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Victime, sauveur ou bourreau ?

Publié le 1 février 2022
Par Audrey Chaussalet
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Un tiers des étudiant (e) s en pharmacie affirment avoir été confrontés à des remarques sexistes à l’officine et autant à avoir été harcelés. Dans 31,7 % des cas, ces agissements proviennent des membres de l’équipe officinale. Ce constat amer est issu d’une enquête sur les violences sexistes et sexuelles menée par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), dont les résultats ont été présentés mercredi 2 février 2022. Une première dans le milieu de la pharmacie, le phénomène du #MeToo étant lui sociétal. Il n’est donc pas étonnant que le milieu de la pharmacie ne soit pas épargné. Maintenant que la profession a ouvert les yeux en grand, un chef d’entreprise se doit d’évaluer la situation chez lui. « En tant que titulaire, comment ne pas être interpellé ? », s’interroge Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Il y a d’abord la loi. Un employeur est tenu d’assurer la santé physique et mentale de ses salariés. Et en cas de violences au travail, le titulaire a aussi pour obligation de les prévenir et de les faire cesser sur-le-champ.

Ensuite, il y a les faits. En tant que chef, ne pas se laisser envahir par ses propres émotions. Plus facile à dire qu’à faire. Mais, dans ce domaine ô combien déstabilisant il est plus que nécessaire d’agir avec pragmatisme. Si l’information est non avérée, il faut mettre fin aux propos calomnieux. Si elle est vraie, il faut réagir et agir rapidement de manière proportionnelle aux faits et en s’appuyant sur le code du travail. Lorsqu’un salarié témoigne qu’il est victime de harcèlement, il faut le rassurer sans le bombarder de questions et, surtout, en lui expliquant la procédure mise en place. Bref, le chemin de la rédemption est long.

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