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Un intermittent de la pharmacie
S’intégrer à l’équipe en intérim. Le succès des missions d’un intérimaire dépend de sa capacité à se fondre dans le moule. Pour cela, tout le monde doit y mettre du sien, équipe officinale comprise.
Pour les intérimaires
Embauché pour faire face à un surcroît temporaire de travail ou pour remplacer un membre de l’équipe, l’intérimaire doit jouer son rôle illico. L’équipe en place attend de lui qu’il soit opérationnel le plus vite possible, qu’il se plie à l’organisation de l’officine et travaille efficacement, sans faire de vagues et en s’adaptant aux coutumes de la maison…
Les avantages
Jouir de liberté dans la gestion de son temps, découvrir de nouvelles façons de travailler et de nouvelles personnes, obtenir un meilleur revenu parfois, se dégager d’une routine, d’une équipe pesante ou d’un lien de subordination étouffant, avoir soif de nouveaux challenges, explorer des aspects de soi inédits face à la nouveauté, les arguments en faveur de l’intérim sont nombreux.
Les inconvénients
La difficulté de trouver un remplacement, la précarité des revenus qui empêche parfois de prétendre à un crédit, le manque possible d’implication, voire l’absence d’élaboration d’un projet professionnel à long terme, la rupture émotionnelle quand le remplacement est long, etc.
Se connaître pour choisir
Souplesse et adaptabilité sont des qualités indispensables à l’intérimaire, ainsi qu’une flexibilité géographique et temporelle. Il doit savoir se montrer conciliant, avec les horaires et dans ses réactions émotionnelles, mais aussi accepter et avoir envie d’apprendre continuellement, tout en mettant de côté sa susceptibilité.
Prêts à l’emploi
Préparer son arrivée dans une nouvelle officine permet de recueillir en amont des informations essentielles, et représente un gain de temps important pour le jour J. C’est aussi un moyen de montrer son professionnalisme et d’éloigner les appréhensions liées à l’inconnu.
→ La visite préalable sur place. Lorsque c’est possible, il est fortement préconisé de se rendre dans la pharmacie afin de prendre la température de l’entreprise, de faire le tour des locaux, de repérer les rangements, les gammes phares, de tester éventuellement le système informatique, de mémoriser le nom et les fonctions des salariés. Une petite heure passée sur place peut suffire.
→ Préparer un questionnaire à l’avance. Il permet de sonder les principaux rouages de l’officine : « Comment se compose l’équipe ? Qui fait quoi ? Quel est le type de clientèle ? Quel est le système informatique ? Dois-je me munir d’une blouse ? », etc. Demander « Y a-t-il des informations spécifiques à votre officine que je dois connaître ? » permet d’ouvrir sur une éventuelle spécialisation. Si la visite préalable est impossible, un rendez-vous téléphonique, ou une vidéoconférence par Skype, WhatsApp ou autre, est une bonne solution alternative.
→ Les présentations. En amont ou le jour J, il convient de se présenter à tous. Demander d’emblée quel est l’usage dans le relationnel : tutoiement, utilisation du prénom, etc. Indiquer son niveau d’expérience : nombre d’années au comptoir, connaissance du logiciel, pour orienter rapidement le niveau de « tutelle » nécessaire. Attention : mieux vaut adopter la même attitude avec le titulaire et les salariés car ils sont tous les « clients » de l’intérimaire. L’équipe aura son mot à dire dans l’appréciation de la mission et il se peut que ce ne soit pas la seule mission dans cette officine ! Côté attitude, sourire, politesse, tenue correcte et calme donnent le ton dès les premiers échanges.
En mode observation
Caméléon ascendant contorsionniste, l’intérimaire doit se fondre dans le moule de l’officine et en décrypter rapidement les codes.
→ Observer/écouter. C’est la première étape décisive. Observer les salariés, leurs gestes, leur ton, leurs habitudes : ici on parle tout bas, là on consulte le DPC dès que possible, là-bas encore on ne fait jamais crédit… Et se conformer en tous points à l’organisation existante.
→ Questionner. Dès que l’on est « bloqué » au niveau du logiciel, ou par une méconnaissance du rangement, ou encore durant les pauses, ne pas hésiter à demander : « Quelle est votre politique d’avance des produits ? », « quelles sont les habitudes des principaux prescripteurs ? », etc. Il ne faut pas avoir peur de déranger. Au contraire, cela sera perçu comme une marque d’intérêt et la clé numéro un de l’autonomie. À éviter : se positionner comme un expert de l’officine parce qu’on a enchaîné les missions, au risque de provoquer un rejet de la part de l’équipe. Pour être épaulé, mieux vaut rester humble.
L’autonomie est le maître mot
Rares sont les situations où l’intérimaire est chouchouté. S’il apporte un vent de nouveauté à l’officine, il est avant tout attendu pour « bosser ». À lui de faire ses preuves.
