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Trois pros délivrent leurs conseils
Ils sont appréciés pour leur connaissance du terrain. Que ce soit en officine ou en laboratoire, les pharmaciens consultants sont là pour mettre leurs capacités d’analyse et d’écoute au service de leurs clients.
Pharmacien et consultant, l’alliage est possible, et il fonctionne. Le métier consistant à conseiller, que ce soit en termes de recrutement, de marketing, d’organisation ou de communication – les domaines sont nombreux -, a le vent en poupe. Et le diplôme de pharmacien, surtout s’il est agrémenté d’une expérience professionnelle dans le secteur pharmaceutique, peut valoir de l’or.
« Il est difficile de s’installer dans le conseil dès la sortie de ses études, car on attend d’un consultant un minimum de compétence et d’expérience », analyse Catherine Labille, docteur en pharmacie, consultante senior et gérante de 5m Partner. Son parcours, marqué par un passage dans l’industrie pharmaceutique, en est l’illustration : « Quand je travaillais dans l’industrie, j’étais sur un site industriel en pleine réorganisation. J’ai donc navigué dans des logiques de projets qui m’ont donné le goût du mouvement. Je suis ensuite entrée dans une société de conseil dans laquelle je suis restée neuf ans. Puis l’envie de créer m’a conduit à monter, en association avec quatre pharmaciens et ingénieurs, un cabinet de conseil destiné aux industries de santé. » La raison de cette réorientation vers le conseil ? « J’ai plus d’aptitude et d’intérêt à faire évoluer des gens et des organisations qu’à produire des boîtes de médicaments », résume-t-elle.
Confiance et expérience. Mais Catherine Labille n’est pas le seul exemple d’un tel revirement de carrière. Après avoir « fait ses classes » dans l’industrie pharmaceutique, Olivier Marquis, 40 ans, est aujourd’hui gérant d’Antenor, un cabinet de conseil spécialisé en recrutement pour l’industrie pharmaceutique. Une deuxième vie professionnelle dont l’idée a commencé à germer lorsque, responsable de laboratoire chez Rhône-Poulenc, il prend la responsabilité d’une association de jeunes embauchés chargée de faire comprendre le fonctionnement de l’entreprise. Une période pendant laquelle Olivier Marquis se partage entre des groupes de travail en ressources humaines et son activité en recherche-développement. Il décide alors d’intégrer un cabinet de recrutement. La soif d’émancipation et l’envie de développer sa propre structure le poussent ensuite, en association avec deux autres pharmaciens, à fonder Antenor. « Au démarrage, la prospection de clientèle nous a pris beaucoup de temps, jusqu’à ce que nous obtenions suffisamment de reconnaissance de la part des laboratoires. C’est un métier basé essentiellement sur la confiance entre le consultant et son client, et le fait d’être soi-même passé par l’industrie pharmaceutique nous a beaucoup aidés. Cela nous permet d’être plus réactifs car nous connaissons les particularités de ce secteur. Je ne dis pas que des non-pharmaciens ne seraient pas capables d’y arriver, mais cette connaissance nous a permis d’emblée d’être plus pertinents. »
Curiosité et force de conviction. L’officine fait elle aussi appel à des consultants. « Pur produit de l’officine », comme elle se qualifie elle-même, Christelle Beaufranc est pharmacienne formatrice, spécialiste du merchandising et de la vente associée en pharmacie. « Je me suis heurtée aux difficultés d’installation, explique-t-elle, j’ai néanmoins décidé de mettre à profit mon expérience dans différentes officines en tant que consultante. » Après trois ans passés dans une officine – où elle est chargée de mettre sur pied un espace parapharmacie -, elle devient pharmacienne formatrice chez Distriphar, avant de décider, à 34 ans, de s’installer à son compte en créant Atomia. « Ma mission consiste à développer les ventes de mes clients pharmaciens, de leur faire comprendre que l’essentiel, c’est le client que l’on a en face de soi. Pour ce faire, ma formation et mon expérience du comptoir sont des atouts pour me faire accepter de l’équipe officinale. Je suis bien placée pour savoir que ce je propose est possible à réaliser. » Christelle continue, quand elle le peut, à effectuer des remplacements : « Le plus grand danger pour un formateur, c’est de passer sa vie dans le salon d’un hôtel à professer les mêmes leçons, et d’oublier le terrain. » Les qualités du consultant ? « Il faut être curieux de tout ce qui se passe, avoir des antennes partout. Il faut aimer ce métier et ceux qui le font, et faire adhérer le pharmacien et son équipe à ce qu’on leur propose, les mettre en relation avec ce qui se passe à l’extérieur. »
Synthèse et adaptation Comme le confirme Catherine Labille : « Un consultant doit avoir une curiosité permanente, une absence d’idées préconçues, une capacité de synthèse, d’analyse et d’adaptation. » Loin de certains clichés qui s’attachent à la profession, le consultant est « un animateur chargé de nourrir un raisonnement, de l’accompagner, sans chercher à imposer des solutions, sans jamais, non plus, être à la fois juge et partie. La première tâche d’un consultant est de comprendre comment l’entreprise fonctionne, d’intégrer sa philosophie et son organisation ».
Pour ce faire, les compétences pharmaceutiques sont donc largement appréciées, car une solide expérience du terrain vaut mieux que toutes les grandes théories.
En indépendant ou en salarié, un métier d’engagement
– Deux manières d’exercer. Le consultant salarié est lié par un contrat de travail au cabinet qui l’emploie, voire à une entreprise qui lui verse un salaire en contrepartie de sa prestation. Le consultant travailleur indépendant est en revanche tenu de s’affilier à une caisse d’assurance maladie, une caisse d’assurance vieillesse et une caisse d’allocations familiales. Mieux vaut, pour être aidé dans ses démarches déclaratives, s’adresser au centre des formalités administratives de son domicile.
– La rémunération. Les revenus sont fonction de l’investissement du consultant, et de sa déontologie… Indépendante, Christelle Beaufranc réalise pour sa part 76 000 euros de CA, en travaillant seule. « Il ne faut pas avoir peur, surtout au début, d’avoir des revenus irréguliers. On n’a pas d’assurances tous risques. »
Un avis que partage Catherine Labille : « Si l’on est attiré par une forte rémunération, mieux vaut intégrer l’industrie ! Les horaires sont difficiles : trois ou quatre nuits par semaine à l’hôtel, beaucoup de déplacements. C’est un métier de passion. »
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