsqu’ils jouent le jeu de l’écoresponsabilité. « Les membres du club reçoivent cinq ou dix points sur leur carte de fidélité lorsqu’ils achètent un produit à date de consommation limitée ou ramènent à la pharmacie leurs médicaments périmés », confirme Florian Gérard.
Engagement sociétal
Sur le plan sociétal, autre volet de la RSE, les groupements passent aussi à l’action. Les pharmacies Lafayette ont notamment proposé à leurs clients, en juin dernier, une opération de collecte de produits de parapharmacie qui ont été offerts à une association de lutte contre la précarité menstruelle. « Nous reversons également 1 % sur toutes les ventes de notre marque exclusive Onisis à l’association 1 % For The Planet qui finance des actions écologiques sur le climat, l’alimentation, la pollution ou l’eau », ajoute Caroline Lapointe, directrice marketing, communication, digital et RSE chez Pharmacie Lafayette.
Cet engagement sociétal s’applique aussi aux catalogues de MDD. « Aujourd’hui, nos 140 références Wellpharma sont toutes bio ou composées essentiellement d’ingrédients naturels et sans substances indésirables comme le prévoit notre cahier des charges, assure Florian Gérard. Nous limitons aussi autant que possible les emballages et les conditionnements. Nous plaçons les flacons de nos compléments alimentaires directement sur les linéaires, ce qui nous permet de limiter les déchets et de gagner de la place en facing. » Les 120 MDD en compléments alimentaires et aromathérapie de Well & Well sont produites en France et avec des ingrédients qui viennent prioritairement de France ou d’Europe. « Nous refusons dès que possible le sourcing international afin de limiter les temps de transport, assure Didier Maarek. Notre spiruline ne vient pas de Chine, mais de Grèce. Nous avons aussi arrêté les piluliers produits à base de plastique d’origine minérale pour privilégier un plastique végétal issu de la canne à sucre 100 % biodégradable et 100 % recyclable. »
Cette exigence écoresponsable, les groupements entendent la dupliquer sur le référencement de leurs laboratoires partenaires. Well & Well multiplie notamment les partenariats avec des néomarques en dermocosmétique affichant une vraie sensibilité vis-à-vis de ce sujet dans la formulation de leurs produits et de leurs process de fabrication. « Nous avons déjà signé une quinzaine d’accords avec des acteurs comme Respire, Léa Nature, Cattier ou Blue Skincare afin de donner un coup de pouce à de jeunes laboratoires, confie Didier Maarek. Nous essayons aussi d’inciter nos grands laboratoires partenaires à prendre ce virage, ce qu’ils font en général au moment de renouveler une gamme. Car, à terme, nous ne référencerons plus les laboratoires qui ne se seront pas engagés dans ce type de démarche attendue par nos pharmaciens, mais aussi par nos patients. » Grâce à cette stratégie volontariste, les officines Well & Well sont passées en cinq ans de 5 % de produits écoresponsables dans leur référencement à 35 %. Les pharmacies Lafayette travaillent, elles, sur une cartographie de leurs laboratoires partenaires afin de savoir s’ils ont engagé une démarche RSE. « A partir de cet état des lieux, nous rédigerons probablement l’année prochaine une charte pour défendre l’éthique et la transparence des affaires sur laquelle nous leur demanderons de s’engager », annonce Caroline Lapointe.
Veiller au bien-être des équipes
Les groupements s’impliquent aussi dans le registre social. Totum Pharmaciens a fait appel à une consultante spécialisée pour lancer auprès de ses 220 officines une démarche centrée sur la qualité de vie au travail. « Après avoir analysé les questionnaires anonymes que devaient remplir les collaborateurs et les entretiens réalisés avec des pharmaciens du réseau, nous avons eu la confirmation que les collaborateurs étaient dans l’ensemble très satisfaits de travailler au sein de notre réseau, confie Grégoire Vergniaud, directeur de la communication chez Totum Pharmaciens. Mais que nous avions aussi des points à améliorer, notamment concernant la gestion du stress et les relations avec les patients. » Le groupement a donc conçu, dans la foulée, un module de formation sur la gestion des situations compliquées au comptoir. Dans le même registre, Leadersanté fait, lui, appel à un partenaire qui propose des services orientés autour du bien-être. « Cette société peut mettre à disposition des titulaires une nutritionniste, une masseuse ou un coach sportif qui proposent des animations à destination des collaborateurs, mais aussi pour les clients sur le point de vente », souligne Alexis Berreby.