→ Place aux initiatives. Inutile d’attendre une prise en charge, il faut monter au front, se mettre au comptoir, s’enquérir des tâches à effectuer lors des accalmies, montrer sa polyvalence : « Je peux faire des dossiers en attente pour m’entraîner au logiciel ? », « Y a-t-il une commande à ranger ? », etc.
→ Un carnet sur soi. Noter les manipulations, les codes, les procédures évite de redemander plusieurs fois les mêmes choses. De plus, cela permet de garder une trace écrite pour une éventuelle future mission au même endroit.
Vie de l’équipe
Présent pour un temps limité, l’intérimaire s’immisce dans la vie de l’équipe, tout en restant à sa place. Les liens se tissent au gré des affinités, mais trois commandements doivent être respectés : discrétion, réserve et esprit d’équipe.
→ Discrétion. Éviter de commenter l’organisation, de comparer ou de divulguer celle des officines précédentes. Rigueur et professionnalisme sont attendus.
→ Réserve. Il n’est pas rare que le « petit nouveau » ou la « petite nouvelle » soit pris à partie dans une « guerre des clans », ou des querelles internes. Le bon réflexe est de fuir avec un sourire, une boutade, changer de sujet et rester neutre.
→ Éviter la question du salaire. Fréquent objet de convoitise, la rémunération est un sujet délicat. S’il est abordé, mettre en balance les inconvénients de la précarité et, le cas échéant, rappeler que l’intérimaire est un salarié de l’agence d’intérim et non de l’officine.
→ Esprit d’équipe. L’intérêt de l’intérim est de vivre des expériences enrichissantes sur les plans professionnel et humain. Participer aux réunions de l’équipe, aux formations en interne, aux débats professionnels est perçu positivement. Adopter les rituels comme aller boire un café entre collègues durant la pause est conseillé, sans oublier de participer aux frais !
Mariage, anniversaire, naissance, l’intérimaire peut aussi être sollicité pour ajouter à la cagnotte dans une esprit de cohésion, mais à chacun de faire comme il le sent…
Force de proposition
Des critiques de la part de l’intérimaire sur le fonctionnement de l’organisation du travail, même constructives, ne sont pas du tout une attente prioritaire de l’équipe. Elles peuvent néanmoins être un plus dans le cadre de certaines missions longues et si elles répondent à une demande : « Toi qui es passé(e) par de nombreuses officines, comment font-ils pour améliorer ce point ? » Dans ce cas, les solutions proposées peuvent apporter une réelle valeur ajoutée à la mission.
Pour les salariés en place
Synonyme de « vent frais » pour l’équipe, l’arrivée d’un nouveau est le plus souvent bien accueillie par les salariés « fixes » de l’équipe. Quelques mesures favorisent toutefois son intégration rapide.
Anticiper
→ Planifier une réunion d’accueil et de présentation, si besoin 10 minutes avant l’ouverture, où chacun expose son rôle et ses spécialisations.
→ Présenter le « nouveau » à la clientèle aussi souvent que possible, afin de limiter les fréquentes réactions de méfiance.
Organiser
→ Désigner un « parrain » ou « tuteur » les premiers jours, facilement disponible en cas de questions. C’est lui qui sera prioritairement chargé de répondre à toutes les interrogations du nouvel arrivant. Ce peut être un préparateur ou un pharmacien adjoint.
→ Mettre à disposition des fiches de protocole pour les tâches quotidiennes afin de renforcer l’autonomie. Enregistrer une mutuelle, lancer la télétransmission, enclencher et désactiver le système d’alarme, gérer les promis… tout ce qui peut éviter les explications superflues !
→ Organiser une réunion de « recadrage » après quelques jours. Ainsi, l’équipe et l’intérimaire pourront s’exprimer : « Comment les choses se déroulent-elles ? Qu’estce qui fonctionne bien ? Y a-t-il encore des difficultés ? », etc. Ces quelques minutes d’échange sont loin d’être inutiles. Suffisantes pour désamorcer les malentendus, elles jouent un rôle primordial dans « l’ambiance » de la mission.
Le travail de l’intérimaire
• Le contrat à durée déterminée (CDD) peut durer plusieurs mois et comporter une période d’essai. S’il est conclu de date à date, il indique une date précise de fin et peut être renouvelé jusqu’à deux fois de suite, sans dépasser 18 mois au total. En cas de remplacement, le contrat peut mentionner la date de retour du salarié absent et, dans ce cas, il doit préciser une durée d’emploi minimale.
• Le salaire suit la progression de la grille. Il est complété d’une prime de fin de contrat d’au moins 10 % de la rémunération totale brute, et d’une indemnité compensatrice de congés payés de 10 % si l’intérimaire n’a pas pris de congés. Il bénéficie des avantages de l’entreprise tels que la complémentaire santé, les primes d’intéressement et de participation, ainsi que la prime de blouse à partir de 1 an de présence dans l’entreprise. Côté formation, il comptabilise des crédits comme en CDI. Ses conditions d’exercice (temps de travail, repos hebdomadaire, etc.) sont identiques à celles des autres salariés.
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