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Publié le 9 mars 2002
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On peut être pharmacien et travailler dans une société de services informatiques. Combiné à une bonne connaissance des produits et des besoins des confrères, le diplôme est un atout chez les spécialistes de logiciels officinaux.

De la gestion quotidienne à la commande en ligne, en passant par le conseil aux patients et l’autoformation, les logiciels destinés à l’officine veulent aujourd’hui couvrir tous les aspects du métier. Pour analyser au mieux les besoins de leurs clients et pour valider la crédibilité de leurs produits, les SSII (sociétés de services en ingénierie informatique) accueillent en leur sein… des pharmaciens.

Une aubaine pour ceux qui veulent s’éloigner des voies classiques et visent de nouveaux métiers (voir nos cinq portraits). Un bagage informatique n’est pas forcément nécessaire, la formation se faisant souvent en interne. L’expérience du comptoir est la bienvenue.

Joëlle Geny : Responsable « contenu » chez Pharmagest Interactive

Joëlle Geny est responsable du contenu informatif inclus dans le logiciel de gestion à portail intégré (LGPI). « Le LGPI permet à tous les collaborateurs de la pharmacie d’accéder, au comptoir, à un bouquet de services. Ma fonction consiste à rechercher et valider les informations d’actualité, à trouver des partenariats, à intégrer des fiches pratiques, etc. Le but : faire en sorte que l’équipe officinale trouve des réponses fiables au travers d’un outil performant. » Avant d’arriver à ce poste, Joëlle Geny a passé plusieurs années à l’officine et dans la grande distribution. Sélectionnée par la CERP après avoir répondu au questionnaire d’une agence de recrutement, elle a été intégrée à sa filiale Pharmagest Interactive. Elle a alors reçu en interne une formation aux technologies Internet et multimédia. « J’ai une expérience vaste du métier de pharmacien et j’essaie d’en faire bénéficier toute l’équipe. Mon diplôme valide la crédibilité du LGPI. »

Elle envisage aujourd’hui une véritable carrière. Avec un logiciel qui n’en est qu’à ses débuts, les potentialités sont énormes : « Les nouveaux outils de communication, qui vont prendre de l’ampleur, ouvrent des portes aux pharmaciens. Pour le moment, je suis le seul pharmacien mais, à plus ou moins long terme, la société augmentera ses effectifs. »

Philippe Proriol : Directeur régional chez Alliadis

Directeur régional sur la région Rhône-Alpes, Philippe Proriol assure la gestion des services commerciaux, administratifs et techniques. Son équipe compte vingt-deux personnes, commerciaux, administratifs, formateurs et techniciens. Il occupe cette fonction chez Alliadis depuis bientôt treize ans. Son parcours ? Un diplôme de pharmacien option industrie, des remplacements en officine, de la visite médicale, avant d’intégrer sa première société informatique, Deltamatic, comme commercial pendant deux ans. Son entrée chez Deltamatic puis chez Alliadis n’a pas nécessité de formation spécifique en informatique. Il a simplement reçu, à chaque fois, une formation en interne sur les logiciels commercialisés. « J’ai toujours été attiré à la fois par le côté commercial et par l’informatique. Dans le domaine de l’informatique, le contact avec le client est riche, il évolue sur le long terme. »

La société informatique, un bon créneau pour les pharmaciens ? « Les études de pharmacie sont une bonne base pour assurer des métiers variés au sein de ces sociétés. Mais les compétences techniques sont peut-être plus recherchées qu’auparavant. »

Olivier Buisson : Directeur de Servilog Concept, et Michel Larré : Directeur de Caducée Informatique, distributeur du logiciel Servilog Plus

Olivier Buisson a fait pharmacie option industrie puis une école de commerce avant d’obtenir un master. Il a ensuite été responsable des ressources humaines dans la société de son père (Octal Diffusion, une société qui avait les mêmes activités que Servilog Concept), tout en s’occupant d’informatique. Depuis trois ans, il est directeur de sa propre société, Servilog Concept, axée sur la conception de logiciels pour la gestion de l’officine. « Je me suis basé sur les besoins des pharmaciens et j’ai orienté la société vers le développement d’un logiciel permettant une utilisation simplifiée au comptoir. » Le développement de Servilog Plus, c’est le nom du logiciel, est confié à des informaticiens. Pour sa distribution, Servilog Concept s’appuie sur les réseaux de revendeurs dont la société Caducée Informatique, créée il y a un an et demi, et elle aussi dirigée par un pharmacien, Michel Larré, ancien officinal et ancien salarié de Servilog. Caducée Informatique distribue les produits de Servilog en assurant installation du matériel, formation, assistance technique pour le logiciel, maintenance.

Qu’apporte à leur métier le diplôme de pharmacien ? Pour Olivier Buisson, « une meilleure compréhension de la clientèle. Les développeurs ne sont pas suffisamment en contact avec les officinaux. Si je recrute, c’est un bon développeur qui soit aussi pharmacien ». Pour Michel Larré, la formation apporte « une facilité relationnelle avec les confrères. Les affaires sont traitées sur la base d’une relation de confiance. La société est aujourd’hui en forte progression. Je réfléchis à l’embauche de pharmaciens mais aussi de préparateurs ayant utilisé Servilog Plus. La connaissance préalable du produit, c’est mieux qu’une formation théorique. Je privilégie l’expérience pratique. »

Jean-Pierre Harpoutian : Responsable hot line chez LHE-Tiermatic (filiale d’Isipharm)

Jean-Pierre Harpoutian gère l’assistance technique en ligne pour le logiciel Tiermatic. « La hot line est destinée au pharmacien utilisateur qui a un problème ou qui désire un renseignement. L’appel est tout d’abord analysé puis, selon le type de problème, nous faisons intervenir les techniciens ou nous donnons directement des indications sur la marche à suivre. Il s’agit d’une assistance complète du pharmacien. » Le fait qu’il soit lui aussi pharmacien rassure l’utilisateur. « Je donne une réponse plus immédiate car je comprends mieux les problèmes posés. Je sais ce que c’est que d’être au comptoir. En face de soi, on a un confrère embêté qu’on cherche à soulager le plus vite possible. » Jean-Pierre Harpoutian a toujours eu un intérêt pour l’informatique. Il a d’ailleurs été au départ consultant en informatique tout en menant en parallèle une activité officinale. Il y a sept ans, il a été embauché à temps plein par LHE, apportant sa double compétence et sa bonne connaissance du logiciel Tiermatic. « Je suis un véritable autodidacte. Encore aujourd’hui, je pense qu’il est possible de s’orienter dans cette voie sans formation informatique théorique. Une formation est toujours utile bien sûr, mais c’est d’abord la motivation qui compte. » Il est pour l’instant le seul pharmacien, assisté d’un préparateur, ancien utilisateur du logiciel. Son poste a évolué puisqu’il a été intégré au sein de l’équipe marketing. « Le service marketing participant, entre autres, à la conception des logiciels, la présence d’un pharmacien lui permet d’analyser au mieux les besoins des confrères. »

Salaires

Difficile d’obtenir des réponses précises sur la question. Selon l’une des personnes que nous avons interviewées, on débute dans le secteur avec l’équivalent d’un bon coefficient 600 en officine avec des possibilités d’évolution. Respectivement directeur de Servilog Concept et directeur de Caducée Informatique, Olivier Buisson et Michel Larré déclarent gagner quant à eux environ 3 000 euros brut par mois.