Toujours dans l’optique de cultiver le bien-être au travail, de plus en plus de groupements intègrent des solutions de gestion des plannings à leur catalogue de services. Totum Pharmaciens met à la disposition de ses adhérents Combo et Rosaly. « Ces deux logiciels permettent de concevoir des plannings plus fluides et de gérer simplement les demandes d’acomptes sur salaire, souligne Grégoire Vergniaud. En prenant en compte les contraintes et les aspirations de chaque collaborateur, ils contribuent à optimiser l’organisation des équipes et à améliorer le bien-être au travail. Celles-ci sont demandeuses d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, comme l’ont montré les résultats de notre audit. » Le groupement a également mis en place, avec Sodexo, une offre de mobilité durable. Les collaborateurs qui se rendent au travail à vélo, en scooter ou en trottinette électrique, en autopartage, en covoiturage ou en transports en commun, peuvent toucher jusqu’à 800 € par an exonérés de cotisations sociales et de charges fiscales.
Dans le sens de l’histoire
Pour Oana Catalin, les démarches RSE des officines vont dans le sens de l’histoire : « Elles répondent aux nouvelles aspirations des clients qui veulent connaître la composition des formulations, combien de litres d’eau sont consommés pour les fabriquer, combien de kilomètres sont parcourus pour le transport », souligne la responsable marketing et communication de Santalis. Pauline Guez-Viguier, directrice marketing de Giphar, partage ce constat. « Nous avons la conviction que, demain, l’engagement RSE constituera un vrai critère de choix de son officine. 50 % des Français choisissent déjà leurs commerces en fonction de leur approche environnementale », note-t-elle.
Pour Oana Catalin, l’engagement RSE a aussi un impact sur la marque employeur de la pharmacie. « Une officine qui veille au bien-être de ses salariés, en aménageant les horaires et en préservant l’équilibre entre vie professionnelle et vie professionnelle, attirera plus facilement des candidats dans un contexte de pénurie de personnel, assure-t-elle. Et lorsque vous alignez les convictions personnelles des collaborateurs avec les engagements de l’entreprise, vous obtenez des équipes plus engagées, plus fidèles, plus soudées et plus productives. » « La RSE permet en outre de réaliser de substantielles économies, notamment sur les dépenses énergétiques, ajoute Pauline Guez-Viguier. Mais elle implique aussi de travailler autrement, et de faire évoluer certains modes de fonctionnement. Ce changement de paradigme pourrait d’ailleurs susciter des craintes chez les titulaires et leurs équipes. Il est donc important d’associer les collaborateurs à la démarche pour qu’ils se l’approprient, et de bien choisir ses combats. Mieux vaut se fixer quelques objectifs prioritaires plutôt que de vouloir tout révolutionner d’un seul coup dans l’organisation de l’officine », conclut la directrice marketing de Giphar.
