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Médicaments non utilisés : 30 ans de collecte et autant de marges de progression

Publié le 24 juin 2023
Par Matthieu Vandendriessche
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Cela fait 30 ans que le dispositif de collecte des médicaments non utilisés (MNU) Cyclamed est effectif dans les pharmacies. D’abord destiné à des fins humanitaires, il s’est orienté en 2009 vers la valorisation énergétique, permettant de chauffer et d’éclairer 7500 foyers chaque année en même temps qu’il évite le mésusage des médicaments et la pollution environnementale. Depuis 2007, la collecte devient obligatoire pour les pharmacies. Elles sont aujourd’hui le meilleur vecteur de notoriété de ce geste écoresponsable selon 40 % des répondants à une enquête BVA de 2023. Un geste acquis par 83 % de nos concitoyens qui l’effectue au moins une fois par an selon la même enquête. Deux tendances sont observées : la population française ne cesse de croître et de vieillir tandis que le nombre d’unités de médicaments vendues est à la baisse depuis deux décennies en dépit d’une reprise des ventes en 2021. Au final, ce sont 70 % des quantités de MNU qui sont collectées, selon l’étude Remede de 2022 (réalisée par Cyclamed avec l’institut CSA et validée à l’Etat). Ce taux est obtenu en comparant le gisement global théorique pour l’ensemble de la population, soit 13 443 tonnes en 2022, et la quantité effectivement collectée, établie à 9 415 tonnes. S’il peut encore être amélioré, ce taux de collecte de 70 % correspond à l’objectif fixé par le cahier des charges d’agrément de Cyclamed pour 2024.

Pour susciter le retour des MNU, des campagnes de communication à la télévision et sur les réseaux sociaux sont enclenchées toute l’année pour toucher l’ensemble des publics et en particulier les jeunes. Un autre élément sur lequel une progression est possible porte sur le contenu des cartons rapportés des pharmacies. Ils contiennent parfois des produits qui ne devraient pas y avoir leur place : compléments alimentaires, médicaments vétérinaires, dispositifs médicaux, et en particulier certains sirops médicamenteux passés sous ce statut. Au total, en France métropolitaine, le quart du contenu des cartons (23,20 %) ne devrait pas s’y trouver. Les mauvaises habitudes peuvent venir des pharmaciens eux-mêmes : 5 à 10 % de ces cartons « non conformes » contiennent des déchets de la préparation des doses à administrer (PDA), soit des emballages dépourvus de médicaments.

Getty Images/iStockphoto

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