Négociations salariales : la volonté de trouver un accord

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Négociations salariales : la volonté de trouver un accord

Publié le 12 juin 2023
Par Yves Rivoal
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Syndicats de pharmaciens titulaires et syndicats de salariés se sont réunis ce 12 juin pour négocier la hausse de la valeur du point. Si la proposition d’augmentation de 2,5 % a été refusée, les discussions se poursuivent pour éviter une année blanche.

« On se revoit début juillet ». Chambres patronales et syndicats de salariés ne sont pas parvenus à trouver à un accord sur les salaires lors de la réunion de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) qui s’est tenue ce matin, lundi 12 juin. Les représentants des salariés ont en effet refusé de signer la proposition de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) d’augmenter les salaires de 2,5 %. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est, elle, revenue à la table des négociations avec un mandat de 2 %. « Notre conseil d’administration n’a pas souhaité faire évoluer notre première proposition d’avril car la situation économique des officines n’est pas bonne », explique Daniel Burlet, le responsable des affaires sociales de l’USPO.

Le refus des syndicats de salariés a été motivé par un constat simple : « Ces 2,5 % nous semblaient insuffisants alors que le Smic a augmenté de 4 % depuis le début de l’année, confie Olivier Clarhaut, le secrétaire fédéral de la branche Pharmacies d’officine de Force Ouvrière (FO). Nous sommes en revanche tous tombés d’accord sur le fait qu’il fallait essayer d’éviter une année blanche. Les chambres patronales et les syndicats de salariés vont donc revenir vers leurs instances afin de trouver une solution intermédiaire acceptable pour tous, et qui permettrait de mettre fin au blocage. Nous avons en effet rappelé que tant que nous n’obtiendrons pas un accord sur les salaires, nous n’entamerons aucune nouvelle négociation sur les autres chantiers. »

Plus apaisé

Un nouveau rendez-vous a donc été programmé le 3 juillet. Philippe Denry, le vice-président de la FSPF, se montre plutôt optimiste sur l’issue de la négociation. « Les échanges, ce matin, ont été un peu plus apaisés que lors de la commission de janvier dernier, souligne-t-il. Du côté de la fédération, le niveau d’augmentation envisagé devrait être accepté par les adhérents, et j’ai cru comprendre que deux syndicats de salariés accepteraient de signer sur cette base. J’ai en effet rappelé que si je demandais un nouveau mandat à mes instances, je devais avoir l’assurance qu’un accord pourrait être signé par suffisamment de syndicats. » Du côté de l’USPO, Daniel Burlet se montre lui plus circonspect. « Mon dernier conseil d’administration s’étant montré très directif, je vais essayer d’argumenter pour tenter de le convaincre de considérer le pourcentage d’augmentation envisagé, souligne-t-il. Ceci étant dit, même si l’USPO ne signe pas l’accord que les représentants de la profession pourraient devoir trouver, à l’extension de celui-ci, nos adhérents seront obligés de l’appliquer. »

La prudence est aussi de mise du côté d’Olivier Clarhaut. « Je ne sais pas si nous réussirons à trouver un terrain d’entente, car on sent que les chambres patronales essaient de nous faire porter la responsabilité de l’échec des négociations, estime-t-il. Et côté syndicats de salariés, s’entendre dire que la proposition est à prendre ou à laisser, et que si nous n’acceptons pas, nous sommes des irresponsables, cela a un peu de mal à passer. Dans une négociation, chacun doit faire un bout de chemin vers l’autre. Nous allons donc tenter le coup pour essayer de défendre le moins mal possible les intérêts des salariés qui ne sont évidemment pas favorables à une année blanche, c’est-à-dire sans augmentation de salaire, que l’on ne rattrapera jamais », rappelle Olivier Clarhaut.

Des leçons à tirer

Philippe Denry estime que des leçons devront être tirées pour les prochaines négocations. « Pendant la réunion, j’ai indiqué aux syndicats de salariés que les titulaires avaient bien conscience des difficultés rencontrées par leurs collaborateurs, notamment les préparateurs et les salaires les plus bas de la branche. Si en début d’année, les 2 % proposés avaient été acceptés, il aurait été plus simple d’accorder un nouveau coup de pouce d’environ 1,8 % supplémentaire. Cette politique des petits pas est en effet plus facilement entendable par les titulaires que d’accorder d’un seul coup 4, 5 ou 6 % d’augmentation, surtout dans une période économiquement compliquée pour les officines », conclut Philippe Denry. Daniel Burlet se félicite, lui, de la reprise du dialogue social. « Nous avons réussi à nous parler à nouveau officiellement. J’espère donc que nous pourrons bientôt remettre sur la table des sujets importants, car il n’y a pas que la question des salaires sur laquelle nous devons avancer. Et en tant que chambre patronale, nous sommes toujours ouverts à la discussion », conclut-il.

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