Chez Pharmacie Lafayette, l’impulsion a été donnée par le comité de direction en 2021. Avec l’aide du cabinet Lucid Impact, un audit a été réalisé pour évaluer les pratiques du groupe et rédiger les grands axes stratégiques de la démarche. Un comité RSE composé de sept collaborateurs volontaires du siège a ensuite été créé pour la faire vivre et proposer des plans d’action qui ont commencé à être déployés cette année. « Notre engagement cible quatre grands axes stratégiques : l’environnement, le sociétal, le social et l’économie, explique Caroline Lapointe, directrice marketing, communication, digital et RSE. Pour la partie environnementale, nous avons commencé par réaliser au premier semestre un bilan carbone qui nous a permis d’évaluer nos émissions en CO2 et de déterminer le périmètre de nos plans d’action qui sont en cours de finalisation. » La prochaine étape sera la structuration d’une démarche RSE pour les officines. « Un tiers de nos adhérents se sont déclarés intéressés lors de l’audit, confie Caroline Lapointe. Nous avons donc lancé la sélection d’un cabinet pour accompagner les pharmaciens qui souhaiteront s’engager, un pilote pris en charge par le groupement devant démarrer dans une première officine dès janvier prochain. »
Sur la bonne voie
Giphar a lui aussi commencé à s’engager au niveau du groupe avant d’impliquer son réseau de 1 250 pharmacies. « Un expert ISO 14000 a audité l’ensemble de nos établissements pharmaceutiques, le siège et les équipes de terrain sur tous les aspects environnementaux, sociétaux et sociaux, précise Pauline Guez-Viguier, directrice marketing du groupement. Il en est ressorti que nous étions plutôt un bon élève avec une note au-dessus de la moyenne nationale. » Dans la foulée, le comité stratégique RSE, composé de pharmaciens du groupe, élus et non élus, et de représentants des équipes Giphar, a planché sur les grandes orientations de la stratégie qui ont été présentées en octobre dernier au forum annuel de Séville. « Nous sommes maintenant en train de fixer la trajectoire et les objectifs qui vont nous permettre de réduire de manière ambitieuse nos émissions de gaz à effet de serre liée au transport, à la consommation d’énergie, mais aussi à d’autres sujetsstructurants. L’objectif est de démarrer la démarche collaborative en janvier », annonce Pauline Guez-Viguier. Dans un second temps, la coopérative fournira des outils aux adhérents qui souhaiteront engager leur officine sur le chemin de l’écoresponsabilité.
Tout ce qui peut être fait à travers une association
Chez Pharmavie, l’engagement social et sociétal fait partie de l’ADN du groupement. Il est porté par l’Association PharmaVie créée en 1988 afin d’accompagner les patients, et plus particulièrement les enfants malades. « Le premier axe de notre activité consiste à nouer des partenariats avec des associations nationales ou internationales comme l’opération Pièces jaunes (Fondation des hôpitaux) ou la Chaîne de l’espoir, que nous soutenons financièrement. Notre partenaire majeur étant PharmaVie, avec qui nous organisons des opérations communes et développons des produits solidaires dans notre gamme enfants de MDD, confie Alix Achard, responsable de la communication et des projets associatifs de l’Association PharmaVie. Nous sommes également partenaires du tour aérien Rêves de gosse qui offre des baptêmes de l’air à des enfants en situation de handicap. »
L’association a également créé en 2015 le concept « L’Hôpital de mon doudou » qui consiste à aménager des aires de jeux ludiques et colorées dans les services pédiatriques hospitaliers, et à distribuer aux enfants Toudou, un petit ourson en peluche avec un pansement sur le front pour signifier au jeune patient que lui aussi est souffrant. « L’objectif, c’est de créer un parcours de soins qui améliore la prise en charge des enfants malades et limite leur stress, la mascotte étant utilisée par les équipes hospitalières pour leur expliquer les gestes et les soins qu’ils recevront, souligne Alix Achard. Toudou est également vendu dans nos pharmacies, tel un produit solidaire afin de financer la création de nouveaux “Hôpitaux de mon doudou”. En cette fin d’année, nous allons ainsi le transformer en bouillotte. » En 2024, trois nouveaux “Hôpitaux de mon doudou” devraient rejoindre les 14 déjà installés.
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- « Non, monsieur Leclerc, les pharmaciens ne sont pas des nuls ! »
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Sante.fr : l’outil de référence pour faire connaître ses services aux patients
- Campagnes publicitaires de médicaments OTC et des produits de parapharmacie
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?


