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Pas de bougeotte sans jugeote

Publié le 15 décembre 2007
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Changer souvent de poste ou d’entreprise permet de progresser dans son parcours professionnel. A condition cependant d’avoir un projet ou de viser un objectif précis.

Lorsque l’on débute sa carrière professionnelle, on commence généralement à ressentir des fourmis dans les jambes au bout de trois ans passés sur un poste. Faut-il nécessairement obéir à son besoin de changement ? Comment bouger de manière performante ?

Pour Véronique Mougin, chargée du recrutement chez 3S Santé, « changer d’entreprise ou de poste permet d’élargir ses compétences. C’est un point très positif, à la fois pour le jeune salarié et pour l’entreprise qui le recrute ». « La mobilité est le maître mot du développement des jeunes salariés. Elle permet de préparer son avenir », ajoute Patrick Paikine, directeur « people et organisation » chez Novo Nordisk.

Préalable indispensable à la mobilité : réfléchir sur ses choix de carrière. « Bouger pour bouger n’a pas de sens : la mobilité doit faire partie d’un projet professionnel. Il est donc nécessaire de se projeter suffisamment loin dans le déroulement de sa carrière, de définir des étapes, de déterminer les bonnes opportunités qui permettront d’acquérir les compétences nécessaires à la concrétisation du projet », insiste François-Xavier Wiacek, responsable des ressources humaines chez Urgo.

L’atout de la mobilité interne

« La mobilité interne peut apporter parfois plus que lors du passage d’une société à une autre. Au sein d’un groupe, il est possible d’accumuler des expériences et de profiter d’occasions importantes pour avancer professionnellement », commente Patrick Paikine.

Avantage de la mobilité interne : il est généralement plus facile et plus rapide d’évoluer dans d’autres domaines d’activité, par exemple de passer des affaires réglementaires au marketing ou à la vente. « Une expérience en interne, avec différentes fonctions, pourra toujours être valorisée en externe », rapporte Véronique Mougin. Partir travailler à l’étranger peut apporter également une plus-value. « L’expatriation n’est pas la seule forme de mobilité à l’étranger. On peut aussi se rendre disponible quelques mois pour travailler dans un autre pays sur un projet précis », signale Patrick Paikine.

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Bouger, mais pas trop vite

« Trois ans, c’est un minimum pour occuper un poste. Une expérience inférieure n’est pas suffisante pour valider telle ou telle compétence. De plus, lorsqu’un candidat a changé très – trop – souvent de poste, on a forcément un doute sur son implication dans l’entreprise à long terme », indique Véronique Mougin. L’idéal : rester trois, quatre, cinq ans au maximum sur un même poste avant de chercher à évoluer. « L’objectif est d’avoir un parcours qui permette d’acquérir ou de développer des compétences, d’obtenir des résultats », précise François-Xavier Wiacek. Le meilleur moment pour bouger ? Avant 40 ans. « Après 45 ans, il y a moins de postes de top manager à pourvoir. Et, avec l’âge, il existe une frilosité face au changement », conclut Véronique Mougin.